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Le gouvernement ougandais s’efforce d’élargir l'accès des élèves à une éducation de qualité

31 août 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • L’Ouganda connait un essor de son taux de scolarisation au primaire
  • Un projet financé par l'IDA appuie le recrutement d'enseignants supplémentaires
  • Le pays est en voie de réaliser d’ici 2015 l'objectif de développement pour le Millénaire de l'éducation pour tous

KAMPALA, le 31 août 2010 – Entre 2007 et 2009, l'éducation post-primaire en Ouganda a intégré près de 150 000 élèves supplémentaires, dans l'ensemble du pays. La raison de cette réussite : les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour constituer une main d'œuvre plus dynamique et productive.

Ces efforts ont essentiellement porté sur la politique en faveur de l'enseignement secondaire universel, qui a permis une augmentation du taux de passage de l'école primaire vers le secondaire de 51 % en 2006 à 69 % en 2007. Cette politique s'inscrit dans le programme national d'enseignement et de formation post-primaire (UPPET). Lancé en 2007, le projet UPPET a pour objectif d’offrir des solutions de qualité au nombre croissant d'élèves qui achèvent le cycle primaire et veulent entrer dans le secondaire. Ces solutions passent notamment par le recrutement et la meilleure formation des enseignants.

L'engagement de la Banque mondiale remonte à 2009, avec une contribution financière couvrant environ 20 % du budget global du projet UPPET. À cela s’ajoute l’appui apporté par d’autres partenaires de développement, dont la Banque africaine de développement, le service de coopération technique de l'Ambassade de Belgique, l'Ambassade d'Irlande, l'Agence japonaise de coopération internationale, le Fonds des Nations Unies pour la population et l'Ambassade des Pays-Bas.

« Le projet UPPET a inauguré un programme de réformes vaste et ambitieux dont le but est de permettre à tous d'accéder à un enseignement et à une formation post-primaire de qualité, ce qui s’avère essentiel pour permettre aux actifs de demain d'acquérir les compétences et les connaissances nécessaires à une meilleure productivité et à une plus grande mobilité professionnelle », explique Yusuf Nsubuga, directeur de l’enseignement de base au ministère de l’Éducation à Kampala.

En 2009, dans la foulée du lancement du projet UPPET, le ministère a recruté 1 400 enseignants supplémentaires. Le nombre d'inscriptions dans le secondaire a alors décollé, passant de 160 000 en 2007 à plus de 452 000 en 2009, selon le ministère. Le taux de passage du primaire vers le secondaire devrait atteindre 74 % en 2010, contre 69 % en 2007.

« À mesure que les efforts du gouvernement pour améliorer l'accès et la qualité de l'enseignement primaire porteront leurs fruits, le pourcentage d'élèves achevant avec succès le cycle primaire va continuer à progresser, augmentant ainsi le nombre d'élèves potentiels dans le secondaire », poursuit M. Nsubuga.

En plus de financer le recrutement de nouveaux enseignants, le programme améliore l'infrastructure éducative du pays, précise Sukhdeep Brar, spécialiste senior des questions d'éducation à la Banque mondiale et responsable d’équipe pour le projet UPPET.

« Ce projet a permis de construire 4 297 nouvelles salles de classe et d'en achever et/ou rénover 1 864 », détaille-t-elle. « Ces salles supplémentaires permettront d'augmenter les capacités d'accueil des établissements et de réduire le nombre moyen d'élèves par classe, ce qui va améliorer la qualité de l'apprentissage. »

Le projet a également fourni de nouveaux équipements, avec l'amélioration des installations sanitaires et d’approvisionnement en eau et l’aménagement de salles de laboratoire et de bibliothèques ; des fournitures ont également été distribuées, notamment du matériel scientifique et des manuels, poursuit Mme Brar.

Appui de la Banque mondiale

L’appui de la Banque mondiale au projet UPPET prend la forme d'un prêt à des programmes évolutifs de 150 millions de dollars octroyé par l'Association internationale de développement (IDA). Cette intervention en Ouganda s'inscrit dans le cadre de l'objectif de la Banque mondiale d'améliorer la qualité de l'éducation et d’aider les pays à atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) d’ici leur échéance en 2015, l’ODM n° 2 étant d’assurer l’éducation pour tous. Le prêt doit être mis en place sur une période de dix ans et comportera trois phases. Il en est actuellement à la Phase I.

« Les gains d'efficacité en termes d'approvisionnement font espérer une amélioration considérable du nombre de manuels par élève pour les sept matières principales », ajoute Mme Brar. « Le projet appuie également la révision du programme des premières classes du secondaire, ainsi que plusieurs études complémentaires sur des axes éventuels d’amélioration. »

En partenariat avec d'autres donateurs, la Banque apporte également son aide au gouvernement ougandais pour l’élaboration d’un programme de formation commerciale, technique et professionnelle (BTVET). Cette stratégie a pour objectif de répondre à la demande d'une main d'œuvre plus nombreuse et mieux formée.

Défis à venir

L'Ouganda est en voie de réaliser l'objectif d’un taux de scolarisation de 100 % dans le primaire d'ici 2015, selon le rapport à mi-parcours du Programme des Nations Unies pour le développement consacré aux performances de l'Ouganda dans le domaine des ODM.

Mais au-delà des chiffres, le système scolaire ougandais est encore confronté à d'importants défis. Le pays a besoin d’équipements supplémentaires (salles de classe, laboratoires, bibliothèques, sanitaires et points d'eau), d'enseignants qualifiés, de manuels et d'autres matériels d'apprentissage, ainsi que de services de supervision et de direction.

De plus, moins d’un tiers des élèves inscrits assistent réellement aux cours. Les statistiques du ministère de l’Éducation indiquent que seulement 30 % des élèves ayant commencé le cycle primaire en 2003 se sont présentés à l’examen de fin d'études primaires en 2009.

Autre défi à relever, celui des classes surchargées. L'augmentation des inscriptions qui a suivi la mise en place du programme a conduit à une surcharge des salles, explique M. Fortunate Ahimbisibwe (ministère de l’Éducation). En 2007, sur les 791 établissements participant au programme, 243 avaient des classes de plus de 80 élèves.

« Nous manquons de manuels », ajoute M. Ahimbisibwe. « Le projet vise à résoudre certaines des difficultés qui pèsent sur le système. »

Pour répondre à ces défis, le gouvernement prend de nouvelles mesures dans le cadre du programme UPPET :

  • Optimisation de la durée effective de travail des enseignants
  • Meilleure utilisation des salles grâce à un système de rotation
  • Normes de construction à faible coût
  • Rationalisation et allégement des programmes
  • Développement des compétences des responsables d’établissements
  • Renforcement des partenariats avec le secteur privé
  • Amélioration des inspections scolaires

Le gouvernement ougandais est le principal financeur du projet UPPET. D'autres contributions sont apportées par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l’Ambassade de Belgique, l’Office allemand de la coopération technique (GTZ), le programme d'aide irlandais (Irish Aid) et l’Agence japonaise de coopération internationale.


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