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Mise à jour sur le programme de la Banque mondiale à Madagascar

01 mars 2010


ANTANANARIVO, 1er mars 2010 – Depuis le 17 mars 2009,  les opérations de la Banque mondiale à Madagascar sont guidées par la politique opérationnelle OP 7.30 (Relations avec les gouvernements de facto), et aucun décaissement de fonds n’a été traité depuis cette date, sauf certaines exceptions (voir ci-après).

La Banque mondiale reconnait que la situation économique actuelle et la crise financière mondiale pèsent lourdement sur l’économie malgache, conduisant à un déclin rapide de la croissance économique, et résultant en pertes d’emplois. Afin de minimiser les impacts sur la vie des pauvres au sein de la population malgache, la Banque mondiale a autorisé exceptionnellement dans le courant de l’année 2009 la reprise de décaissements pour des composantes de projets ayant des implications directes sur le bien-être des populations, mais aussi pour éviter des risques relatifs à la conformité avec les politiques sociales et environnementales. Ces exceptions concernent 5 projets - la nutrition, le VIH/SIDA, la sécurité alimentaire (à travers le FID), la protection de l'environnement et les pôles intégrés de croissance -, et représentent un montant total de 52 millions de dollars américains. En plus, les projets dont leurs comptes locaux à Madagascar (appelés « Comptes Spéciaux ») avaient été alimentés avant le 17 mars 2009 ont continué à débourser à partir de ces comptes pour la poursuite des activités des projets. En 2009, les déboursements à partir des Comptes Spéciaux et sous le régime des 5 exceptions ont atteint environ 50 millions de dollars. Les fonds disponibles au sein des Comptes Spéciaux sont à présent pratiquement épuisés. Rappelons que le portefeuille de Banque mondiale à Madagascar est constitué de 16 projets représentant un engagement d'environ 1 milliard de dollars, dont environ 330 millions restent à décaisser.

Dans le secteur de l’éducation, nous avons pu obtenir le transfert de 15 millions de dollars à l'UNICEF dans le cadre des 85 millions autorisés pour Madagascar par le Fonds Catalytique du programme de l'Éducation pour Tous, ce qui permet à ce programme de continuer sans interruption jusqu'aux environs du mois de juin 2010. Cependant, à la suite de la situation actuelle à Madagascar et les délais qui en ont résulté, 21 millions de dollars ont été réattribués par le Conseil d’administration du Fond Catalytique à d'autres pays.  En juillet 2010, le Fonds Catalytique réexaminera la situation de Madagascar pour décider d’une éventuelle continuation du programme et de l'utilisation des 49 millions restants.

Ces différents efforts ont été produits pour éviter d’arriver à une situation qui verrait les couches les plus vulnérables de la population visées par nos programmes affectées de façon disproportionnée par la crise. Dans l'intérêt des couches pauvres de la population et pour protéger leur accès aux avantages du développement, nous ne pouvons qu’espérer voir les conditions pour la reprise de nos activités en place dans les meilleurs délais. C’est la raison pour laquelle, même si la Banque mondiale n'est pas membre du Groupe international de contact (GIC) et n’est donc pas directement impliquée dans la phase actuelle de médiation, nous avons néanmoins - dans les limites de notre mandat - continué à soutenir les efforts des institutions dont le rôle est de faciliter l'identification de solutions à la crise politique.

La Banque mondiale continue à être active dans le domaine analytique. À cet effet nous sommes dans le processus de préparation d’une série de notes de politique sectorielle qui seront utiles pour informer le public et les décideurs des principaux problèmes et défis auxquels le pays fait face dans les différents secteurs, tout en proposant des options pour l'avenir. Le contenu de ces notes est discuté avec les autres partenaires techniques et financiers, les représentants de la société civile, les institutions académiques, le secteur privé et le personnel technique dans les ministères. Nous avons lancé aussi quelques études dans certains secteurs stratégiques, tels que le développement urbain, la gouvernance, le marketing agricole, la santé et l'environnement. Enfin, nous continuerons à produire mensuellement des notes de mises à jour économiques qui seront postées sur notre site Internet. La dernière fournit des détails sur l'impact de la crise sur l’économie.

Chaque semaine perdue à cause de la crise politique entraine un énorme coût du point de vue des acquis du développement, et ne fera qu’aggraver le bien-être de la population malgache.

La Banque mondiale continuera à suivre la situation de près, y compris les développements dans le domaine politique,  et réévaluera périodiquement les conditions sous lesquelles la reprise des engagements serait possible, afin que les progrès accomplis au cours des années précédentes ne soient pas perdus.


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