Skip to Main Navigation
COMMUNIQUÉS DE PRESSE 30 novembre 2020

Perspectives économiques en République centrafricaine : diversifier l’économie pour renforcer la résilience et favoriser la croissance

BANGUI, 30 novembre 2020— Selon la nouvelle édition des cahiers économiques de la République centrafricaine (RCA) publiée aujourd'hui par la Banque mondiale, la pandémie de COVID-19 devrait faire reculer la croissance économique en 2020, dans une fourchette comprise entre 0 et -1,2 %, après cinq années de forte croissante (4,1 % en moyenne). En 2019, bien que la croissance ait légèrement baissé à 3,1 %, elle restait plus élevée que celle des pays voisins également en situation de fragilité, conflit et violence.  

Intitulé La République centrafricaine à l’heure de la COVID-19 : Diversifier l’économie pour renforcer la résilience et favoriser la croissance, le rapport note que le ralentissement de la conjoncture mondiale n’a pas épargné la RCA, avec notamment, l’effondrement de la production de ses principaux produits d’exportation comme le café et le coton. La crise sanitaire a affaibli les finances publiques et accru le déficit de la balance des paiements.

Les auteurs soulignent que les effets de la pandémie pourraient annuler des années de progrès en matière de développement humain, risquant de faire basculer 140 000 personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, qui touchait déjà 71 % de la population en 2019. La croissance devrait toutefois repartir à la hausse à mesure que la pandémie sera endiguée avec une moyenne de 3,9 % entre 2021 et 2023, un niveau néanmoins inférieur aux prévisions antérieures à la pandémie.

« Bien que le contexte sécuritaire se soit amélioré depuis l’accord de paix de février 2019, les difficultés structurelles préexistantes de l’économie centrafricaine ont exacerbé l’impact de la pandémie », explique Wilfried A. Kouamé, économiste à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. « La faible diversification de l’économie la rend vulnérable aux chocs et limite sa participation aux chaînes de valeur mondiales, tandis que la forte dépendance à l’aide internationale limite ses marges de manœuvres budgétaires. »

Le rapport formule donc quelques recommandations pour accélérer la reprise économique et accroître la croissance potentielle du pays :

  • Diversifier l’économie en tirant parti des opportunités d’exportation existantes. Les principaux produits d’exportation tels que le bois et le coton offrent des opportunités pour se spécialiser dans un large éventail de produits connexes, créer de nouveaux emplois et générer des revenus. La RCA pourrait ainsi exporter une gamme de nouveaux produits pour lesquels elle dispose d’un avantage comparatif.
  • S’attaquer aux principaux problèmes transversaux en mettant fin aux violences, en renforçant les institutions, en assurant le respect de la loi et en investissant dans le développement durable. Ces mesures permettront d’accélérer le processus de réconciliation et d’encourager les initiatives et l’investissement privés. Il importe aussi de développer le secteur des transports pour améliorer le commerce transfrontalier et d’accroître l’accès à l’électricité, dans un pays où seuls 8 % de la population en bénéficient.
  • Renforcer le commerce sous-régional. L’Asie et l’Europe sont les principaux marchés d’exportation de la RCA, malgré le niveau élevé de concurrence sur ces marchés et les contraintes importantes liées aux coûts de transport. Or, les pays voisins représentent un fort potentiel pour la RCA puisqu’ils sont actuellement des importateurs nets de produits qu’elle exporte ailleurs. Ce marché sous-régional représente des importations de l’ordre de 31 milliards de dollars par an, pour une population de plus de 175 millions d’habitants.

« La Centrafrique a un choix important à faire », souligne Han Fraeters, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la RCA. « Elle peut construire une économie forte, diversifiée et résiliente à condition que toutes les parties prenantes du pays s ’engagent en faveur d’élections nationales et locales pacifiques et à mettre en œuvre l’accord de paix. Sans paix et la perspective d’une stabilité de long terme, le pays ne pourra pas atteindre son fort potentiel économique . »


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2021/062/AFR

Contacts

Bangui
Boris Ngouagouni-Pisteurpits
(236) 7513 5080
pngouagouni@worldbank.org
Api
Api