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Selon une étude, les pays d’Europe et d’Asie centrale doivent réformer les dépenses publiques et les charges sociales pour ne pas ralentir leur croissance

30 août 2007


Le 30 août 2007 – D’après une étude récemment réalisée par la Banque mondiale, des dépenses publiques élevées et des charges sociales importantes menacent la continuité de la croissance économique dans de nombreux pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale.

Ces 27 pays, qui vont de l’Elbe à la mer de Béring, ont bénéficié d’une croissance généralement soutenue, qui a permis à près de 60 millions de personnes de sortir de la pauvreté au cours des dix dernières années. Toutefois, pour conserver une économie saine, cette région aussi vaste que diverse doit mettre en œuvre des réformes fiscales drastiques.

L’étude « Fiscal Policy and Economic Growth: Lessons for Eastern Europe and Central Asia » (Politique fiscale et croissance économique : leçons pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale) a montré que les dépenses publiques en Europe centrale et du sud-est représentaient, en moyenne, 45 % du produit intérieur brut (PIB), un chiffre bien supérieur au taux des pays à revenu intermédiaire en pleine croissance d’Asie et d’Amérique latine, tels que le Chili, la Corée et la Thaïlande.

Cette étude indique également que les taxes élevées sur le travail, qui pèsent à la fois sur l’employeur et l’employé, créent un écart fiscal pouvant aller jusqu’à 45 %, soit le triple du taux de pays comparables à croissance rapide, situés hors de cette région. L’écart fiscal correspond à la différence entre le coût total du travail et le salaire net. L’étude montre que les écarts importants ralentissent la croissance globale en faisant reculer la progression de l’emploi et le taux d’activité.

Cheryl Gray, corédactrice et Directrice du groupe en charge de la réduction de la pauvreté et de la gestion économique de la Banque pour la région Europe et Asie centrale (EAC), a souligné que des données démographiques défavorables, telles qu’une population vieillissante et un taux de natalité faible, accentuaient les problèmes fiscaux.

Mme Gray, qui a écrit le premier chapitre du livre, a déclaré que « la plupart des pays EAC à revenu intermédiaire ne peuvent pas se permettre de dépenser plus, mais qu’ils doivent dépenser plus efficacement ».

Elle a ajouté que les pays d’Europe du sud-est « doivent faire face aux problèmes fiscaux les plus graves », car ils présentent généralement la combinaison peu avantageuse d’un gouvernement important et d’une gouvernance faible. « Cela peut sans aucun doute entraver la croissance », a-t-elle déclaré.

Les pensions sont l’un des domaines principaux où « les problèmes liés aux dépenses sont aigus » et doivent être examinés, a indiqué Mme Gray lors d’un entretien.

Des indicateurs encourageants sont visibles

Tandis que l’étude montre que les pays EAC doivent faire face à une situation fiscale peu glorieuse, Mme Gray a souligné qu’il existait de nombreux indicateurs encourageants :

  • « Son taux de croissance économique place la région en deuxième position après l’Asie depuis quelques années. »
  • « Certains pays, tels que la Géorgie, l’Arménie et la Bulgarie font de réels progrès en termes de réforme fiscale. »
  • « Dans presque toute la région, les résultats obtenus en matière de santé et d’éducation se maintiennent à un niveau relativement bon. »
  • « Par rapport au reste du monde, la répartition des revenus est assez équitable. »


« Dans l’ensemble, ces pays avancent dans la bonne direction », a estimé Mme Gray. « En 17 ans, ils ont réalisé des progrès remarquables. »

La Banque mondiale a mis en œuvre plusieurs programmes d’aide aux pays EAC, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, des infrastructures, des réformes politiques et du renforcement des capacités. Les prêts octroyés par la Banque pour mener à bien ces programmes d’assistance se montent à environ quatre milliards de dollars par an.

Point de mire sur 10 pays EAC

Bien que cette nouvelle étude examine plus particulièrement la politique fiscale et la croissance économique dans 27 pays, 10 pays ont été choisis pour faire l’objet d’un examen plus approfondi en raison de leurs différences sur le plan de la taille, la richesse et la géographie, ainsi que la variété des problèmes qui touchent la région. Il s’agit de l’Albanie, l’Arménie, la Croatie, la Géorgie, la République kirghize, la Pologne, la Roumanie, la République slovaque, la Turquie et l’Ukraine

Les sept pays à croissance rapide, situés hors de l’EAC et choisis à titre comparatif dans le cadre de cette étude, étaient, en plus de l’Irlande et la Corée, le Chili, l’Espagne, la Thaïlande, l’Ouganda et le Vietnam.   Les dépenses publiques en Croatie sont plus du double de celles de la Thaïlande et les huit pays d’Europe de l’Est qui ont rejoint l’Union européenne en 2004 dépensent en moyenne trois fois plus en transferts sociaux que la Corée.

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