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La stratégie de partenariat pays de la Banque mondiale s’aligne avec les priorités nationales

16 novembre 2012


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Dans le cadre de consultations dans 7 régions du Burkina Faso, la Banque mondiale a sollicité l’avis des villageois.


LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale a mené une série de consultations afin d’élaborer sa nouvelle stratégie de partenariat avec le Burkina Faso
  • Ces consultations permettront d’élaborer une stratégie qui répond mieux aux défis auxquels le pays est confronté
  • Le développement rural, l’industrialisation, l’éducation et l’emploi des jeunes font partie des priorités

Ouagadougou, 16  novembre 2012- Tous les quatre ans, la Banque mondiale définit sa stratégie de partenariat pays (Country Assistance Strategy - ou CPS - en anglais), qui est sa véritable feuille de route. Au Burkina Faso, dans le cadre de l’élaboration de sa stratégie de partenariat pour la période 2013-2016, la Banque mondiale a mené une série de consultations dans sept régions du Burkina  ainsi qu’au niveau central, à Ouagadougou. Dans les régions, aussi bien les communes rurales qu’urbaines ont été prises en compte. A Ouagadougou, la capitale, les membres du gouvernement, les parlementaires, les institutions de la République, les partenaires techniques et financiers (PTF) les organisations de la société civile (OSC), les  médias, les instituts de recherche et groupes de réflexion ont pris part aux consultations.

Débutées en octobre 2012, les consultations ont suscité des discussions sur les défis cruciaux de développement du Burkina ainsi que les grandes orientations de la nouvelle stratégie de partenariat, ses objectifs, le choix des instruments de financement et les résultats escomptés. Elles ont ainsi permis de s’assurer que les appuis déclinés dans les axes majeurs de la stratégie sont compris et rencontrent l’adhésion des parties prenantes.  

«Les consultations sont une étape et une condition sine qua non du processus d’élaboration de la stratégie. C’est une occasion ultime de discuter de questions relatives au portefeuille de la Banque et d'entendre des suggestions pour son amélioration», a déclaré Mercy Tembon, représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina. «Les consultations visent à mieux comprendre les conditions du pays et à confirmer le diagnostic posé»   » a-t-elle ajouté.

Le ministre de l’économie et des finances, M. Lucien Marie Noël Bembamba a quant à lui affirmé  à la fin des consultations : «C’est une approche que nous approuvons. Je pense que c’est de cette manière que l’on peut être assuré que l’on prend en compte toutes les préoccupations des populations et que, dans la mise en œuvre, tout le monde va se retrouver. Par conséquent, nous ne pouvons que saluer cette approche qui va nous permettre de mettre en commun ce qu’il y’ a eu comme constats, comme préoccupations, pour trouver les meilleures solutions et les meilleures formules pour nos populations».  

Les acteurs de la société civile ont apprécié la démarche initiée par la Banque mondiale qui a consisté à les associer au processus d’élaboration de la stratégie. 

Le constat établi à la fin des consultations est qu’en terme d’orientation, les principaux axes de la stratégie sont alignés avec la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) du Burkina.

Attentes et suggestions :

Les participants ont identifié et discuté des choix et options stratégiques, ainsi que des orientations  qui, selon eux, devraient être pris en compte par la Banque mondiale dans sa nouvelle feuille de route. Ces orientations concernent principalement les secteurs du développement rural, l’industrialisation, l’éducation et l’emploi des jeunes, le secteur privé, la décentralisation, le secteur minier, l’appui aux organisations de la société civile et médias, le renforcement des capacités, l’égalité des sexes et la bonne gouvernance.  

Le développement rural

Appuyer la transformation et la commercialisation des produits agro-sylvo-pastoraux et améliorer la chaîne de production des produits alimentaires.  

Environnement : Appuyer les opérations de gestion des ressources naturelles, d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

L’industrialisation

La nouvelle stratégie devrait fermement soutenir l’industrialisation, la création/promotion des PME/PMI. Indéniablement, le développement de l’industrialisation passe par la maîtrise des coûts de l’énergie et les participants n’ont pas manqué de le souligner. L’électrification en milieu rural devrait également être prise en compte. 

