COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Au Libéria, le reflux de la crise Ebola s’accompagne d’une reprise progressive du travail

24 février 2015


Le bien-être à long terme reste compromis même si la reprise économique est en vue

WASHINGTON, le 24 février 2015 — Près de 20 % des Libériens qui avaient cessé leur activité professionnelle depuis la crise Ebola ont repris le travail le mois dernier, selon la dernière enquête téléphonique réalisée auprès des ménages par le Groupe de la Banque mondiale. Cette tendance témoigne à la fois d’avancées importantes et de l’ampleur du défi à relever.

Signe encourageant d’une normalisation économique, cette amélioration est principalement due à une forte progression de l’emploi salarié dans les zones urbaines. Néanmoins, une proportion substantielle des personnes qui travaillaient avant la crise n’ont toujours pas d’emploi. Celles installées à leur compte restent les plus touchées par la crise Ebola ; elles citent le manque de fonds de roulement et de clients comme le principal obstacle à leur activité.   

L’urgence sanitaire étant aujourd’hui moins aiguë au Libéria, il sera essentiel de repérer et d’accompagner les plus vulnérables dans une économie en berne, ainsi que le nombre croissant de ménages dont le bien-être à long terme risque de pâtir des décisions prises au nom de la stabilité immédiate. Presque 85 % des sondés en décembre et en janvier indiquent avoir cédé des biens, vendu ou abattu du bétail, emprunté de l’argent, placé leurs enfants chez la famille élargie, puisé dans leur épargne ou différé des investissements afin de faire face à la crise Ebola.  

« Maintenant que le nombre de cas d’Ebola est quasiment nul au Libéria, notre priorité sera de soutenir la reprise économique du pays ainsi que sa préparation aux chocs futurs, explique Inguna Dobraja, responsable des opérations du Groupe de la Banque mondiale pour le Libéria. Il reste beaucoup à faire pour protéger le bien-être à long terme des Libériens les plus vulnérables. »

Malgré des perspectives plus favorables, la situation de l’agriculture demeure préoccupante. Près de 65 % des ménages agricoles interrogés dans le cadre de cette série d’enquêtes anticipent une moins bonne récolte que l’année précédente (une proportion en baisse par rapport à décembre, où elle ressortait à 80 %). L’impossibilité de travailler en groupe en raison de la peur de la contagion et la pénurie de main-d’œuvre qui en découle demeurent problématiques pour les ménages agricoles. Si les craintes persistent lors de la nouvelle saison qui commence en avril, elles pourraient avoir des répercussions sur la superficie de terres cultivées, le défrichement nécessitant davantage de main-d’œuvre que la récolte.

L’insécurité alimentaire perdure dans tout le pays : quasiment les trois quarts des ménages indiquent avoir redouté, à un moment ou un autre de la semaine précédente, de ne pas pouvoir manger à leur faim. Les Libériens continuent de citer le manque d’argent comme la principale raison qui les empêche d’acheter assez de denrées pour nourrir leur famille.

« Il est encourageant de voir que la situation s’améliore sur le front de l’emploi, note cependant Kristen Himelein, économiste du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans les problèmes de pauvreté au Libéria. Même si les chiffres relatifs à l’insécurité alimentaire et aux travailleurs indépendants sont encore préoccupants, on assiste à un début de redressement économique, avec un nombre de sans-emploi qui est aujourd’hui le plus faible depuis octobre. »

Le mois prochain, les ménages vont pouvoir à nouveau scolariser leurs enfants, et, avec la réouverture des frontières internationales et la levée du couvre-feu, le Groupe de la Banque mondiale et ses partenaires (l’Institut libérien de la statistique, Geo-Information Services et la société Gallup) continueront de suivre l’évolution de la crise et de soutenir les pouvoirs publics ainsi que la population du Libéria alors que leur pays s’engage dans une phase de reprise économique.

La réponse du Groupe de la Banque mondiale face à Ebola

Le Groupe de la Banque mondiale a mobilisé environ 1 milliard de dollars à l’intention des pays les plus éprouvés par la crise Ebola. Sur ce total, l’Association internationale de développement (IDA), le fonds du Groupe pour les pays pauvres, apporte 518 millions de dollars pour dispenser un traitement et des soins, contenir et empêcher la propagation des infections, atténuer l’impact de la crise économique sur les populations et améliorer le système de santé publique ; et au moins 450 millions de dollars, provenant de la Société financière internationale (IFC), soutiendront le commerce, l’investissement et l’emploi. Pour plus d’informations : www.worldbank.org/ebola.



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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2015/312/POV

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