BEIJING, 29 octobre 2014 — La décélération de la croissance chinoise se poursuit, sous l’effet de nouvelles mesures visant à rééquilibrer l’économie. La progression du PIB devrait légèrement ralentir en 2015-2016, à un peu plus de 7 % en moyenne, les autorités intensifiant leurs efforts pour placer l’économie sur une trajectoire plus durable, selon le rapport sur la conjoncture économique de la Chine publié aujourd’hui par la Banque mondiale.
« En 2014, le gouvernement a renforcé les politiques pour endiguer l’expansion du crédit, réduire les capacités excédentaires, internaliser le coût de la pollution industrielle et durcir les contraintes budgétaires des autorités locales. Ces mesures bienvenues contribueront à placer le pays sur une trajectoire de croissance plus pérenne », indique Karlis Smits, économiste senior et auteur principal du China Economic Update.
Des mesures de soutien ciblées et le rétablissement de la demande extérieure ont limité ce fléchissement, mais la morosité du marché du logement freine toujours l’activité économique intérieure. Le secteur de l’immobilier, l’un des principaux moteurs de la croissance ces dernières années, continue de s’adapter aux politiques visant à durcir les conditions de crédit et à réduire les surcapacités. Face notamment à une activité intérieure plus faible que prévu, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2014, à 7,4 %.
« À court terme, les autorités vont surtout devoir renforcer la discipline de marché dans le secteur financier. À moyen terme, il s’agira de maintenir le rythme des réformes », note Chorching Goh, économiste principale pour la Chine.
Les politiques pour faciliter le transfert de ressources des secteurs en surcapacité prendront une importance particulière, notamment celles qui visent à supprimer progressivement les garanties de l’État et à permettre la fermeture d’entreprises inefficaces, y compris publiques. Les autorités doivent parvenir à un équilibre subtil entre renforcement de la discipline de marché et protection du marché du travail contre toute perturbation. À terme, un mécanisme d’octroi du crédit respectant les règles du marché devra se substituer à l’administration.
Selon le rapport sur la conjoncture économique de la Chine du Groupe de la Banque mondiale, qui examine à intervalles réguliers l’économie chinoise, l’accent mis actuellement sur la réalisation d’objectifs de croissance de court terme risque de contrarier les efforts pour placer le pays sur une trajectoire plus viable à moyen terme. En particulier, l’accent mis sur la concrétisation de cibles ambitieuses pourrait entraîner de nouvelles politiques macroéconomiques de relance. Face à une conjoncture internationale incertaine, la Chine devrait réserver ses importants amortisseurs politiques au maintien de la stabilité économique d’ensemble, en cas d’événements intérieurs ou extérieurs imprévus.
