WASHINGTON, 19 JUIN 2025 - La région de la CEMAC a connu une croissance économique plus forte en 2024, avec un taux de 3,0 % contre 2,0 % en 2023. La huitième édition du Baromètre économique de la CEMAC souligne cependant que la croissance régionale reste modeste et fortement dépendante du secteur pétrolier et des autres matières premières. Ces secteurs ne créant pas suffisamment d'emplois pour la population en croissance rapide au sein de la région, de nombreux jeunes sont en situation de chômage.
Selon le rapport, en 2024, les réserves, la situation budgétaire et la balance commerciale de la région se sont détériorées en raison de la baisse des prix du pétrole, ce qui souligne la forte exposition de la CEMAC à la volatilité des marchés des hydrocarbures, le pétrole représentant plus des deux tiers du total des biens exportés par la région. Les pressions inflationnistes ont continué à diminuer progressivement, mais le niveau élevé de chômage et le manque de croissance et d'opportunités économiques continuent d'aggraver la pauvreté. Selon les estimations de la Banque mondiale, un tiers de la population de la CEMAC était en situation d'extrême pauvreté en 2024, soit environ 22 millions de personnes vivant avec moins de 2,15 dollars par jour (en parité de pouvoir d'achat de 2017).
La croissance régionale devrait rester modérée, à 2,9 % sur 2025-2027. La CEMAC est riche en ressources minérales, en hydrocarbures, en bois et possède un grand potentiel agricole. Conjugués à une population jeune et à un niveau élevé d'urbanisation, ces facteurs pourraient constituer la base d'une croissance économique accélérée et d'une création plus forte d'emplois si des réformes étaient adoptées et mises en œuvre pour renforcer les infrastructures et créer un environnement plus attrayant pour les investissements du secteur privé. Les pays de la région sont confrontés à des risques importants, notamment des chocs commerciaux mondiaux, une demande atone de produits de base, des coupes dans l'aide au développement, des coûts élevés du service de la dette et d'autres fortes pressions sur les dépenses publiques.
« Pour favoriser une croissance plus robuste, créer plus d'emplois, développer le commerce intrarégional et mondial et sortir davantage de personnes de la pauvreté, les pays de la CEMAC doivent créer de meilleures conditions pour que les entreprises locales puissent se développer, investir et embaucher davantage de personnes, ainsi que développer leurs exportations », déclare Robert Utz, économiste principal pour la CEMAC à la Banque mondiale et auteur principal du rapport.
« Il serait essentiel que les pays de la CEMAC accélèrent les réformes prévues dans les plans économiques régionaux, y compris le Programme de réformes économiques et financières de la CEMAC (PREF-CEMAC II) et le prochain Programme économique régional », explique Cheick Fantamady Kanté, directeur de division pour le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale à la Banque mondiale.
Alors que la CEMAC fait face aux incertitudes qui pèsent sur l’environnement commercial et financier mondial, il serait essentiel d'accélérer les réformes pour tirer le meilleur parti possible des ressources naturelles, renforcer la gestion des finances publiques, créer de meilleures conditions pour les entreprises et soutenir les plus vulnérables pour s'engager sur une trajectoire de développement plus solide, bénéficiant à l’ensemble des populations de la région.
Téléchargez le Baromètre économique de la CEMAC en anglais, français et espagnol.