L’éducation et l’emploi des jeunes

Les participants ont suggéré à la Banque des réflexions profondes qui pourraient aboutir à un soutien accru à l’enseignement supérieur.

L’emploi est un défi crucial au développement au Burkina mais également sur le continent africain.  La Banque en tient compte certes dans toutes ses opérations. (Exemple du  Projet Pôle de Croissance de Bagré qui contribuera à la création de 30 000 emplois). Cependant, un nouvel appui beaucoup plus ciblé est souhaité.

Le secteur privé 

La réalité des guichets uniques est loin de ce qui est décrit. Un suivi plus rapproché est nécessaire. Ce suivi pourrait être confié à la société civile.

La décentralisation

La décentralisation et les investissements communaux sont à promouvoir.

Le secteur minier

Trop peu de Burkinabè travaillent dans ce secteur en plein essor. Quel est l’appui prévu par la Banque mondiale pour promouvoir la création d’emplois et un développement local participatif à travers le secteur minier et les compagnies ?

L’appui à la société civile et aux  medias

Trouver un mécanisme pour financer et renforcer les capacités des organisations de veille.  

Le renforcement des capacités

La stratégie ne semble pas accorder d’importance au faible niveau des ressources humaines au Burkina. Aussi, la Banque mondiale gagnerait-elle  à s’engager davantage sur les questions de développement humain et de renforcement des capacités pour plus de professionnalisme afin que le pays ait un capital humain capable de répondre aux besoins des entreprises.

L’égalité face à l’emploi : Faire en sorte que les femmes, au même titre que les jeunes, puissent trouver un emploi plus facilement.

La bonne gouvernance

Le renforcement de la gouvernance et la saine gestion des ressources publiques ont été des thèmes récurrents tout au long des consultations.  Les participants ont en effet déploré le fait que seule une infime part de l’aide au développement atteint finalement les plus pauvres.

Enfin, les participants ont demandé une plus grande sélectivité dans la définition des priorités et des domaines d’intervention de la stratégie.  

Stratégie d’appui-pays et harmonisation de l’aide

Le processus d’élaboration de la stratégie de partenariat s’est appuyé sur un diagnostic analytique solide de la situation du pays conjointement conduit avec la Banque Africaine de Développement. Cet exercice, mené pour la première fois par ces deux institutions,  s’intègre dans le contexte global de la déclaration de Paris relative à l’efficacité de l’aide au développement grâce à l’harmonisation, mais aussi à la coordination des actions entre partenaires au développement. En rappel les principaux axes de la stratégie sont : la croissance accélérée et soutenue ; le partage des fruits de la croissance à travers une amélioration des services ; l’amélioration de la gouvernance et la gestion des ressources publiques.   

Prochaines étapes

Les opinions recueillies au cours des consultations serviront, avec les résultats d’une enquête pays en cours, à définir le cap de la nouvelle stratégie de partenariat au Burkina. Ce document, en préparation, devrait être soumis au conseil des administrateurs de la Banque mondiale d’ici la fin du premier trimestre de l’année 2013. 

Qu’est-ce que la SAP ?

La stratégie de partenariat pays (Country Assistance Strategy en anglais) – SAP- est le plus important des documents consacrés par la Banque mondiale à un pays donné. Elle est adaptée aux besoins et au contexte du pays et énonce les priorités de développement identifiées par le Groupe de la Banque mondiale, ainsi que le niveau et le type d’aide que celui-ci entend fournir sur une période de quatre ans.

La stratégie de partenariat est donc la véritable feuille de route de l’intervention de la Banque mondiale dans un pays donné sur une période déterminée.

L’élaboration d’une stratégie de partenariat donne lieu à un processus participatif. Avant l’adoption de la stratégie, ses éléments clés font l’objet d’échanges de vues intenses avec les instances gouvernementales et, pour assurer la participation la plus large possible, un processus de concertation avec les différentes parties prenantes (stakeholders en anglais) est également mis sur pied. En tant qu’instrument de programmation stratégique, la stratégie de partenariat permet de renforcer la transparence et la visibilité des appuis de la Banque mondiale au Burkina Faso. Un rapport d’avancement annuel sera publié durant sa mise en œuvre.


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