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ARTICLE 08 juillet 2021

Rwanda : offrir un nouveau départ aux anciens combattants

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Photo: Banque mondiale


Chiffres clés

  • 70 000 ex-combattants ont été démobilisés et réinsérés dans la société
  • Près de 300 enfants soldats ont pu suivre une instruction formelle, une formation professionnelle ou un apprentissage

Au lendemain du génocide rwandais, le nouveau gouvernement a pris des mesures pour gérer les conséquences de la guerre et entamer un processus de réconciliation nationale. Le génocide de 1994 a coûté la vie à près d’un million de personnes et laissé le pays exsangue. De nombreux membres de l’ancienne armée gouvernementale et des milices ont fui vers ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo, où ils ont dû lutter pendant des décennies pour survivre.

Le désarmement, la démobilisation et le rapatriement des groupes armés, y compris l’ancienne armée gouvernementale et les milices, étaient les trois piliers de la stratégie de paix et de stabilité du nouveau régime. Créée en 1997, la Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration (RDRC) a depuis pris en charge plus de 70 000 anciens combattants. L’IDA a appuyé ces efforts à travers deux projets d’urgence successifs (2002-2008 et 2009-2017), destinés à appuyer la démobilisation et la réinsertion.

Les ex-combattants suivent un parcours de démobilisation qui comprend des soins médicaux, un dépistage psychosocial et des conseils. La RDRC propose également des formations et des cours pour accompagner leur réinsertion dans la société rwandaise. Les plus fragiles, comme les femmes et les enfants soldats, peuvent prétendre à un cursus de deux ans d’instruction formelle, de formation professionnelle ou d’apprentissage.


« Une des choses qui nous a le plus changé la vie, c’est la formation dispensée par des agents des eaux et forêts pour lutter contre les feux de brousse. C’est une transmission de savoirs que nous garderons pour toujours. »
Hamidj Barry
Maire d’un village à proximité de la frontière sénégalaise

« Je suis sûre que ce cours va m’aider à m’extraire de la pauvreté », affirme Marie Tuyizere, une jeune stagiaire en couture rencontrée au centre de formation. « Grâce aux compétences acquises ici, je vais pouvoir m’insérer dans le monde du travail et obtenir un revenu pour nous aider à vivre, moi et ma famille. »

Près de 300 enfants soldats ont suivi ce programme. Souvent enrôlés de force dans les groupes armés dès l’âge de neuf ans, ils passent au moins un an au centre de réhabilitation pour enfants de Muhoza à leur retour au Rwanda. Là, du personnel qualifié tente de leur faire rattraper l’enfance dont ils ont été privés. À l’issue de leur séjour, les anciens enfants soldats retrouvent leurs proches ou sont placés en familles d’accueil.



Les coopératives se sont révélées être un excellent moyen de réinsertion des ex-combattants dans la vie économique et sociale, puisqu’ils y côtoient des membres de la communauté et partagent le même objectif : développer une activité. À Kigali, la capitale du pays, la coopérative Abahuza de mototaxis illustre bien l’efficacité de ce modèle : elle a démarré en 2009 avec dix anciens soldats et une poignée de motos. Aujourd’hui, c’est une entreprise florissante qui emploie plus de 450 chauffeurs, dont pratiquement 100 sont des anciens combattants.

« Quand j’ai rejoint Abahuza, j’ai été très bien accueilli », se souvient Martin Muhire. « On m’a donné une moto et depuis, tout va bien. La commission de démobilisation nous propose régulièrement des formations et cela nous aide beaucoup. Aujourd’hui, grâce à ce travail, j’ai pu acheter ma maison. »

Le succès de la démobilisation, de la réinsertion économique et de l’assimilation des anciens soldats a été un volet crucial de la stratégie de développement à long terme du Rwanda. Avec le soutien de l’IDA, la RDRC a contribué à rétablir les normes sociales et préserver la stabilité dans ce pays en phase de redressement.



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