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L’impact du libre accès : comment le mesurer et l’améliorer ?

18 octobre 2013


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© Dominic Chavez/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Depuis que la Banque mondiale a libéralisé l’accès à ses travaux de recherche via ses « Archives ouvertes du savoir », des millions d’articles ont été téléchargés et leur contenu exploité.
  • Pour la deuxième année consécutive, la Banque mondiale accueillera le coup d’envoi de la Semaine du libre accès, avec une manifestation qui sera retransmise en direct sur le Web le 21 octobre à 15h00 heure de Washington (19h00 GMT).
  • Le département Édition et savoir de la Banque mondiale réfléchit à des solutions pour mesurer l’impact de cette ouverture sur le développement.

Dix-huit mois ont passé depuis l’annonce, par la Banque mondiale, de sa politique de libre accès et le lancement de ses Archives ouvertes du savoir — le portail OKR (a) —, et l’on constate combien le mode de diffusion de ses connaissances et leur portée ont changé. La fréquence d’accès et le volume de contenus consultés ont doublé, pour passer d’un million de téléchargements la première année à deux millions six mois plus tard. Tout l’enjeu désormais est de mesurer l’impact obtenu, au-delà du seul décompte des téléchargements et des consultations.

Le 21 octobre prochain, la Banque mondiale et la SPARC (Alliance pour les publications scientifiques et les ressources universitaires (a)) donneront le coup d’envoi de la Semaine du libre accès 2013 (a), un événement mondial conçu pour célébrer l’ouverture de l’accès aux travaux de recherche. Une discussion d’experts ouvrira la manifestation, sur le thème « Le libre accès : un impact à mieux évaluer ». Elle se tiendra au siège de la Banque mondiale à partir de 15h00 heure de Washington (19h00 GMT), et donnera lieu à une retransmission en ligne et un tchat en direct (a) à l’intention notamment des campus, bibliothèques et autres organisations du monde entier intéressés. Un enregistrement des discussions sera mis à disposition peu après la manifestation.

Heather Joseph, directrice exécutive de la SPARC, animera un échange entre grandes figures du libre accès, dont Michael Stebbins, qui est au cœur du nouveau dispositif de l’administration Obama pour obliger les agences fédérales dépensant plus de 100 millions de dollars à faire en sorte que leurs travaux de recherche menés sur fonds publics soient librement accessibles dans l’année suivant leur publication. Parmi les thèmes qui seront abordés lors de cette discussion figurent notamment l’évolution des méthodes de mesure des communications scientifiques et les indicateurs qui permettent de mesurer l’impact global d’un article.

Cette année, plusieurs organisations d’envergure — la Public Library of Science (PLOS) (a), Google, le Wellcome Trust et 24 autres organismes — ont lancé et parrainé un nouveau programme de prix visant à reconnaître l’impact de la recherche en libre accès. Les noms des trois lauréats de l’Accelerating Science Award Program (ASAP) (a) seront divulgués pendant la cérémonie d’ouverture. Chacun recevra 30 000 dollars pour un projet qui s’est appuyé sur des travaux scientifiques publiés en libre accès afin « de faire la différence dans le monde de la science, de la médecine, des affaires, de la technologie ou dans la société tout entière ».

Trois des six finalistes (a) ont présenté des projets tout à fait prometteurs pour les pays en développement :

  • une méthode originale de calcul de la valeur de l’écotourisme, pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à adopter de saines politiques de conservation de leurs ressources naturelles et des espèces en danger ;
  • un modèle ouvert de recherche en collaboration à grande échelle pour l’identification de nouveaux traitements du paludisme ;
  • un système d’autodiagnostic du VIH qui permet de réaliser des tests facilement et dans le plus parfait anonymat, afin de surmonter l’appréhension, l’opprobre et la discrimination liées au dépistage.


« Lorsque nous avons ouvert l’accès à nos données, nous ignorions tout de ce monde. Aujourd’hui, vous pouvez accéder à nos données financières, à toutes les informations concernant nos projets, à nos recherches et à bien d’autres choses encore. Des États et d’autres organisations intergouvernementales nous contactent pour s’inspirer de notre expérience  »

Carlos Rossel

Directeur des publications de la Banque mondiale

Les lauréats ont été sélectionnés par un impressionnant aréopage réunissant notamment Tim O’Reilly, PDG fondateur de O’Reilly Media, et Harold Varmus, prix Nobel de médecine, cofondateur de PLOS et actuel directeur de l’Institut national du cancer (NCI).

La Banque mondiale a fait œuvre de pionnier parmi les organisations intergouvernementales en matière de politiques d’accès à l’information. Elle fait partie des 31 organisations citées en exemple dans le portefeuille de l’ASAP pour l’impact de leurs politiques d’ouverture, qui remettent en perspective, rationalisent et élargissent le libre accès aux informations. L’an dernier, la Banque mondiale s’est vue décerner le label d’« innovateur SPARC » pour ses initiatives en la matière.

« Lorsque nous avons ouvert l’accès à nos données, nous ignorions tout de ce monde. Aujourd’hui, vous pouvez accéder à nos données financières, à toutes les informations concernant nos projets, à nos recherches et à bien d’autres choses encore. Des États et d’autres organisations intergouvernementales nous contactent pour s’inspirer de notre expérience », explique Carlos Rossel, directeur des publications de la Banque mondiale.

La Semaine du libre accès 2013, axée cette année sur la question de l’impact, tombe à point nommé pour le Groupe de la Banque mondiale, qui est en train de passer au crible son mode de fonctionnement et réfléchit à des solutions pour mesurer les effets de ses interventions.

Le département Édition et savoir de la Banque mondiale cherche à apprécier l’impact sur le développement de ce libre accès aux recherches. Les publications bénéficient d’une large diffusion sur divers supports, virtuels et imprimés, mais il est difficile de quantifier l’impact de chacune d’elles. Sans compter que le contenu est disponible sous la licence « CC-BY », la forme de contrat de libre diffusion de Creative Commons (CC) la plus libre, puisqu’elle autorise l’utilisation et la réutilisation du contenu sans exiger en contrepartie d’autorisation écrite, de royalties ou de précisions quant à son emploi.

« Nous sommes ravis d’avoir franchi la barre des deux millions de téléchargements depuis le portail OKR. Et nous savons que pratiquement la moitié des accès se fait depuis un pays en développement. Mais nous devons affiner nos paramètres pour voir comment nos travaux influent sur l’innovation et les solutions au service du développement », poursuit Carlos Rossel.

Suivez l’événement en direct (a) le 21 octobre prochain et participez à la discussion avec les experts et les lauréats de l’ASAP, ou bien envoyez-nous vos questions à l’avance. Pour suivre la manifestation sur Twitter, utilisez les hashtags #wblive et #oaweek.


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