COMMUNIQUÉS DE PRESSE

La Banque mondiale appuie le Bénin pour réduire la vulnérabilité et améliorer sa résilience aux chocs

26 avril 2011




Un crédit de 50 millions de dollars pour à améliorer les infrastructures, atténuer l’impact des inondations sur l’environnement, et renforcer le niveau de préparation du pays pour mieux faire face à de futures inondations

WASHINGTON, le 26 avril 2011 — Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé ce jour, en faveur de la République du Bénin, un crédit IDA (1) d’un montant de 50 millions de dollars (environ 24 milliards FCFA) pour appuyer la mise en œuvre du Projet d’Urgence de Gestion Environnementale en Milieu Urbain (PUGEMU). Ce projet est destiné à aider le pays à mieux se préparer pour faire face aux impacts des inondations récurrentes  sur sa population et son économie.

Au cours de la seule année 2010, le Bénin a subi des inondations catastrophiques qui ont affecté plus de 680 000 personnes et fait 46 victimes. Au total, 55 des 77 municipalités du pays ont été touchées à des degrés divers ; plus de 50 000 habitations ont été détruites, et 150 000 personnes laissées sans abri. En outre, 278 établissements scolaires ont été inondés et 128 000 hectares de terres agricoles ou de cultures détruits ; la destruction d’installations de stockage a entraîné la perte de 12 000 tonnes de stocks alimentaires, selon les estimations. L’ampleur globale des pertes et des dégâts est estimée atteindre l’équivalent de 2 % du PIB du Bénin en 2010.

C’est dans ce contexte d’urgence que le PUGEMU a été conçu, en vue d’aider le Bénin à améliorer ses infrastructures, atténuer les atteintes à l’environnement causées par les inondations dans La capitale économique Cotonou, et enforcer son degré de préparation à d’autres inondations éventuelles. Le projet a cinq principales composantes.

  1. Amélioration du drainage et réhabilitation (23,56 millions de dollars, environ 11,5 milliards FCFA). L’objectif de cette composante est de réhabiliter et d’améliorer trois réseaux de drainage principaux dans des zones clés de Cotonou qui ont été le plus touchées par les inondations de 2010 (au niveau des collecteurs AA, P et W) ; ceci comprendra le calibrage, le triage, le nettoyage et l’élargissement des drains et des canaux, ainsi que le relèvement d’un pont (le pont de Fifadji).
  2. Gestion des déchets solides au niveau municipal (13,82 millions de dollars, environ 6,5 milliards FCFA). Cette deuxième composante a pour but de permettre à Cotonou et aux municipalités voisines qui ont été touchées (Abomey-Calavi, Porto-Novo, Ouidah et Sèmè-Podji) d’atténuer les atteintes à l’environnement causées par l’obstruction des systèmes de drainage résultant de décharges inconsidérées de déchets solides à ciel ouvert que les inondations d’octobre 2010 n’ont fait qu’aggraver. Pour cela, elle prévoit d’améliorer sensiblement : (i) le ramassage, le transport et l’élimination des déchets solides, grâce à la construction de points de collecte, de stations de transfert et d’une décharge contrôlée, ainsi qu’une cellule supplémentaire sur le site d’une décharge existante ; et (ii) l’appui au renforcement des capacités au sein de l’administration centrale, des municipalités, des communautés locales et des organisations non gouvernementales.
  3. Amélioration de la gestion des eaux usées et assainissement (4,70 millions de dollars, environ 2 milliards FCFA). Cette troisième composante vise à réduire les impacts négatifs sur l’environnement et la santé que cause les mélanges des eaux d’inondation et des eaux usées non traitées qui sont dues à des déficiences du système d’assainissement en place à Cotonou. Le projet va (i) établir un cadre institutionnel et réglementaire approprié pour la gestion efficace et durable des eaux usées municipales au Bénin, (ii) élaborer un plan directeur pour la gestion des eaux usées urbaines dans Cotonou et ses environs (incluant Cotonou, Sèmè-Podji et Abomey-Calavi) ainsi qu’à Porto Novo, et (iii) mettre en œuvre un projet pilote à petite échelle pour le traitement décentralisé des eaux usées et le drainage sanitaire.
  4. Préparation et gestion des risques liés aux inondations et catastrophes naturelles (5,03 millions de dollars, environ 2,4 milliards FCFA). Cette quatrième composante va aider à (i) accroître le niveau de préparation du pays pour mieux faire face aux risques d’inondations, (ii) mettre en place un dispositif de gestion de ce risque comprenant notamment un système d’alerte précoce et un programme d’information et de sensibilisation, et (iii) renforcer les capacités des institutions qui assurent la gestion des risques d’inondations et de catastrophes.
  5. Gestion du projet (2,89 millions de dollars, environ 1,3 milliard FCFA). L’objectif de cette composante est de fournir un soutien efficace et efficient en matière de gestion pour la mise en œuvre du projet (y compris le processus de suivi-évaluation).

Le PUGEMU fait suite à une demande pressante que les autorités du Bénin ont adressée en septembre et octobre 2010 à la Banque mondiale pour solliciter une aide d’urgence en vue de soutenir les populations touchées par les inondations. Il constitue l’un des trois projets financés par la Banque pour accompagner le Bénin dans la recherche de solutions rapides pour faire face à la crise causée par les graves inondations de 2010. Les deux autres projets étant : (i) le Projet d’appui à la diversification agricole (d’un montant de 46 millions de dollars, financé par l’IDA et par des fonds multi-bailleurs) : il a pour objectif de rétablir et d’améliorer le niveau de productivité et de valeur ajoutée d’un certain nombre de chaînes de valeur agricoles, et a été conçu dans le but de répondre aux dégâts et pertes causés par les inondations dans le secteur agricole ; et (ii) le financement additionnel (sous forme de don) au Sixième crédit d’appui à la réduction de la pauvreté, d’un montant de 22 millions de dollars, qui vise à fournir un appui budgétaire direct au Bénin pour lui permettre de mieux répondre aux impératifs budgétaires accrus résultant des inondations catastrophiques.

A l’occasion de l’approbation du PUGEMU par les Administrateurs, le Directeur des opérations de la Banque pour le Bénin, Madani M. Tall, a déclaré ceci : « Nous sommes heureux de pouvoir répondre aussi rapidement aux besoins d’urgence exprimés par le gouvernement ; nous restons convaincus que les activités d’assistance technique et institutionnelle qui seront financées par le PUGEMU aideront à renforcer les capacités du pays en vue d’une meilleure préparation pour la gestion des inondations à l’avenir. Dans le même temps, le projet aidera à réhabiliter les infrastructures de drainage qui, de par leur mauvais état, ont contribué à aggraver l’impact des inondations de 2010 à Cotonou et ses municipalités voisines. »

Le PUGEMU est aligné sur la stratégie de lutte contre la pauvreté du Bénin, ainsi que sur la stratégie d’assistance de la Banque mondiale au Bénin. Il s’inscrit également dans le cadre de la nouvelle stratégie de la Banque pour l’Afrique, plus spécifiquement de son deuxième axe thématique intitulé « Vulnérabilité et Résilience », qui recommande des mesures visant à s’attaquer aux effets du changement climatique, à réduire les chocs, et en limiter les dégâts.

(1) Association Internationale de Développement (l’organe du Groupe de la Banque mondiale qui accorde des crédits aux pays en développement)

Contacts médias
À Washington
Aby K. Toure
Téléphone : (202) 473 8302
akonate@worldbank.org
À Cotonou
Sylvie Nenonene
Téléphone : (229) 21 30 58 57
snenonene@worldbank.org

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2011/445/AFR

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