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L’Amérique latine devrait se relever plus rapidement de la crise que les autres régions

13 mai 2009


LES POINTS MARQUANTS
  • La crise de l’économie mondiale a fait retomber les prévisions de croissance pour la région à 0,7 % du PIB
  • L’Amérique latine pourrait se remettre plus rapidement de ses difficultés économiques que les autres régions
  • L’adoption de mesures contre-cycliques devrait atténuer les effets économiques et sociaux de la crise

WASHINGTON, mai 2009 — L’Amérique latine, mieux préparée à faire face à une crise financière mondiale et dotée de fondamentaux économiques solides, est susceptible de voir son économie reprendre plus rapidement que les autres régions, a annoncé Augusto de la Torre, économiste en chef pour la région à la Banque mondiale.

La région a certes été touchée par le ralentissement de l’économie mondiale et les prévisions de croissance pour 2009 enregistrent une baisse équivalente à 0,7 % du PIB. Cependant, l’Amérique latine demeure plus à même de surmonter les difficultés économiques, de retrouver le chemin de la croissance et de continuer à attirer les investissements étrangers, a déclaré M. de la Torre lors d’une présentation des prévisions économiques pour la région à Washington, DC.

M. de la Torre a rapproché le « rebond » de l’Amérique latine de celui des pays industrialisés. Selon lui, le relèvement de la région sera lié à la rapidité avec laquelle l’activité du centre reprendra, mais ce retour de la croissance devrait avoir lieu étant donné que la région n’a pas fait d’emprunts et qu’elle a réussi à économiser durant les bonnes périodes.

Face à cette crise, a-t-il ajouté, l’Amérique latine s’est montrée moins vulnérable que lors des crises passées et plus résistante que les autres régions émergentes.

Il a toutefois fait remarquer que si elle est parvenue à éviter une crise systémique, l’Amérique latine connaît un ralentissement économique inévitable du fait que les multiples vecteurs de transmission de la crise (coûts financiers, prix des matières premières, envois de fonds et demande internationale) ont tous été affectés.

Par exemple, le coût du financement international pour les entreprises d’Amérique latine a doublé au cours des derniers mois, tandis que les prix des matières premières, après avoir culminé en 2008, ont enregistré une baisse allant jusqu’à 50 %. Les conséquences de cette chute sont considérables dans une région où 95 % de l’activité économique et 90 % de la population sont concentrées dans des pays qui bénéficiaient du prix élevé des matières premières, a souligné M. de la Torre. Sans oublier la diminution des envois de fonds, qui représentent 10 à 20 % du revenu national dans certains pays des Caraïbes et d’Amérique centrale.

M. de la Torre s’est dit cependant optimiste quant aux perspectives de la région à moyen terme.

L’adoption de mesures contre-cycliques, tels notamment les dispositifs de relance budgétaire mis en œuvre au Pérou, au Brésil, au Mexique et au Chili, devraient selon lui atténuer les effets économiques et sociaux de la crise. Les organisations multilatérales, a-t-il ajouté, fourniront un important soutien économique aux pays qui n’ont pas la capacité de mettre en œuvre des plans de relance, en Amérique centrale et dans les Caraïbes par exemple.

En outre, la flexibilité des taux de change dans la région devrait favoriser un relatif dynamisme des économies nationales, et rendre ainsi les ressources des différents pays plus attractives pour les investisseurs.

« C’est pourquoi, lorsque l’économie mondiale repartira, je m’attends à ce que les investisseurs étrangers se tournent massivement vers l’Amérique latine », a affirmé M. de la Torre.

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