WASHINGTON, 20 mai 2015 — Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement de 15,1 millions de dollars pour élargir l’accès des services de nutrition et de santé maternelle et juvénile dans les régions de Faranah et de Labé, qui sont parmi les plus pauvres de la Guinée.
Le Projet d’amélioration des services de santé primaire, qui est financé par un don et par un crédit de l’Association internationale de développement* (IDA), cible les femmes et les enfants âgés de moins de cinq ans. Il permettra de fournir des médicaments essentiels, et de recruter et former des agents de santé pour les formations sanitaires rurales des régions de Faranah et de Labé qui comptent environ 1,9 million d’habitants, soit à peu près le cinquième de la population guinéenne. Les habitants de ces régions se composent pour 52 % de femmes et pour 20 % d’enfants âgés de moins de cinq ans.
La crise d’Ébola, qui a fait son apparition en décembre 2013, a fait payer un lourd tribut aux familles, aux collectivités et à l’économie guinéennes. L’épidémie a encore plus affaibli un système de santé déjà précaire. Les consultations dans certaines formations sanitaires ont chuté de 50 %, en partie parce que les membres de la population hésitent à se rendre dans les centres de santé par peur de contagion. Le nombre déjà limité d’agents de santé et les faibles ressources financières disponibles ont en outre été affectés aux efforts de lutte contre Ébola, et de nombreuses formations sanitaires situées en dehors de Conakry ne sont en fait pas opérationnelles. Trop de femmes et d’enfants décèdent de maladies évitables, notamment du paludisme, d’une nutrition insuffisante et de soins prénatals et maternels inadéquats.
« En donnant aux prestataires de soins de santé des moyens d’améliorer leurs services, et en renforçant la confiance et la demande au niveau des collectivités, ce projet appuie la stratégie des autorités concernant la riposte contre Ébola pour améliorer l’état de santé de la population et réduire les disparités en ce domaine en Guinée » explique Cheick Fantamady Kanté, représentant résident de la Banque mondiale pour la Guinée.
Le projet vise à soutenir l’effort lancé par les autorités pour améliorer le recours aux services de nutrition et de santé maternelle et juvénile dans les centres de santé primaire des régions ciblées en accroissant la disponibilité de fournitures et de matériels essentiels dans les formations sanitaires rurales. En formant et en recrutant des agents de santé de première ligne et en finançant les soins de santé que les ménages pauvres n’ont pas les moyens de payer, le projet contribuera en outre à assurer la poursuite des opérations de ces formations sanitaires.
Le Projet d’amélioration des services de santé primaire posera aussi les fondations d’une réforme plus vaste du système de santé guinéen. Cette réforme bénéficiera du renforcement des capacités dont dispose l’État pour planifier, exécuter et suivre la prestation des services de santé, notamment en intensifiant la supervision des activités sanitaires à l’échelon local. Le projet financera également la collecte de données et l’accumulation d’éléments d’appréciation qui serviront de base aux efforts de plus vaste portée déployés pour établir un système de santé qui facilitera l’accès de nombreuses familles pauvres vivant en dehors de Conakry , la capitale, aux services de santé.
« Le renforcement des soins de santé primaire destinés aux femmes et aux enfants en Guinée contribuera à prévenir des épidémies et accroîtra la capacité des collectivités et des ménages à résister aux maladies courantes, aux complications médicales et à d’autres chocs », explique Ibrahim Magazi, l’un des deux chefs de l’équipe de la Banque mondiale chargée de ce projet.
« L’accent mis par ce projet sur l’amélioration des services de santé destinés aux femmes et aux enfants dans deux des régions les plus pauvres du pays est une étape initiale des efforts menés pour réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée en Guinée », ajoute Christopher H. Herbst, l’autre chef de l’équipe de la Banque mondiale chargée de ce projet.