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ARTICLE11 avril 2024

Une nouvelle plateforme des garanties pour plus de simplicité, d'efficacité et d’impact sur le développement

The World Bank

Un vendeur de maïs comptant son argent près de la capitale Lilongwe, au Malawi. Photo : Shutterstock.

LES POINTS MARQUANTS

  • À compter du 1er juillet, une nouvelle plateforme regroupera l’ensemble des produits et experts en garantie du Groupe de la Banque mondiale.
  • Ce « guichet unique » contribuera à apporter transparence et certitude aux clients du Groupe tout au long du processus, et à améliorer ainsi leur expérience.
  • La rationalisation de ces offres de garanties permettra de maximiser l'impact de capitaux limités dans les économies émergentes et en développement.

Le monde est aujourd’hui confronté à une conjonction de crises qui menacent de réduire à néant les progrès accomplis en matière de développement économique et durable. Il est évident qu’il faut faire les choses autrement pour changer de cap et inverser la tendance.

Le Groupe de la Banque mondiale s’y emploie, en œuvrant pour une collaboration renforcée et plus efficace avec ses pays membres et avec les acteurs du secteur privé. Dans le cadre de ces efforts, il a récemment annoncé une refonte majeure de ses activités dans le domaine des garanties : une nouvelle plateforme centralisée et adaptée permettra de gagner en simplicité, en accès et en rapidité d'exécution. Les garanties de prêt et d’investissement agissent comme un catalyseur puissant dans la mobilisation de capitaux privés et de financements bancaires, des ressources indispensables pour stimuler la croissance économique et améliorer les services publics dans les pays en développement.

La Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) (a) proposent actuellement une vingtaine de solutions de garantie, chacune d’entre elles étant assortie de règles, de normes et de procédures différentes. Cela est en passe de changer, avec le lancement, le 1er juillet, d’une nouvelle plateforme qui regroupera tous les produits et experts en garantie du Groupe de la Banque mondiale. Ce « guichet unique », qui sera placé sous l'égide de la MIGA, facilitera les relations des clients avec l’ensemble de l’organisation.

Nous nous sommes entretenus avec le vice-président exécutif de la MIGA, Hiroshi Matano, pour en savoir plus sur la nouvelle plateforme.

Qu’est-ce qui va changer dans les garanties du Groupe de la Banque mondiale ?

À l’heure actuelle, les solutions de garantie sont dispersées au sein de nos institutions. Ces offres relèvent de procédures différentes et nos clients doivent s'entretenir avec chaque institution séparément. Cette dispersion ralentit les choses, au détriment de l’efficacité. D’où notre volonté de rationaliser notre offre, afin de maximiser les capitaux disponibles — et limités — en faveur du développement et de produire le plus grand impact possible dans les économies émergentes et en développement

À partir du 1er juillet, nous proposerons un guichet unique qui regroupera l’ensemble de nos produits et experts en garantie, pour plus d’efficacité, de simplicité et de rapidité. Nos clients auront accès à une gamme simplifiée de produits de garantie et pourront traiter avec une seule équipe au lieu d'avoir à gérer divers points de contact à la Banque mondiale, chez IFC et à la MIGA. 

Le Groupe de la Banque mondiale s’est fixé pour objectif de tripler son montant annuel d’émissions de garanties, pour le porter à 20 milliards de dollars d’ici 2030. La nouvelle plateforme vient donc étayer cet objectif.

Pourquoi cette initiative s’impose-t-elle dans le contexte de crises actuel ?

Les États, les institutions multilatérales et les organisations philanthropiques ne disposent pas à eux seuls de ressources ou de fonds suffisants pour faire face, de manière durable, résiliente et inclusive, aux crises mondiales que nous connaissons actuellement. Les besoins sont immenses et, pour les combler, il faut mobiliser les acteurs du secteur privé et les associer en tant que partenaires du développement.

Lorsque le Groupe de la Banque mondiale a entrepris, l'année dernière, de faire évoluer sa vision et sa mission, son modèle opérationnel et son assise financière, il a notamment été question des garanties et de la possibilité d’optimiser leur usage. Le Laboratoire de l’investissement privé, mis sur pied par le Groupe de la Banque mondiale en juin 2023 dans le but de recenser et de remédier aux obstacles à l’investissement privé dans les marchés émergents, a également fourni des orientations spécifiques sur les difficultés rencontrées dans l’utilisation de nos instruments de garantie. De même, le rapport du groupe d’experts indépendants du G20 sur le renforcement des banques multilatérales de développement a appelé à un recours accru aux garanties pour atténuer les risques et catalyser les financements privés.

Tous ces éléments ont abouti à la création d’un guichet unique, qui sera lancé le 1er juillet avec l’ambition d’augmenter considérablement nos émissions de garanties.

Avec cette initiative, le Groupe de la Banque mondiale entend-il créer une nouvelle institution ? 

Il ne s’agit pas de créer une nouvelle institution. En revanche, grâce à cette démarche, nous allons constituer le plus grand groupe d’experts en garantie au monde. Au cours des trois prochaines années, le nombre de collaborateurs sur la plateforme devrait augmenter d’au moins 30 %, tandis que notre personnel spécialisé dans les garanties dans nos bureaux-pays (en dehors de notre siège à Washington) devrait augmenter d’au moins 40 % sur la même période.

