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ARTICLE11 janvier 2024

Transformer des vies dans des localités vulnérables au Togo

The World Bank

La population bénéficie d’un centre communautaire pour accueillir ses activités.

Crédit : Christelle Mensah, Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS

  • Le premier financement du projet Filets sociaux et services de base (FSB) par l’Association internationale de développement (IDA) d’un montant de 29 millions de dollars a permis à plus de 60 000 ménages dont 40 309 femmes, de bénéficier de transferts monétaires et renforcer ainsi leur résilience.
  • Un financement additionnel de 20 millions de dollars accordé par l’IDA en septembre 2023 a permis de soutenir environ 64 000 ménages supplémentaires.
  • Des infrastructures socio-économiques de base - telles qu’entre autres des écoles et des forages sélectionnés sur choix communautaire - ont été réalisées dans 200 communautés bénéficiaires des cinq régions du pays.

Ognawlou, 11 janvier 2024 - Akossiwa Akakpo vit à Ognawlou, un village situé à environ 35 kilomètres d'Atakpamé, au sud du Togo. Soucieuse de leur réussite future, Akossiwa tient à ce que ses petites-filles soient scolarisées. Il y a trois ans de cela, cette grand-mère dynamique au boubou bleu et jaune peinait à joindre les deux bouts.

Grâce au projet de Filets sociaux et services de base (FSB) destiné aux populations les plus vulnérables, financé par la Banque mondiale et mis en œuvre par l’Agence nationale d'appui au développement à la base (ANADEB), Akossiwa et plusieurs ménages de son village ont bénéficié de la construction du forage et du centre communautaire.

Un forage pour soulager la vie quotidienne des ménages

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Le nouveau forage du village de Ognawlou. Crédit : Christelle Mensah, Banque mondiale

Il y a moins de deux ans, je peinais vraiment à m’occuper des miens car mes revenus étaient insuffisants. En plus de ma femme et mes quatre enfants, j’ai ma mère à charge, car elle est trop âgée pour travailler. Grâce aux transferts monétaires reçus, mon activité maraichère a doublé de volume, j’ai augmenté ma production et embauché deux ouvriers agricoles pour m’aider dans mes champs de légumes.
Samuel Kouevi,
Cultivateur

Avant sa construction, les jeunes filles allaient chercher l’eau au barrage de l’Amou à une heure de marche. Très vite, l’utilisation du nouvel ouvrage a changé la vie d’Akossiwa et de son ménage, en améliorant leurs conditions de vie.

« Ma petite-fille Dorcas allait à la rivière deux fois le matin et deux fois le soir pour fournir de l’eau à la famille. L’eau était infectée de vers et nous rendait malades mais nous n’avions pas le choix. De plus, elle était souvent en retard à l’école. Maintenant, elle en puise au forage situé au centre du village, l’eau est saine et c’est un réel gain de temps. Elle peut davantage se consacrer à ses études et suivre une scolarité plus épanouie », témoigne-t-elle.

Une aubaine pour cette localité de 876 habitants dont 456 sont des femmes, à qui la charge de l’eau incombe très souvent.

De petites sommes qui redonnent espoir aux ménages vulnérables

Dans le village, des ménages sélectionnés ont également bénéficié de transferts monétaires durant deux ans. Au total, ce sont 83 ménages, dont 72 femmes bénéficiaires désignées, qui ont reçu huit tranches de transferts monétaires de 15 000 FCFA (25 dollars) par trimestre, pour un montant total de 120 000 FCFA (200 dollars).

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Samuel Kouevi, maraicher, s’occupe de ses légumes. Crédit : Christelle Mensah, Banque mondiale

C’est le cas de Samuel Kouevi, la quarantaine, qui grâce à ces fonds a pu développer son activité de maraîchage et est aujourd’hui un cultivateur satisfait. « Il y a moins de deux ans, je peinais vraiment à m’occuper des miens car mes revenus étaient insuffisants. En plus de ma femme et mes quatre enfants, j’ai ma mère à charge, car elle est trop âgée pour travailler. Grâce aux transferts monétaires reçus, mon activité maraichère a doublé de volume, j’ai augmenté ma production et embauché deux ouvriers agricoles pour m’aider dans mes champs de légumes », explique-t-il. Les revenus tirés de ces activités ont permis d’améliorer la santé et le bien-être d’autres ménages et faire reculer la pauvreté.

Un financement additionnel pour étendre les activités du FSB à l'ensemble du pays

La satisfaction est grande, tant le projet FSB soulage les ménages les plus vulnérables qui contrairement aux idées reçues, ne vivent pas forcément en zone rurale. En effet, le rapport sur l’évaluation de la pauvreté et la situation du genre au Togo relève que si les zones rurales demeurent les régions les plus touchées par la pauvreté, avec 58,7 % de populations pauvres, les zones urbaines abritent 34,3 % de personnes vulnérables.

Une phase additionnelle pour prendre en compte 125 000 ménages vulnérables des localités reculées du pays, ainsi que ceux du Grand-Lomé, dont 98 750 en milieu rural et 26 250 en zone urbaine, est financée à hauteur de 18,92 milliards de FCFA (30 millions de dollars) par la Banque mondiale, l'Agence française de développement et l'État togolais.

Dans ce prolongement, la Banque mondiale a alloué en juin 2023 un nouveau financement de 100 millions de dollars pour renforcer l’impact de la protection sociale au Togo. Le nouveau Programme d’assistance sociale transformatrice pour la résilience au Togo (ASTRE) étendra les transferts monétaires à tous les ménages en situation d’extrême pauvreté identifiés dans le pays. L’accent étant mis sur les femmes pour renforcer leur résilience et briser le cycle intergénérationnel de pauvreté par des investissements adaptés dans le capital humain. Le programme vise à permettre à 1,24 million de personnes de sortir de la pauvreté d’ici 2029.

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