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Rio+20 est l’occasion de mobiliser les décideurs et d’enclencher des avancées

06 juin 2012


LES POINTS MARQUANTS
  • La Banque mondiale a organisé une discussion en direct avec Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable.
  • Dans la perspective de cette conférence, l'un des objectifs de la Banque est d'obtenir un soutien décisif en faveur de la comptabilisation du capital naturel.
  • La discussion en direct, qui s'est déroulée pendant une heure et demi en anglais et en espagnol à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement.

6 juin 2012 - La prochaine conférence Rio+20 sur l'environnement pourrait mobiliser une nouvelle génération de dirigeants autour d'une approche du développement plus écologique et axée sur le long terme. Tel est le point de vue et le vœu formulés par la vice-présidente de la Banque mondiale pour le développement durable Rachel Kyte, lors d'une discussion en ligne organisée (en anglais et en espagnol) à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement.

Plus de 500 personnes ont pris part à la discussion consacrée aux décisions que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra à Rio de Janeiro du 20 au 22 juin, devra prendre pour créer un monde plus durable.

Répondant au pied levé à des questions provenant du Pakistan, de l'Érythrée, du Mexique, du Pérou et d'ailleurs, Rachel Kyte a rappelé l'enjeu du développement durable : les pays doivent continuer de se développer pour améliorer le niveau de vie de leur population et vaincre la pauvreté, mais ils doivent le faire en adoptant une croissance plus « verte ». Et, a-t-elle souligné, tous les pays peuvent y parvenir, qu'ils soient riches, pauvres ou à revenu intermédiaire.

« [...] le temps est notre pire ennemi, a affirmé Rachel Kyte. Mais beaucoup de gens, au niveau des autorités publiques, dans l'industrie et au sein de la société civile, sont prêts à aller de l'avant, même en l'absence d'accords mondiaux. Secteur par secteur, ville par ville, région par région, nous pouvons progresser. »

À Rio, la Banque s'attachera à montrer que les nations doivent commencer à comptabiliser leur capital naturel , comme l'ont déjà fait des pays comme la Colombie, le Costa Rica et le Botswana. Il s'agit d'intégrer dans la comptabilité nationale les phénomènes naturels et les « services » que fournit l'environnement (protection contre les tempêtes assurée par les arbres des mangroves par exemple), ces derniers n'apparaissant généralement pas dans les budgets des pays.

Lors du Sommet pour le développement durable en Afrique qui s'est tenu en mai dernier, dix pays africains ont souscrit à l'idée de passer à ce nouveau système de comptabilité. La Banque espère que 50 pays et 50 entreprises rejoindront le mouvement à Rio, a indiqué Rachel Kyte.

« […] Nous devons, au cœur de nos décisions économiques, pouvoir penser, planifier et jauger à l'aune du long terme », a insisté la vice-présidente de la Banque mondiale alors que la comptabilisation du capital naturel est un élément fondamental de la nouvelle stratégie de l'institution pour l'environnement, dévoilée le 5 juin. Cette stratégie, qui vise à aider les pays à s'engager sur la voie du développement durable, définit une vision pour « un monde vert, propre et résilient, pour tous ».

Autre sujet clé que la Banque mondiale mettra en avant à Rio, selon Rachel Kyte : la situation des océans. Une nouvelle alliance s'est en effet constituée à l'initiative de la Banque au printemps dernier — le Partenariat mondial pour les océans —, qui se donne pour objectif d'enrayer la destruction des ressources des océans et de contribuer à leur reconstitution.

« Les chiffres relatifs à l'état des océans dans le monde sont inquiétants, a souligné Rachel Kyte. Environ 85 % des réserves halieutiques sont exploitées dans leur intégralité, surexploitées ou épuisées ; 35 % des mangroves côtières ont disparu ; 20 % des coraux sont endommagés ou détruits. Cette situation ne peut plus durer ».

La discussion en ligne, qui a duré une heure et demi, a également abordé d'autres thèmes : pollution, technologies propres, tourisme durable, gouvernance, respect de la législation environnementale, contribution de l'agriculture à la croissance verte, actions menées par la Banque auprès des populations autochtones, et nécessité d'associer les jeunes aux efforts à venir.

« La voix des jeunes est pressante, à juste titre, et elle exprime aussi une vision différente du présent et de l'avenir. Nous avons besoin de cette vision », a estimé Rachel Kyte.

Environ 50 000 personnes, dont des représentants de la société civile, de populations autochtones et d'organisations de jeunes, sont attendues à Rio, a fait savoir Marianne Fay, économiste en chef pour le développement durable à la Banque mondiale, qui a aidé Rachel Kyte à répondre aux questions en espagnol.

À ses yeux, « toutes ces opinions sont essentielles alors que la planète tente de parvenir à une croissance plus efficiente, plus propre, plus durable et plus équitable ». L'un des principaux messages du nouveau rapport que la Banque a consacré au développement vert est l'importance de l'action locale. Marianne Fay a par exemple souligné les effets positifs multiples d'un aménagement et d'un transport urbains bien pensés : « une économie locale solide, un marché du travail plus intégré et une diminution de la pollution et des embouteillages ».

Plus de 40 questions avaient été posées avant la discussion en ligne. Rachel Kyte continuera d'y répondre dans un prochain billet, a-t-elle assuré.


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