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La technologie entre dans les écoles libanaises pour former la population active de demain aux compétences du XXIe siècle

29 mai 2015


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Des élèves de Jamil Rawas, établissement public du secondaire pour garçons, écoutent le représentant de LEGO Education leur expliquer la programmation d’une toupie.

Mu'taz Salloum

LES POINTS MARQUANTS
  • Un nouveau programme vise à familiariser les enfants avec des outils technologiques afin de stimuler leur créativité dès le plus jeune âge.
  • Les compétences liées à la créativité et à la résolution de problèmes sont prisées sur le marché du travail.
  • Dotés d’un tel bagage, les jeunes pourront propulser l’économie libanaise de demain.

Beyrouth a récemment accueilli «Tech For Kids», une série d’ateliers destinés à familiariser les enfants, les enseignants et les membres de l’administration libanaise avec l’utilisation d’outils de technologies de l’information et de la communication innovants qui favorisent la résolution de problèmes et la collaboration en classe, ainsi qu’à les initier à de nouvelles méthodes qui stimulent la créativité. Il s’agit d’un enjeu crucial pour l’avenir de l’économie libanaise : alors que le pays jouit d’un taux d’alphabétisation élevé et qu’un nombre important d’élèves poursuivent des études supérieures, 34 % de ces jeunes pourtant instruits sont dans l’incapacité de trouver un emploi au Liban.

Lancé fin avril à l’initiative de la Banque mondiale, le projet « Tech For Kids » repose sur la conviction que l’utilisation de la technologie en classe peut améliorer les acquis fondamentaux (sciences, technologie, ingénierie, arts et mathématiques), en dotant les élèves des outils nécessaires à la poursuite d’une carrière professionnelle qui exigera d’eux un bagage scientifique et technologique alliant créativité et innovation. La maîtrise des technologies et l’application de certaines méthodologies connexes sont de nos jours des compétences recherchées dans la population active. Mais celles que les enfants acquièrent au cours des processus même d’apprentissage sont plus convoitées encore. Dans un pays où le taux de chômage est élevé et les freins économiques complexes, l’enjeu du développement de la pensée critique, de la créativité et de la résolution de problèmes par une approche collaborative, depuis les premières années de scolarité, est de doter les générations libanaises de demain d’une main-d’œuvre plus compétitive et plus entreprenante.

Comment le projet Tech For Kids dote-t-il les écoliers des compétences nécessaires au XXIe siècle ?

Les journées Tech for Kids (a) ont débuté par l’organisation d’une petite exposition à destination des enfants du premier cycle secondaire (de 11 à 14 ans environ), de leurs parents et de leurs enseignants, suivie d’un atelier dans le quartier « numérique » de la capitale libanaise (Beirut Digital District) (a), où professeurs et élèves de divers établissements (publics et privés) ont pu explorer, aux côtés d’experts de l’éducation locaux et internationaux, de nouvelles technologies : LEGO Education (a), littleBits (a), Scratch (a), impression 3D, Raspberry Pi (a) et QalamSila (a) (un nouveau jeu de construction fabriqué au Liban).

Parmi les animateurs, on trouvait Stuart Swann, un formateur agréé LEGO venu du Royaume-Uni ; Sabine El Kahi, fondatrice de Kids Genius (a) ; Eliane Metni, directrice de l’International Education Association (a) ; et Jose Antonio Galaso, spécialiste de l’éducation à Barcelone qui avait précédemment travaillé à CitiLab, fer de lance de l’intégration de ces outils et d’autres approches éducatives. Au travers d’exercices concrets de construction et de déconstruction de structures, ces animateurs ont familiarisé les participants aux notions de créativité, de travail en équipe et « d’apprentissage par la pratique ».


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Des élèves découvrent l’impression 3D grâce à Karim Attoui, directeur de l’exploitation chez /ɪzəm/ (Beyrouth).

Mu'taz Salloum


La deuxième journée fut consacrée à former les enseignants à des méthodes d’application concrètes. Quatorze enseignants venus de sept écoles différentes ont découvert, avec l’aide d’experts locaux et internationaux en éducation, comment se familiariser aux meilleures pratiques (a) afin d’incorporer ces nouveaux concepts en classe et d’élaborer des programmes privilégiant la pensée créative.

Pour compléter ces ateliers interactifs, l’équipe de la Banque mondiale avait réuni des représentants des pouvoirs publics, de l’éducation et du monde de l’innovation pour discuter du développement des compétences du XXIe siècle (a) au Liban, au gré des diverses illustrations locales et internationales mises en avant pour témoigner d’une amélioration de l’apprentissage par la technologie. Cet échange fut également l’occasion d’affermir un esprit de collaboration entre tous les acteurs libanais.

Pour conclure ces journées, Tech for Kids a de nouveau rassemblé les élèves et leurs professeurs à la faveur d’une séance au cours de laquelle les enseignants ont pu effectuer des exercices avec leur classe et travailler à la résolution de problèmes plus avancés grâce au programme Scratch. Les enfants ont également pris part aux ateliers Lego, littleBits et Qalamsila.

L’initiative Tech For Kids — et les progrès déjà accomplis par d’autres organisations de Beyrouth — n’est qu’un premier jalon : il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que l’intégration de la technologie dans les cursus scolaires ne soit significative et complète. Animateurs et participants ont imaginé l’étape suivante, notamment l’idée d’un laboratoire de l’éducation pour multiplier les expérimentations et favoriser l’innovation grâce à l’apport des technologies, et l’organisation de formations pour les jeunes lors de colonies de vacances. Principaux enseignements à retenir de cette manifestation : la nécessité de comprendre le contexte local, l’importance de la relation professeur-élève, du temps réservé aux travaux distincts puis communs ; les séances consacrées à la présentation d’une seule technologie ont également été jugées importantes.

Le projet Tech for Kids a été financé par le Korean Partnership Facility, en relation avec le Projet de développement d’un écosystème Internet mobile (a), une initiative conjointe de la Banque mondiale et du ministère libanais des Télécommunications destinée à encourager l’innovation et à soutenir l’écosystème de start-up au Liban. Le projet, en attente du soutien officiel du Parlement libanais, sera soumis aux députés pour ratification.

Parmi les participants figuraient le ministre des Télécommunications et celui de l’Économie et du Commerce qui représentaient le gouvernement libanais ; des entreprises de haute technologie (Intel, Microsoft et CISCO…) ; des organisations et des donateurs internationaux, comme le British Council (a), le Programme des Nations Unies pour le développement, UNICEF Innovation (a) et l’ambassade des États-Unis ; des promoteurs de l’innovation, comme AltCity (a), ArabNet (a), Berytech (a) et Public Interest Design (a) ; ainsi que des responsables d’écoles et de programmes pour enfants libanais. La discussion a été ponctuée de présentations de Charbel Fares du ministère libanais des Télécommunications ; de José Antonio Galaso, cité précédemment ; de Sara Sibai, enseignante à la Wellspring Learning Community (a) et cofondatrice de la Lebanese Initiative for Teachers ; Maher Hassanieah, responsable de programme chez International Education Association (a) ; James Cranwell-Ward, spécialiste de l’innovation chez UNICEF Innovation (a) ; Sabine El-Kahi (citée précédemment) ; Victor Mulas, spécialiste de l’innovation en TIC à la Banque mondiale ; et Rana El Chemaitelly, fondatrice de The Little Engineer (a).



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