ABIDJAN, le 2 février 2017— Alors qu’elle affiche le deuxième taux de croissance le plus élevé d’Afrique subsaharienne, la Côte d’Ivoire doit maintenant renforcer son capital humain en améliorant son système éducatif et la qualité de la dépense publique allouée à ce secteur stratégique. C’est l’un des principaux enseignements du dernier rapport de la Banque mondiale sur la situation économique en Côte d’Ivoire intitulé « Le défi des compétences : Pourquoi la Côte d’Ivoire doit réformer son système éducatif ».
Avec une croissance estimée à 7,9 % en 2016, la Côte d’Ivoire continue en effet à se distinguer par sa bonne performance économique dans une conjoncture mondiale et régionale fragilisée. Les perspectives à court et moyen termes restent favorables en dépit de risques externes, comme la chute récente du prix du cacao, et de tensions internes telles que les mouvements sociaux qui ont marqué ce début d’année 2017.
Dans un tel contexte, les auteurs de ce rapport ont réfléchi à la manière dont le pays peut maintenir cette forte trajectoire économique tout en offrant un partage plus équitable des fruits de la croissance. Partant du constat que le pays doit renforcer les compétences de sa main-d’œuvre, le rapport dresse un état des lieux du secteur de l’éducation et identifie les défis auxquels il est confronté.
« Ce rapport plaide pour une accélération des réformes dans le système éducatif et d’apprentissage si la Côte d’Ivoire veut rattraper la performance des pays émergents. En particulier, mais pas exclusivement, l’efficience de la dépense devra être améliorée avec un sentiment d’urgence pour que les jeunes ivoiriens puissent obtenir une meilleure formation » explique Jaques Morisset, économiste en chef à la Banque mondiale et auteur principal du rapport.
L’étude constate qu’en 2016, l’État ivoirien a consacré près de 5 % du PIB au secteur éducatif, ce qui le place parmi les pays du continent africain qui dépensent le plus en matière d’éducation. Elle pointe toutefois la faible performance des élèves ivoiriens par rapport à la moyenne africaine, a fortiori les pays émergents. Elle note par exemple que les adolescents ne fréquentent pas assez l’école, avec des taux d’abandon et de redoublement élevés, et de nombreux élèves ne sachant pas encore lire et compter convenablement à la fin du primaire.
Même quand ils vont à l’école, de nombreux étudiants n’apparaissent guère préparés aux besoins du marché du travail. « Bien entendu, les autorités ne sont pas restées inactives et plusieurs réformes sont prévues pour améliorer les taux d’enregistrement, notamment au secondaire, ainsi que la qualité des programmes scolaires au cours des prochaines années. », a déclaré Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, qui cite le droit à l’éducation gratuite jusqu’l’âge de 16 ans comme mesure phare du gouvernement ivoirien depuis la rentrée scolaire 2015-2016.
Le rapport suggère trois pistes de réformes qui pourraient être explorées par les autorités dans leur effort d’améliorer les résultats du système éducatif national. Ces trois pistes partent du principe que pour être efficaces, les réformes doivent s’attaquer aux principales catégories de dépenses de l’État, c’est-à-dire aux salaires des enseignants, aux subventions versées aux écoles privées, et aux frais administratifs et d’équipements.
Prises ensemble, ces trois catégories représentent plus de 95% des dépenses publiques dans le secteur de l’éducation et déterminent très largement la performance d’un système éducatif, aussi bien en Côte d’Ivoire que dans pratiquement tous les pays au monde.
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