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Comment modifier les comportements : le rôle des enfants dans le développement

18 juin 2015


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Deux personnages de Sesame Street au siège de la Banque mondiale : Raya, ambassadrice de la santé dans le monde, et son comparse le Comte Vampirouette, spécialiste des mathématiques.

Personnages © Sesame Workshop. Tous droits réservés. Photo © Simone D. McCourtie/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale collabore avec l’équipe de Sesame Street pour modifier les comportements en matière d’assainissement et d’hygiène.
  • Raya, un nouveau personnage de Sesame Street créé exclusivement pour la campagne WASH, passe de pays en pays pour éduquer les enfants aux règles d’hygiène et leur permettre de faire passer le message dans leur communauté.
  • Pour éradiquer la pratique de défécation à l’air libre, il ne suffit pas de construire des toilettes et des équipements sanitaires. Il faut enseigner aux populations qu’un assainissement de qualité va de pair avec une amélioration de la santé.

Pour mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030, chacun doit y mettre du sien, à commencer par les enfants qui doivent apprendre à aller aux toilettes et à se laver les mains.

Tel était le message que Raya, ambassadrice de la santé de Sesame Street, a délivré au siège de la Banque mondiale cette semaine.

Malheureusement, tout le monde ne dispose pas de toilettes. Deux milliards et demi de personnes en sont privés. Certains ne les utilisent guère, même s’ils en ont l’accès. Voilà pourquoi l’assainissement est l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés certains pays en voie de développement.

Mercredi, la Banque mondiale a organisé une manifestation autour des personnages de Sesame Street (a), le célèbre programme de télévision américain dont les marionnettes adulées sont connues dans le monde entier. Parmi eux, il y avait Raya, nouvelle peluche qui a pour mission de sensibiliser les enfants aux dangers de la défécation à l’air libre, ou comme elle se plaît à le répéter « de faire la grosse commission dehors ». Son personnage, exclusivement créé pour la campagne WASH (acronyme anglais pour eau, assainissement et hygiène), passe beaucoup de temps au Bangladesh, au Nigéria ou encore en Inde, pour apprendre aux enfants à se servir de toilettes, à se laver les mains et à utiliser de l’eau propre.

Raya (a), son comparse le Comte Vamiprouette (a), Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, et Jeffrey Dunn, président et directeur général de Sesame Workshop (a), se sont entretenus avec des membres du personnel et des jeunes enfants sur le rôle joué par ces derniers dans le développement.

« Il ne suffit pas de construire des toilettes », a expliqué Jim Yong Kim. « Avoir des toilettes, c’est bien, mais l’enjeu véritable, c’est de modifier les comportements. »

Voilà comment a germé l’idée d’un partenariat original entre la Banque mondiale et Sesame Street. Regardé par 156 millions d’enfants et diffusé dans plus 150 pays, Sesame Street est bien plus qu’un programme de télévision éducatif : c’est un institut de recherche pédagogique orienté sur le développement du jeune enfant.

L’une de ses axes d’action est d’améliorer les pratiques liées à l’eau, l’assainissement (a) et l’hygiène, en encourageant les enfants de 3 à 8 ans et ceux qui s’en occupent à adopter des comportements sains au quotidien. Couplez cette volonté à la faculté de la Banque mondiale à financer les infrastructures nécessaires pour étendre l’accès à des équipements sanitaires aux 2,5 milliards d’individus qui en sont privés, et vous obtenez un duo de choc, que le président Jeffrey Dunn a résumé par cette image : « Nous apportons le logiciel, et la Banque mondiale le matériel. »



« Avoir des toilettes, c’est bien, mais l’enjeu véritable, c’est de modifier les comportements.  »
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Jim Yong Kim

Président du Groupe de la Banque mondiale

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Jeffrey Dunn, président et directeur général de Sesame Workshop, et Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, assistent au spectacle.

Simone D. McCourtie/Banque mondiale

Jim Yong Kim veut espérer que ce partenariat s’élargira à d’autres domaines. « Quand j’étais jeune, je regardais Sesame Street. Comme mes enfants ont 15 et 6 ans, cela fait maintenant 15 ans que je n’ai presque jamais manqué un épisode de cette série. Et je peux vous dire qu’il s’agit là d’un mariage très savant de notions fondamentales qui promeuvent la cohésion sociale, la gentillesse et l’inclusion, autant de messages qui parlent à mes enfants comme à moi-même. Nous espérons pouvoir travailler avec Sesame Street sur l’eau et de l’assainissement, mais plus largement sur d’autres questions, parce que ce programme transmet des messages que nous voulons nous-mêmes porter et amplifier dans le but de poursuivre notre double objectif : mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. »

« Sur le plan éducatif, les cinq premières années de la vie sont cruciales », indique Jeffrey Dunn. « Si à 5 ans, on a du retard, si on ne connaît pas l’alphabet et les nombres, on n’a presque aucune chance de se remettre à niveau plus tard dans la vie. »

« Cette question ne se résume pas à un moindre bien-être et une baisse des revenus pour cause de maladie », ajoute Junaid Ahmad, directeur principal du pôle Eau à la Banque mondiale. « Des travaux montrent que les mauvaises conditions d’hygiène conduisent à un retard de la croissance et amoindrissent les facultés d’apprentissage, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté pendant des générations. »

Pour briser ce cercle vicieux, il faut changer les mentalités. « Si vous voulez changer le monde, commencez par les enfants », conclut Jeffrey Dunn. « Et enseignez-leur les règles d’hygiène, c’est la première des conditions pour qu’ils puissent posséder, littéralement, leur destin entre leurs mains. »


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