Selon un nouveau rapport, le volume de gaz torché équivaut à la consommation annuelle de l’Afrique.
WASHINGTON, 18 juillet 2025 — Les volumes de gaz torché ont fortement augmenté pour la deuxième année consécutive, entraînant environ 63 milliards de dollars de pertes d’énergie et compromettant les efforts de gestion des émissions et de renforcement de la sécurité énergétique et de l’accès à l’énergie. Le torchage, qui consiste à brûler le gaz naturel associé à l'extraction du pétrole, a atteint 151 milliards de mètres cubes en 2024, soit 3 milliards de plus que l’année précédente, et son niveau le plus élevé depuis près de deux décennies. On estime que 389 millions de tonnes d’équivalent CO₂, dont 46 millions provenant de méthane imbrûlé, l’un des plus puissants gaz à effet de serre, ont ainsi été rejetées en pure perte dans l'atmosphère.
Si certains pays ont réduit les opérations de torchage, les neuf pays où cette pratique est la plus répandue concentrent à eux seuls les trois quarts du volume de gaz torché dans le monde, alors qu’ils contribuent à moins de la moitié de la production mondiale de pétrole. Les données satellitaires compilées et analysées dans le rapport annuel de suivi de la Banque mondiale (Global Gas Flaring Tracker) montrent que l’intensité du torchage (la quantité de gaz brûlé par baril de pétrole produit) demeure obstinément élevé depuis 15 ans.
« Il est extrêmement frustrant de constater le gaspillage de cette ressource naturelle, alors que plus d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à une énergie fiable et que de nombreux pays cherchent de nouvelles sources d’énergie pour répondre à une demande croissante », affirme Demetrios Papathanasiou, directeur du pôle Énergie et industries extractives à la Banque mondiale.
Comme le souligne le rapport, les pays engagés dans l’initiative mondiale pour l’élimination du torchage de routine d’ici 2030 (ZRF) obtiennent de bien meilleurs résultats que les autres. Dans ces pays, l’intensité du torchage a été réduite de 12 % en moyenne depuis 2012, tandis qu’elle a augmenté de 25 % ailleurs.
Afin d’accélérer les progrès, le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés et du méthane (GFMR) de la Banque mondiale soutient divers projets allant dans cette direction, en apportant des financements catalytiques, une assistance technique, des services de conseil sur les réformes stratégiques et réglementaires à mener, ainsi qu’un appui au renforcement des capacités et des institutions. Le GFMR a par exemple alloué 11 millions de dollars à l’Ouzbékistan pour détecter et réparer des fuites de méthane dans le réseau de transport de gaz, avec à la clé une baisse de 9 000 tonnes des émissions annuelles et la perspective à terme d’atteindre une réduction de 100 000 tonnes par an.
« Les gouvernements et les opérateurs doivent faire de la réduction du torchage une priorité, sous peine de voir cette pratique perdurer. Il existe des solutions. Grâce à des politiques efficaces nous pouvons créer des conditions propices à la réalisation de projets visant la réduction du torchage et promouvoir ainsi des actions durables et transposables à plus grande échelle. Nous devons faire des gaz torchés un moteur de développement économique, » déclare Zubin Bamji, responsable du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés et du méthane (GFMR) à la Banque mondiale.
À propos :
Placé sous l’égide de la Banque mondiale, le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés et du méthane (GFMR) est un fonds fiduciaire multidonateurs soutenu par des États, des entreprises et des organisations multilatérales déterminés à mettre fin au torchage de routine et à réduire les émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier. Publié chaque année, le Global Gas Flaring Tracker Report est un outil de suivi et d’analyse de l’évolution du torchage dans le monde, ainsi que des progrès réalisés vers l’objectif d’élimination du torchage de routine d’ici 2030. Le GFMR, en collaboration avec le Payne Institute de la Colorado School of Mines, produit des estimations sur les volumes de gaz torchés sur la base d’observations recueillies par un satellite lancé en 2012 et géré par l’agence américaine en charge de l’étude de l’océan et de l’atmosphère (NOAA). Des capteurs dernière génération détectent les rayonnements infrarouges de la chaleur émise par les torchères.
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