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Sécurité routière : une décennie d’action pour sauver cinq millions de vies

11 mai 2011


LES POINTS MARQUANTS
  • Une campagne menée conjointement par les Nations unies et la Banque mondiale a pour objectif de sauver cinq millions de vies et d’éviter 50 millions de blessés graves d’ici à 2020.
  • Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, appelle les pays et les donateurs à investir dans la sécurité routière.
  • Un projet mené dans quatre États indiens consiste à effectuer des enquêtes pour repérer les routes à risques et à élaborer ensuite des plans de sécurité routière.

Le 11 mai 2011 — Les Nations unies ont lancé aujourd’hui la Décennie d’action pour la sécurité routière 2011-2020, dans un contexte marqué par une dynamique croissante de mobilisation pour réduire le nombre de morts sur la route dans le monde, alors que celui-ci est en hausse dans de nombreux pays émergents où l’essor des classes moyennes va de pair avec l’augmentation du nombre de voitures et autres deux-roues motorisés.

Chaque année, ce sont environ 1,3 million de personnes qui trouvent la mort sur les routes, dont 90 % dans les pays en développement. Les accidents de la circulation sont devenus la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 5 à 29 ans et tuent davantage, à l’échelle mondiale, que le paludisme.
 
En se joignant aux Nations unies pour promouvoir cette Décennie d’action, le Groupe de la Banque mondiale se propose d’inciter les gouvernements du monde entier à mettre en place des réformes qui permettront de circuler sur des réseaux routiers plus sûrs et de sauver ainsi 5 millions de vies au cours des dix années à venir.

« Pour chaque mort due aux accidents de la route, il y a jusqu’à 50 millions de personnes par an qui en réchappent avec des traumatismes graves dont ils conserveront parfois des séquelles à vie », a souligné le président de la Banque mondiale Robert Zoellick au cours d’une manifestation consacrée à la sécurité routière le mois dernier. « Dans un pays en développement, ces situations représentent un fardeau énorme pour les individus et les familles, de même que pour les systèmes de santé. »

M. Zoellick a appelé les pays à investir dans la sécurité routière et demandé aux donateurs de financer ces investissements à travers le Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF), que pilote la Banque mondiale. Première plateforme mondiale de financement dans ce domaine, le GRSF a été conçu pour améliorer les capacités de gestion de la sécurité routière aux niveaux mondial, régional et national.

L’objectif de la Décennie d’action est de réduire de 50 % le nombre estimé de morts sur les routes en 2020 et de le faire passer de 1,9 million à moins d’un million par an. Réussir ce pari reviendrait à sauver jusqu’à 5 millions de vies et à éviter 50 millions de blessés graves.

L’Inde s’attaque aux routes à risques
L’Inde fait partie des pays qui bénéficient déjà de l’aide du GRSF. La Banque mondiale y a établi des partenariats avec trois États — Assam, Gujarat et Karnataka — dans le but de réduire le nombre des morts et des blessés sur les 3 000 kilomètres de routes qui présentent un haut niveau de risque. L’Inde dénombre près de 200 000 morts par an sur les routes, soit 550 chaque jour : c’est 15 % de la mortalité totale due aux accidents de la circulation dans le monde, alors que le pays ne représente qu’1 % du parc automobile mondial. Beaucoup de ces décès pourraient être évités si le réseau routier était mieux conçu et mieux géré.

Depuis le lancement du projet l’automne dernier, des équipes d’ingénieurs ont été formés à des méthodes d’enquêtes et à l’élaboration de plans pour la mise en œuvre de la sécurité routière. Elles sont aujourd’hui déployées sur les routes des trois États, à bord de véhicules équipés d’appareils photos numériques panoramiques. En fonction des résultats de leurs enquêtes, les ingénieurs concevront des programmes d’amélioration de la sécurité prévoyant par exemple la construction de voies de passage pour les piétons, de ralentisseurs, de bandes d’arrêt d’urgence et de rampes de sécurité, soit autant de dispositifs à même de réduire le nombre d’accidents.

Des partenariats similaires établis dans le cadre du GRSF ont déjà été mis en place avec succès en Serbie, au Pérou, en Argentine, aux Philippines et au Viet Nam, où, notamment, un projet portant sur 3 000 kilomètres devrait permettre de sauver 360 vies chaque année.

Les banques multilatérales de développement s’engagent aussi

Une coalition des banques multilatérales de développement est venue apporter son appui à la Décennie d’action des Nations unies. Elle regroupe la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque islamique de développement et la Banque européenne d’investissement.

Le lancement de l’Initiative des banques multilatérales de développement pour la sécurité routière a eu lieu le mois dernier, en présence de Robert Zoellick, de la comédienne Michelle Yeoh, du maire de New York Michael Bloomberg et de Julie T. Katzman, vice-présidente exécutive de la Banque interaméricaine de développement. Coordonnée par le GRSF, cette initiative aura pour mission d’harmoniser les différentes approches des pays en vue d’améliorer la sécurité routière.

Un Plan mondialpour la Décennie d’action a en outre été adopté sous l’égide d’un mécanisme consultatif — le Groupe des Nations unies pour la collaboration en matière de sécurité routière. Ce plan, qui vise à guider à l’échelle mondiale les actions mises en place par les pays, porte sur le renforcement des capacités de gestion de la sécurité routière, sur la sécurité au niveau des infrastructures routières, des réseaux de transport et des véhicules, sur le comportement des usagers de la route et sur la prise en charge médicale des accidentés de la circulation.


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