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La région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord montre des signes de reprise en 2010

09 juin 2010


Juin 2010 - Selon l’édition 2010 des Perspectives économiques mondiales que vient de publier la Banque mondiale, l’économie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord semble en passe de se redresser et de sortir de la crise financière mondiale et de la récession, malgré les vents contraires qui soufflent sur l’environnement international. L’évolution récente indique une hausse des revenus provenant des hydrocarbures et des exportations de marchandises, avec un début d’effet d’entraînement sur la croissance de la production pétrolière et industrielle.

Si la reprise économique mondiale se poursuit, elle est confrontée à de nouveaux obstacles sur la voie de la croissance durable à moyen terme. « Les pays en développement ne sont pas à l'abri des effets de la crise de la dette souveraine des pays à revenu élevé », estime Andrew Burns, directeur du service chargé des questions de macroéconomie internationale à la Banque mondiale. « Mais nous nous attendons à ce que de nombreuses économies continuent d’obtenir des résultats satisfaisants si elles privilégient les stratégies de croissance, favorisent un climat propice aux affaires ou optimisent les dépenses. Leur objectif consistera à faire en sorte que les investisseurs continuent de faire la différence entre leurs risques et ceux de ces pays à revenu élevé. »

La Région Moyen-Orient et Afrique du Nord montre des signes de reprise en 2010

Les perspectives pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) continueront d’être déterminées par les prix du pétrole et l’activité économique dans l’Union européenne (UE), principal partenaire commercial de la région. L’effondrement des prix du pétrole au début de la crise financière, conjugué aux restrictions de la production de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ont sensiblement réduit les recettes pétrolières, amputant les flux d’investissement étrangers directs intra-régionaux, les envois de fonds des migrants et les recettes du tourisme. Toutefois, les volumes et les valeurs des exportations devraient rebondir, augmentant respectivement de 2 % et 13,5 % en 2010. De plus, il est prévu que la reprise dans la région va se raffermir, le taux de croissance progressant de 4 % en 2010 à 4,3 % et 4,5 % en 2011 et 2012, respectivement.

Des recettes divisées par deux pour les pays exportateurs de pétrole à revenu faible et intermédiaire. L’Algérie, l’Iran, la Syrie et le Yémen ont connu collectivement une réduction de moitié des revenus des hydrocarbures en 2009, avec une chute des exportations de 40 % entre 2008 (212 milliards de dollars) et 2009 (125 milliards de dollars). Ce quasi-effondrement des revenus a porté un grave préjudice à la croissance économique des pays qui dépendent fortement des revenus du pétrole tant pour financer des projets de logement et d’infrastructure à long terme (Algérie), que pour subventionner les dépenses de consommation ou encore renforcer et maintenir les capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (Yémen).

L’impact des événements d’avril-juin 2010 dans l’UE. La crise de la dette souveraine en Grèce, puis en Espagne et au Portugal, qui a entraîné l’adoption d’un plan de stabilisation de la zone euro par l’UE et le Fonds monétaire international (FMI), a affaibli certaines des tendances qui se dessinaient dans la région MENA. Le déclin de l’euro a cependant des conséquences mitigées. Les pays exportateurs de pétrole, dont les recettes sont libellées en dollars, mais dont l’essentiel de l’approvisionnement en biens d’équipement et de consommation est réalisé avec l’Europe en euros, bénéficient d’une augmentation du pouvoir d'achat provenant de leurs exportations. Pour les économies diversifiées, les effets du déclin de l’euro sont moins importants dans la mesure où à la fois les dépenses et les recettes sont généralement réalisées en euros.

Les économies diversifiées ont été lourdement touchées par la récession en Europe. Les économies les plus diversifiées de la région, dont l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie, ont été directement affectées par la récession dans leurs principaux marchés d’exportation de l’Union européenne et, à un moindre degré, aux États-Unis, ce qui a entraîné une chute notable des exportations au cours de l’année 2009. Des signes de reprise sont apparus depuis les premiers mois de l’année 2010.

Données régionales

  • La reprise dans la région va se raffermir, avec un taux de croissance progressant de 4 % en 2010 à 4,3 % et 4,5 % en 2011 et 2012, respectivement.
  • Les volumes et les valeurs des exportations devraient rebondir, augmentant respectivement de 2 % et 13,5 % en 2010.
  • Les envois de fonds des migrants avaient atteint en 2008 un niveau sans précédent de 33,8 milliards de dollars, soit 4 % du PIB de la région.
  • Les envois de fonds des migrants ont diminué de 6 % en 2009 et s’élèvent à 31,8 milliards de dollars, soit 3,8 % du PIB de la région.
  • Les revenus du tourisme avaient également atteint un niveau historique de 35,1 milliards de dollars en 2008, soit 4,2 % du PIB de la région.
  • Les flux des investissements directs étrangers (IDE) ont connu une chute de 32 % en 2009 et s’élèvent à 19,2 milliards de dollars.

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