Il y a trois ans, les jeunes du monde arabe prenaient l’initiative d’investir la rue et leurs manifestations faisaient la une des médias du monde entier. Leurs revendications politiques ont contribué aux transitions survenues en Tunisie, en Égypte, en Libye et au Yémen, tandis que le Maroc et la Jordanie se dotaient de nouvelles Constitutions. Mais où en est-on aujourd’hui ? La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) affiche des taux de chômage record, et ce fléau frappe de plein fouet les jeunes : les 15-24 ans représentent la moitié de la totalité des chômeurs de la région et le taux de chômage chez les jeunes, qui se situe à 25 % environ dans la région MENA, est le plus élevé du monde.
Alors que la voix des jeunes est remarquablement absente des processus de décision publique, le Groupe de la Banque mondiale et le Centre pour l’intégration en Méditerranée organisent un débat autour de la jeunesse arabe et du développement qui se tiendra le 1er avril prochain à Tunis. Animé par Abderrahim Foukara (Al-Jazeera), cet événement rassemblera dans la capitale tunisienne des jeunes militants venus de l’ensemble de la région MENA. Ensemble, ils iront au-delà des statistiques pour éclairer les réalités locales et s’attaquer à cette question centrale : les jeunes ont-ils récolté les fruits du Printemps arabe ?