Excellence Monsieur le Président de la République Togolaise ;
Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée Bissau, Président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ;
Excellence Monsieur le Président de la République du Niger ;
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique ;
Mesdames et Messieurs les représentants des organisations régionales et internationales ;
Mesdames et Messieurs les représentants de l’industrie africaine des engrais ;
Mesdames et Messieurs les membres des organisations d’agriculteurs et membres de la société civile ;
Distingués Invités à vos grades et titres respectifs ;
Mesdames et Messieurs, Distingués Invités :
Permettez-moi, tout d'abord, d'exprimer ma profonde gratitude à Son Excellence Monsieur le Président de la République Togolaise pour avoir accepté d'accueillir cet important événement et pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé.
Je remercie également Son Excellence Monsieur Umaro Sissoco Embalo, Président de la République de Guinée-Bissau, et Président en exercice de la CEDEAO, ainsi que Son Excellence Monsieur le Président Mohamed Bazoum de la République du Niger, qui ont bien voulu faire le déplacement de Lomé pour se joindre à nous pour cette importante rencontre qui nous permet de discuter des engrais et de la santé des sols, un thème qui constitue aujourd’hui une problématique cruciale à l'échelle mondiale, en particulier pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel.
Les multiples crises récentes, notamment le changement climatique, le COVID-19, et la hausse du prix des engrais ont provoqué des répercussions majeures sur la sécurité alimentaire dans notre région. Les derniers chiffres d’avril 2023 sont là et nous le confirment : une hausse continue du nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire, passant de 9,7 millions en 2019 à 42,5 millions en 2023.
La Banque mondiale a rapidement réagi aux sollicitations de la région pour aider à faire face à ces crises, en réaffectant des ressources pour répondre aux besoins urgents, notamment l'achat d'engrais accompagné de la mise en place de subventions ciblées. Cette réponse d'urgence a été facilitée grâce à la mobilisation de l'industrie africaine des engrais, dont je salue la présence parmi nous aujourd’hui, en leur exprimant toute notre gratitude.
Toutefois, nous restons conscients que la crise des engrais en Afrique de l'Ouest et au Sahel reflète des problèmes plus profonds dans notre secteur agricole. Il est donc impératif de relever les défis structurels persistants, afin d’encourager et promouvoir le développement d'un système agricole équitable, productif et durable, qui réponde aux besoins alimentaires et nutritionnels des populations et qui crée des emplois pour les jeunes.
Excellences Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs :
Tout en reconnaissant la nécessité de mesures à court terme pour aider les agriculteurs à faire face aux prix élevés des engrais, il est important d'établir un système durable et compétitif de production et d'approvisionnement en engrais de qualité, et d’améliorer la santé des sols dans la région. Cela nécessite l’adoption de politiques claires et cohérentes, des investissements significatifs dans les infrastructures physiques, et le renforcement des capacités institutionnelles, notamment dans :
· la promotion d’innovations technologiques et techniques dans la production des engrais, surtout pour le développement des engrais verts;
· le renforcement des systèmes de stockage et de transport pour améliorer l'accès des agriculteurs aux engrais ;
· l’instauration de politiques incitatives fortes pour encourager la production locale ; et
· l'adoption de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.
Outre cela, il est également nécessaire de stimuler le développement des marchés régionaux et panafricains des engrais, renforcer l'intégration régionale, et promouvoir des pratiques commerciales équitables et transparentes pour faciliter la distribution régionale.
Excellences Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs,
Je tiens à vous exprimer ici, l’engagement fort de la Banque mondiale à soutenir les efforts visant à améliorer la santé et la fertilité des sols en Afrique de l'Ouest et au Sahel. C’est dans cet esprit que nous avons travaillé avec les Etats membres de la CEDEAO, l’UEMOA, le CIILS, les institutions régionales, l’industrie africaine des engrais et plusieurs autres partenaires pour organiser l’événement de ce jour, qui est l'aboutissement d'un travail commencé dès le début de la crise des engrais. Cette initiative a permis non seulement d’identifier les défis auxquels fait face la région en matière d’accès aux engrais, mais aussi de dresser un agenda en faveur de la fertilité et de la santé des sols au bénéfice des pays.
Nous tenons à saluer les 12 actions prioritaires proposées dans le cadre de la Feuille de route et la Déclaration de Lomé sur les engrais et la santé des sols qui témoignent de la volonté de s’assurer dans l’avenir d’un système durable et compétitif de production et d'approvisionnement en engrais de qualité, et d’améliorer la santé des sols dans la région.
Ainsi, la Banque mondiale s’engage à appuyer la mise en œuvre de la Feuille de route à travers ses différents instruments financiers.
A court terme, la Banque mondiale s’engage à travailler aux côtés des pays de la région pour faciliter l’acquisition des engrais tout en soutenant la mise en place des mécanismes de subventions ciblées, efficaces et transparents en partenariat avec le secteur privé.
A moyen terme :
- Nous allons augmenter nos investissements dans le secteur partant de plus de 4 milliards des fonds IDA déjà approuvés et en cours d’exécution en Afrique de l’Ouest et centrale à plus de 5,5 milliards de dollars d’ici 2024. Ces projets vont financer des activités prioritaires de la Feuille de route sur les engrais et la santé des sols. Entre autres, la Banque soutiendra le développement de cartes de fertilité des sols, le renfoncement des centres de recherche, des services de conseils aux agriculteurs, et l’opérationnalisation des normes et contrôle de qualité.
- A travers des appuis budgétaires, nous allons soutenir les réformes spécifiques à la filière des engrais dans le but de promouvoir un environnement favorable aux investissements privés destinés à améliorer la production locale des engrais, surtout dans les pays qui disposent de matières premières. Ces appuis viseront aussi les reformes destinés à favoriser une gestion intégrée de la fertilité des sols et les initiatives qui favorisent la réduction des émissions de gaz carbonique, en accord avec les engagements pris lors des Accords de Paris pour le climat.
- Enfin, nous accompagnerons les projets bancables de production d’engrais minéraux et organiques, en particulier la production des engrais verts.
Excellences Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais conclure mes propos en vous réitérant, une fois encore, l’engagement de la Banque mondiale à soutenir la mise en œuvre de la Feuille de route ainsi que les initiatives visant à améliorer l'accès des agriculteurs à des engrais de qualité.
La volonté politique des dirigeants de la région pour surmonter cette crise et garantir un avenir plus sûr pour les agriculteurs et leurs familles en Afrique de l'Ouest et au Sahel nous motive fortement.
Je vous remercie de votre attention.