Comment la nouvelle plateforme fonctionnera-t-elle ?

La plateforme contribuera à apporter transparence et certitude à nos clients et à améliorer ainsi leur expérience. Par ailleurs, le personnel de nos bureaux-pays aura désormais un point de contact unique pour toutes les questions relatives aux garanties, ce qui permettra de fournir une assistance cohérente à nos clients.

The World Bank
Photo : MIGA

Quelles seront les principales caractéristiques de la nouvelle plateforme ?

En offrant une approche commune pour toutes les garanties et en éliminant les procédures redondantes, la nouvelle plateforme permettra de gagner en accessibilité et en rapidité d’exécution. À l’heure actuelle, par exemple, si un projet bénéficie de garanties auprès de deux institutions du Groupe de la Banque mondiale, il doit passer par deux processus de vérification préalable. Avec la nouvelle plateforme, une seule procédure sera nécessaire. 

Il s’agit également d’un modèle qui favorisera une montée en échelle, avec une approche de pondération des risques qui concentre les ressources sur des projets et portefeuilles de projets à fort impact, en plus des projets individuels. Cela permettra de réduire des analyses de risques redondantes et de libérer les capacités nécessaires au traitement de questions plus complexes et au développement de cette activité.  

Enfin, nous offrirons également des produits de garantie nouveaux et innovants qui permettront au secteur privé de s’engager davantage dans la résolution des défis actuels du développement. Grâce à ces nouvelles options, les clients du secteur privé pourront étendre davantage leur présence et relever leurs ambitions. Par exemple, les garanties d’IFC et de la MIGA pourront être groupées de manière à couvrir à la fois les risques dans le secteur privé et dans le secteur public.

Quels sont les principaux domaines d’intervention de la plateforme ?

Les produits de garantie du Groupe de la Banque mondiale continueront de soutenir des transactions et des projets visant à promouvoir l’investissement direct étranger et à protéger les investisseurs contre le risque politique. On peut par exemple y recourir pour appuyer des opérations qui améliorent l’accès à l’énergie en Afrique subsaharienne et dans les pays les plus pauvres, fragiles et touchés par un conflit. Ou encore pour aider les pays à revenu intermédiaire à se tourner vers des énergies plus vertes.

Comment la nouvelle plateforme favorisera-t-elle un développement économique durable ?

Les cLes capitaux privés sont indispensables à la croissance des économies émergentes et en développement. Ces pays ont besoin de milliards de dollars pour combler leur déficit d’investissements, et les banques multilatérales de développement ne disposent pas, à elles seules, des ressources nécessaires. Notre expérience démontre que les garanties apportées par le Groupe de la Banque mondiale contribuent largement à attirer des capitaux privés vers les économies émergentes et en développement.

Afin de mobiliser des financements supplémentaires auprès du secteur privé, les acteurs du développement doivent travailler de concert pour assurer leurs rôles de prêteur, de facilitateur, de co-investisseur et de source de solutions de réduction des risques pour les prêteurs et investisseurs privés.

Les efforts déployés par l'ensemble du Groupe de la Banque mondiale aux diverses étapes de sa collaboration avec un pays client constituent un élément important de la manière dont il soutient la mobilisation de capitaux privés au service du développement. Cela commence par le partenariat stratégique noué avec le pays : la Banque mondiale fournit alors les connaissances et le soutien financier nécessaires pour créer un environnement propice à l’afflux de capitaux privés. Lorsque ces conditions sont réunies, le secteur privé est en mesure de mieux s’impliquer, parfois avec l’appui d’IFC par le biais de ses services-conseil, prises de participation ou prêts. La nouvelle plateforme, placée sous l'égide de la MIGA, pourra désormais appuyer le secteur privé à l’aide des garanties fournies par nos trois institutions, à savoir la Banque mondiale, IFC et la MIGA. 

Comment la nouvelle plateforme aidera-t-elle les pays à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 ?

Nous sommes convaincus qu’en développant les instruments de garantie dans l’ensemble du Groupe de la Banque mondiale, nous contribuerons de manière essentielle à la mobilisation des capitaux privés supplémentaires indispensables pour répondre à la fois aux priorités nationales et aux défis mondiaux. Notre objectif est d’aider nos clients à réaliser les ODD tout en atteignant le zéro émissions nettes, et à faire face à d’autres défis mondiaux, comme la préparation aux risques de pandémie, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la raréfaction des ressources en eau, et l’accès à l’énergie et au numérique. La nouvelle plateforme jouera un rôle clé dans la concrétisation de ces transformations.

Cette initiative soutiendra également la mise en œuvre de nos programmes sur les défis mondiaux : elle permettra en effet de tirer parti de la puissance collective d’un Groupe de la Banque mondiale uni, afin d’apporter des solutions reproductibles et transposables aux grands enjeux mondiaux et de produire un impact à grande échelle. Par exemple, dans le domaine de l’accès à l’énergie, la plateforme mettra l’accent sur l’innovation, en promouvant notamment les solutions hors réseau et les mini-réseaux. Un projet de mini-réseau solaire (a) en République démocratique du Congo illustre parfaitement comment cette collaboration étroite au sein du Groupe de la Banque mondiale peut aider à résoudre des problèmes complexes.

Enfin, la nouvelle plateforme nous permettra d'explorer les possibilités d’application des garanties à l’appui du développement des marchés de crédits carbone.

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