Le concours a poussé les participants à faire preuve d'innovation. « Il est urgent de trouver des solutions rapides, », a estimé Aleem Walji, chargé des projets Innovation à l’Institut de la Banque mondiale (WBI). « Il n’est tout simplement plus possible de considérer la vie économique comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant. Nous devons trouver de nouvelles manières d’agir. »
« Les lauréats du concours Development Marketplace… ont montré l'intérêt d'apporter des conceptions et des idées nouvelles au débat sur le développement. Ils font la preuve que de bonnes idées peuvent engendrer des résultats concrets », a ajouté au cours de la cérémonie, Sanjay Pradhan, Vice-président de l’Institut de la Banque mondiale.
Chacun des projets du concours Development Marketplace 2009 est porteur de la même réalité : ce sont les gens pauvres et les plus vulnérables, tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées ou handicapées, ainsi que les communautés indigènes, qui sont souvent les plus affectés par le changement climatique ; une combinaison de facteurs, humains, économiques et environnementaux contribuent à cet état de fait.
A titre d'exemple, le projet de Nidia Matamoros, « food forest » (« forêt et nourriture »), va bénéficier à 2 500 enfants sous-alimentés dans 25 communautés indigènes Miskito du Nicaragua (dont elle fait partie). « Je suis très émue », a-t-elle affirmé en remportant son prix. « A présent, je vais m’engager davantage encore pour que se réalisent les objectifs de notre communauté. Nous avons une plus grande marge de manœuvre pour lutter contre le changement climatique. »
Nnaemeka Chidiebere Ikegwuonu, originaire du Nigéria, a gagné grâce à son projet de créer un feuilleton radiophonique, dont l'objectif est d'aider les petits fermiers à apprendre à mieux gérer les risques des cultures en croissance face à des conditions climatiques extrêmes, telles que les tempêtes et les sécheresses.
« Il existe un dicton dans notre langue locale, le lgbo, qui affirme : « On attend beaucoup de celui à qui l’on donne beaucoup », a raconté Nnaemeka Chidiebere Ikegwuonu. « Grâce à ce prix, en 18 mois, les petits fermiers vivant dans le Sud-Est du Nigéria vont pouvoir limiter les dégâts et s’adapter au changement climatique, en intégrant à la fois le savoir local et la technologie extérieure. »
L’Institut de la Banque mondiale, qui organise le concours Development Marketplace pour un consortium de partenaires chargés de fournir les financements et l’assistance technique, recherche de nouvelles manières de poursuivre l'aide apportée à tous les finalistes, y compris ceux qui n'ont pas gagné. Ce soutien pourrait consister, par exemple, à connecter l’ensemble des participants via un média social qui les aiderait à bâtir une plus grande communauté de pratiques.
« Ce n’est pas parce que nous ne leur avons pas attribué de prix que nous les abandonnons », a affirmé Aleem Walji. « Nous savons en effet que de nombreux finalistes sont capables de tirer partie de l’expérience acquise au concours Development Marketplace pour obtenir d'autres soutiens. Je pense que nous avons la responsabilité d’essayer de soutenir l’ensemble des finalistes. »
La moitié des lauréats du concours Development Marketplace 2009, soit 13 personnes, sont originaires d’Amérique latine et des Caraïbes ; cinq lauréats sont issus d’Asie de l’Est et du Pacifique, trois de l’Afrique subsaharienne, deux d’Inde et un de Djibouti, un de Russie et un de Serbie.
Le concours Development Marketplace adopte la communication virale
Cette année, les participants au concours Development Marketplace (DM) se sont servis des médias sociaux comme jamais auparavant, e utilisant des plateformes telles que YouTube, Twitter, et Flickr. Ils ont ainsi donné de nouvelles dimensions à la compétition qui, partant du hall d’exposition à la Banque mondiale, s’est étendue grâce au cyberespace pour finalement se diffuser dans le monde entier.
Au cours des quatre journées de compétition, plus de 180 vidéos ont été postées sur le canal DM2009 de YouTube, montrant comment les communautés locales s’adaptent au changement climatique. Depuis le lancement du canal fin octobre 2009, les vidéos ont été vues 12 000 fois. Quatre-vingt-dix pour cent des spectateurs sont extérieurs aux États-Unis, et vivent principalement dans les pays en développement. Les vidéos ont été enregistrées en 14 langues.
Par ailleurs, plus de 300 photos ont été postées sur le site DM2009 Flickr et ont généré plus de 8 000 visites au cours de la semaine de compétition. Le blog DM2009 a totalisé 32 000 pages visitées depuis son lancement à la fin octobre et le compte DM Twitter a enregistré plus de 123 followers (abonnés), originaires notamment du Pérou, de Colombie, du Kenya, d'Indonésie, d'Ukraine, d'Inde, d'Iran, d'Equateur, du Mexique, du Japon, d'Allemagne, de France et du Groenland, qui ont twitté 600 fois. Les connexions aux médias sociaux se poursuivent alors que la compétition est terminée depuis plusieurs semaines et les commentaires et articles continuent à alimenter le blog.