COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Perspectives de croissance mitigées pour les pays émergents d’Europe et d’Asie centrale en 2014

09 avril 2014


La région face à des défis géopolitiques et structurels

 WASHINGTON, 9 avril 2014 ― On observe cette année un ralentissement de la croissance dans les pays émergents d’Europe et d’Asie centrale, sous l’effet de corrections à la baisse survenues dans la partie orientale de la région, a déclaré la Banque mondiale lors d’un point de presse à l’occasion des Réunions de printemps de la Banque et du FMI. En 2014, la région Europe et Asie centrale devrait accuser la croissance la plus lente de toutes les régions en développement, passant de 2,1 % en 2013 à 1,9 % cette année.

« Les pays émergents d’Europe et d’Asie centrale se trouvent à la croisée des chemins : à moins d’un changement de cap rapide, bon nombre de pays risquent de se retrouver à la traîne », observe Laura Tuck, vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Europe et Asie central (ECA). « Cette région ne s’est toujours pas remise complètement des séquelles de la crise financière, d’autant plus que des risques géopolitiques et des rigidités structurelles continuent de faire obstacle à la croissance. »

« C’est la région Europe et Asie centrale qui a été le plus durement touchée par la crise mondiale de 2008-09, qui s’est traduite par une contraction de plus de 4 % en 2009, et c’est aussi celle dont la reprise a été la plus lente », ajoute Laura Tuck. « La région est maintenant confrontée à une décélération de la croissance. De nombreux pays de la région devraient engager des réformes musclées pour promouvoir une prospérité partagée et créer des emplois. Cela les aidera aussi à mieux résister aux chocs futurs et à jeter les bases d’une croissance vigoureuse. »

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Perspectives de croissance mitigées pour les pays émergents d’Europe et d’Asie centrale

Contrairement à la plupart des autres régions en développement, dont la croissance devrait connaître une accélération modérée en 2014, la région Europe et Asie centrale est en perte de vitesse, en raison, notamment, d’une décélération de la croissance dans les pays de la Communauté des États indépendants (CEI) — en particulier la Russie — et en Turquie, tandis qu’une accélération modérée est prévue dans la majorité des autres pays de la région, principalement onze États de l’Union européenne situés en Europe centrale et orientale (UE-11).

Malgré de rares signes de croissance, des risques considérables de dégradation et des incertitudes pèsent sur l’avenir de la région.

« Entre un scénario optimiste — une croissance de 2,7 % — et un scénario pessimiste — une contraction de 0,2 % —, notre large fourchette de prévisions reflète le degré élevé d’incertitude et les risques géopolitiques qui pèsent sur la région depuis la crise ukrainienne et les tensions est-ouest qui ont suivi », indique Laura Tuck. « Notre scénario de référence — une croissance de 1,9 % — ne prévoit ni une détérioration accrue des relations économiques entre les pays, ni une résolution rapide de la crise. »

Pour 2014, il est prévu que la croissance du PIB tourne autour de 1,9 % dans toutes les sous-régions. Pour les pays du centre et du sud-est de l’Europe, ce chiffre représente une légère accélération par rapport à 2012 et 2013, alors que la croissance était faible (0,7 % en 2012 et 1,3 % en 2013). Les taux de chômage resteront supérieurs à 10 % en 2014 dans plusieurs de ces pays.

La plus forte révision des chiffres à la baisse concerne  la Turquie, la Géorgie et les pays de la CEI, y compris l’Ukraine, tandis que les autres pays de la région accusaient une croissance léthargique au cours des douze derniers mois. La croissance économique des pays de la CEI a chuté de plus de deux points par rapport à son niveau de 2011, et les perspectives de reprise ne sont guère prometteuses. La Turquie s’attend à un ralentissement prononcé de sa croissance économique, qui devrait retomber à 2,4 % contre 4,0 % en 2013.

Obstacles à la croissance dans la région Europe et Asie centrale

« C’est la région Europe et Asie centrale qui a mis le plus de temps à se relever de la crise financière », note Hans Timmer, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Europe et Asie centrale. « Cela s’explique par la lenteur du redressement des soldes des transactions courantes dans la région, l’absence de solution apportée au problème des prêts non productifs pour faciliter l’accès au crédit, et la paralysie des réformes relatives à la gouvernance, la restructuration des entreprises et d’autres rigidités structurelles qui ont freiné l’investissement privé et la reprise. C’est surtout dans les pays de la CEI, y compris l’Ukraine, et en Géorgie, que les réformes structurelles sont au point mort. »

Parmi toutes les régions, c’est en Europe et Asie centrale que la chute de l’investissement privé a été la plus sensible, tandis que les investissements publics et la consommation connaissaient une faible croissance. Durant la même période, le déficit courant est resté plus important dans cette région que dans les autres, et la croissance des exportations de biens et services y a été la plus faible depuis la crise.

Dans la région, la production industrielle des pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est a accusé une légère reprise (1 %), tandis qu’un ralentissement prononcé (- 4,8 %) a affecté la CEI entre novembre 2013 et janvier 2014. La molle croissance économique des pays de la CEI s’est accompagnée d’une faible progression des exportations, en particulier dans les pays entretenant les relations commerciales les plus étroites avec la Russie, dont l’économie s’est caractérisée l’année passée par l’affaiblissement de la demande intérieure et l’insuffisance des investissements. Les événements récents ont entraîné une révision à la baisse des projections de croissance concernant plusieurs pays de la CEI, ainsi que la Turquie. En revanche, des pays de la CEI riches en ressources naturelles sont confrontés à l’affaiblissement des cours des produits de base.

L’instabilité géopolitique et la faiblesse des fondamentaux économiques exposent la région à des risques majeurs

Le ralentissement de la croissance en Russie va probablement freiner l’activité économique chez ses partenaires commerciaux. À la détérioration du climat de l’investissement se sont ajoutées, au cours des douze derniers mois, des dévaluations de plus de 20 % du taux de change nominal par rapport au dollar — 21 % pour la Russie, 25 % pour la Turquie. D’autres pays de la région Europe et Asie centrale qui entretiennent des relations économiques étroites avec la Russie ont également constaté l’augmentation des spreads et la volatilité des données de périodicité élevée (taux d’intérêt et taux de change), ce qui laisse prévoir une aggravation de l’instabilité.

La faiblesse persistante du secteur bancaire a freiné le développement du crédit privé, tandis que le chômage s’est stabilisé à un niveau très élevé qui tire les prix vers le bas dans la plupart des pays de la région.

Les rigidités structurelles demeurent un obstacle de taille à la croissance dans la région

Même si des réformes structurelles ont été engagées dans la région Europe et Asie centrale, leur rythme s’est ralenti, et il subsiste de vastes lacunes à combler dans la CEI, en ce qui concerne notamment la politique de la concurrence, la privatisation à petite échelle, le commerce et le système monétaire, ainsi que la libéralisation des prix.

Il est indispensable de relancer les réformes si la région veut renforcer sa capacité de résistance économique et retrouver le chemin d’une croissance robuste. La Banque mondiale aide ses clients dans la région Europe et Asie centrale à faire face à ces défis et à d’autres, afin de réduire la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée par le dialogue sur les politiques publiques, des travaux d’analyse, le financement de projets et des services d’assistance remboursables.

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À Washington
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2014/432/ECA

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