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ARTICLE 21 octobre 2021

Voici comment le Niger agit contre le changement climatique


LES POINTS MARQUANTS

  • À travers le Projet d’actions communautaires pour la résilience climatique (PACRC), des milliers d’agriculteurs nigériens ont reçu des semences résistantes à la sécheresse, de l’alimentation pour le bétail, des engrais ainsi que d’autres services et formations pour les aider à adopter des techniques agricoles innovantes et à augmenter leur productivité.
  • Plus de 80 % de la population nigérienne vit de l’agriculture et les petits exploitants sont les plus directement touchés par les effets de variabilité et le changement climatique.
  • Le financement climatique de la Banque mondiale représente plus de 202 millions de dollars pour l’année fiscale en cours, soit 26 % de l’ensemble de son portefeuille.

NIAMEY, Niger, 20 octobre 2021 — Zakounoma Gabdakoy est un agriculteur expérimenté, père de quatre enfants. Il a aujourd’hui du mal à nourrir sa famille et à gagner sa vie car les rendements de son exploitation sont affectés par l’irrégularité des précipitations et la hausse des températures. « À l’époque, nous semions au mois de mai, mais maintenant il y a eu un changement, cela va jusqu’en juillet. Et les pluies arrivent parfois trop tard, » explique-t-il.  

L’histoire de Zakounoma est aussi celle de millions de petits exploitants du Niger et de la région du Sahel, dont les moyens de subsistance se trouvent menacés par la « pandémie silencieuse » du changement climatique.  

Berceau d’un riche héritage culturel, le Niger est confronté à des défis qui risquent de se propager dans d’autres régions de la planète. Au Sahel, les températures augmentent 1,5 fois plus vite que dans le reste du monde. Les experts prévoient que, d’ici 2100, la température augmentera de 3°C à 6°C, aggravant les problèmes de sécurité alimentaire, de raréfaction de l’eau mais aussi les conflits et les crises humanitaires. 

Plus de 80 % de la population nigérienne vit de l’agriculture et les petits exploitants sont les plus directement touchés par les effets de la variabilité climatique. La violence a explosé au cours des dernières années, parfois causée par la raréfaction des ressources naturelles, entraînant le déplacement de deux millions de personnes au sein de leurs pays. De plus, l’impact social et économique de la crise sanitaire menace d’effacer cinq années de progrès en matière de développement.   

Malgré les défis, de nouvelles opportunités apparaissent également qui permettront de développer la résilience de cette région vulnérable, pour stimuler les économies locales et améliorer la vie de millions de femmes et d’enfants. 

Alors que faire pour inverser la tendance en matière de changement climatique ?  


Investir dans une agriculture adaptée aux risques climatiques 

Face à la croissance démographique et à la demande alimentaire en hausse, l’agriculture sensible aux risques climatiques est au cœur de la réponse du gouvernement. L’initiative trois N : les Nigériens nourrissent les Nigériens, vise à lutter contre la faim et la pauvreté tout en augmentant la résilience des agriculteurs et des pasteurs au changement climatique. En effet, selon le Programme alimentaire mondial, plus de 1,9 million de Nigériens souffraient d’insécurité alimentaire sévère en 2020. On estime par ailleurs que 1,5 millions d’habitants sont exposés à une insécurité alimentaire chronique et que des millions d’autres connaissent des pénuries alimentaires périodiques pendant la période de soudure. 

Comme des milliers d’agriculteurs à travers le pays, Zakounoma Gabdakoy a bénéficié de la distribution de semences plus résistantes à la sécheresse, de nourriture pour le bétail, d’engrais et d’autres technologies de gestion durable des terres ainsi que de conseils apportés dans le cadre du Projet d’actions communautaires pour la résilience climatique (PACRC). Au moins 53 000 hectares de terres sont désormais gérés de façon durable, ce qui a permis une augmentation du rendement des cultures de 56 % dans la zone d’intervention du projet. Des techniques agricoles innovantes ont aussi pu être pilotées dans le cadre du Projet d’appui à l’agriculture sensible aux risques climatiques (PASEC) qui a permis de réhabiliter 80 000 hectares de terres dégradées et d’irriguer 800 hectares de terres. Écoutez les témoignages d’agriculteurs comme Halisa Hassa ou Fourera Doula du village de Falwel, situé à environ 80 kilomètres de Niamey, qui ont appris de nouvelles techniques agricoles pour adapter leurs pratiques au changement climatique et ont ainsi vu leurs rendements augmenter.    



S’engager pour accélérer l’action climatique 

La Banque mondiale a accéléré son engagement en faveur de l’action climatique avec un objectif d’investissements de 22,5 milliards de dollars pour promouvoir un développement vert et résilient en Afrique subsaharienne, dans le cadre du Plan d’action pour le climat en Afrique de la prochaine génération. Un rapport climat et développement sera établi pour les pays du G5 Sahel, pour mieux analyser les impacts du changement climatique sur le développement de ces pays et identifier les priorités afin de renforcer la résilience pour stimuler la croissance et le développement. Au Niger, le financement climatique représente 26 % des investissements pour l’exercice 2021 – soit 202 millions de dollars. 

Dans la lutte contre le changement climatique, les pays du Sahel sont en première ligne en matière d’adaptation climatique. Découvrez les efforts déployés par le Niger pour reverdir le désert et restaurer les terres dégradées, ainsi que d’autres exemples et témoignages grâce à ce voyage virtuel à travers le Sahel.



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