LIBREVILLE, le 5 novembre 2026 - Le Rapport national sur le climat et le développement du Gabon (CCDR), publié aujourd'hui, examine les perspectives de croissance et de diversification économique du Gabon dans un contexte de changement climatique, soulignant le statut unique du pays en tant que leader mondial de l'environnement et l'un des pays les plus boisés du monde.
Le CCDR est une analyse complète sur la manière dont le changement climatique recoupe les priorités de développement et identifie les voies à suivre pour parvenir à une croissance résiliente et durable.
« Le Gabon est à l'avant-garde du leadership en matière de climat en Afrique. Le CCDR montre comment le pays peut exploiter ses richesses naturelles pour bâtir une économie plus résiliente et inclusive, afin de mieux protéger ses forêts, sécuriser les moyens de subsistance, améliorer la santé et créer plus d'opportunités pour les générations futures », explique Cheick F. Kanté, directeur de division de la Banque mondiale pour le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine et la Guinée Equatoriale. « Avec des partenariats solides et des politiques rationnelles, le Gabon peut transformer ses fortes ambitions climatiques en une prospérité durable pour sa population. »
Bien que les forêts du Gabon absorbent plus de carbone que le pays n'en émet, son économie reste fortement dépendante des revenus pétroliers, ce qui la rend vulnérable à la fois aux chocs climatiques et aux tendances mondiales à la décarbonation. La hausse des températures, la variabilité accrue des précipitations et l'accroissement des risques d'inondation et d'érosion côtière menacent les populations, en particulier dans les zones urbaines et côtières où se concentre la majeure partie de la population et des infrastructures.
Ces aléas pourraient exacerber les pressions budgétaires et nuire à des secteurs clés tels que l'agriculture, les infrastructures et l'emploi. En l'absence de mesures d'adaptation efficaces, les effets du changement climatique pourraient réduire le PIB du Gabon d'environ 3,5 à 5,3 % d'ici à 2050 dans un scénario de croissance inchangée. Les pertes proviendraient de la baisse de la productivité de la main-d'œuvre due au stress thermique, de la baisse des rendements agricoles, des dommages causés aux infrastructures et de l'augmentation des maladies sensibles au climat. Même dans un scénario de forte croissance axée sur les réformes, les pertes annuelles de PIB devraient se situer entre 3,1 et 4,8 %, ce qui souligne que la croissance économique ne peut à elle seule protéger le Gabon des effets du changement climatique. Dans les scénarios climatiques sévères, le taux de pauvreté pourrait augmenter de près de deux points de pourcentage d'ici 2050.
Pour renforcer la résilience climatique et préserver les moyens de subsistance, le rapport met en évidence trois domaines d'action prioritaires :
- Moderniser l'environnement bâti et les infrastructures en améliorant l'accès et la fiabilité de l'énergie, en améliorant la gestion des ressources en eau et en intégrant les risques climatiques dans la planification et les transports urbains.
- Améliorer la gestion du capital naturel par la promotion de la foresterie durable, de l'agriculture climato-intelligente et de la conservation de la biodiversité afin de protéger les services écosystémiques et les moyens de subsistance ruraux.
- Investir dans le capital humain en renforçant les systèmes de santé, en construisant des infrastructures éducatives résilientes au changement climatique et en élargissant les programmes de protection sociale adaptative.
« L'adaptation n'est pas un coût, mais un investissement dans l'avenir du Gabon », a ajouté Aissatou Diallo, représentante résidente du Gabon. « En associant une gestion budgétaire saine à des politiques qui responsabilisent les populations et protègent mieux les actifs naturels, le Gabon peut faire de la résilience climatique un moteur de compétitivité, d'inclusion et de croissance à long terme. »