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NOTE16 avril 2024

Transformer le financement du développement pour répondre aux besoins d’aujourd’hui

The World Bank

Le Groupe de la Banque mondiale est la principale source de financement pour les pays en développement, mais face aux défis actuels les plus urgents, il est indispensable d’accroître ces ressources. Dans le cadre d’un processus d’évolution collectif, les organisations qui composent le Groupe de la Banque mondiale ont entrepris de transformer leurs modèles financiers en recourant à des instruments innovants et en tirant le maximum des capitaux disponibles. S’agissant de la BIRD, plus particulièrement, ces mesures vont déjà permettre d'accroître la capacité de financement à hauteur de 50 milliards de dollars au moins au cours des dix prochaines années, tout en préservant sa note de crédit triple A. À l’occasion des Réunions de printemps 2024 de la Banque mondiale, 11 de ses pays actionnaires ont annoncé des contributions totalisant plus de 11 milliards de dollars qui viendront appuyer deux nouveaux instruments de financement : un mécanisme de capital hybride et une plateforme de garantie de portefeuille. L’effet de levier de ces instruments pourrait permettre d’augmenter la capacité financière de 70 milliards de dollars dans les dix prochaines années.

Pour ce faire, la Banque mondiale optimise son bilan tout en levant des ressources supplémentaires auprès des bailleurs de fonds, du secteur privé et d’autres partenaires de développement. Cette approche multidimensionnelle a pour objectif fondamental de bâtir un avenir meilleur pour des millions de personnes, en s’attachant à créer des emplois de meilleure qualité et plus nombreux, améliorer l'éducation et élargir l’accès aux soins de santé et à d’autres services essentiels qui ouvriront le champ des possibles pour les populations les plus vulnérables.

Le Groupe de la Banque mondiale a adopté une série de réformes et mis au point des instruments financiers novateurs dans le cadre de l’examen du cadre d’adéquation des fonds propres, conformément aux recommandations du Groupe d’experts du G20.

Voici un aperçu des récentes avancées menées dans ce domaine et des nouveaux instruments financiers de la Banque mondiale :

  • Optimisation du bilan : la BIRD a abaissé son ratio minimum fonds propres/prêts (de 20 à 19 %), relevé de 10 milliards de dollars les plafonds appliqués aux garanties bilatérales de ses actionnaires et lancé un fonds de garantie d’un montant de 1 milliard de dollars avec la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), soit autant de mesures qui permettront aux pays en développement d’accéder à des financements supplémentaires. Cette initiative se traduira par une hausse des possibilités de prêt d’environ 50 milliards de dollars sur dix ans (dont 40 milliards grâce à la réduction du ratio fonds propres/prêts, 10 milliards au titre des garanties bilatérales et 1 milliard provenant de la garantie de la BAII).
  • Capitaux hybrides pour les actionnaires et les partenaires de développement : ce nouveau produit hybride mis au point par la BIRD est un instrument de dette qui rapporte des intérêts mais dont les caractéristiques en font aussi un instrument de fonds propres. Ces capitaux hybrides, de même que la plateforme de garantie de portefeuille (voir ci-dessous), pourront encourager le lancement de projets axés sur des défis communs en permettant aux investisseurs d’orienter la capacité financière supplémentaire ainsi créée vers des domaines prioritaires. Pour chaque dollar investi dans des capitaux hybrides, la BIRD pourra augmenter ses prêts à hauteur de 8 dollars sur une décennie, ce qui lui permettra d’allouer plus rapidement des financements là où ils sont le plus nécessaires.
  • Plateforme de garantie de portefeuille : cette nouvelle plateforme permet aux actionnaires de la BIRD jouissant d’une bonne cote de solvabilité d’intervenir pour rembourser celle-ci en cas de défaut de paiement des emprunteurs, à concurrence d’un montant garanti. Pour chaque milliard de dollars de garantie, la BIRD peut accroître ses engagements de prêt de 6 milliards de dollars sur dix ans.
  • Fonds pour une planète vivable : ce fonds fiduciaire-cadre proposera bientôt des ressources qui permettront d’offrir des incitations financières en faveur de projets qui promeuvent des biens publics mondiaux. Initialement abondé par le surplus de revenu net de la BIRD, ce fonds est maintenant ouvert aux contributions des États et d’autres partenaires de développement ; l’accent sera mis sur les pays à revenu intermédiaire.
  • Clauses de suspension temporaire de la dette après un choc climatique : ces dispositions incluses dans les accords de prêt donnent aux petits États emprunteurs la possibilité de différer le paiement du principal et/ou des intérêts pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans en cas de catastrophe naturelle extrême.
  • Nouveaux mécanismes de financement conditionnel : la Banque a introduit un nouveau produit de financement conditionnel (financement de projet d’investissement assorti d’une option de tirage différé) qui permettra aux pays d’avoir accès sans tarder à des fonds en cas d’urgence. Ce dispositif « antichoc » pourra protéger des projets ou des fonds d’institutions publiques spécifiques afin de garantir la disponibilité de ressources dans l'éventualité d’une crise.
  • Obligations assorties d’un rendement lié aux résultats : ces titres permettent aux investisseurs d’orienter des financements vers des initiatives et des projets qui, souvent, n’y ont pas accès. La Banque a ainsi émis récemment une obligation pour la conservation de la vie sauvage destinée à protéger le rhinocéros noir tout en soutenant les populations locales en Afrique du Sud ; une obligation liée à la réduction des déchets plastiques a par ailleurs permis de canaliser des capitaux privés vers deux projets.
  • Assurances et obligations-catastrophe : la Banque facilite le transfert des risques de catastrophe vers les marchés internationaux de l’assurance et des capitaux en permettant aux pays de financer les coûts de ces opérations à l’aide des prêts de la Banque ou en les répercutant sur les taux d’intérêt de ces prêts.
  • Services de conseil en finance durable et responsabilité ESG (environnement, social et gouvernance) : depuis 2017, ce programme a fourni une assistance technique qui a aidé les pays clients à mobiliser plus de 18 milliards de dollars de capitaux privés en faveur de projets de développement durable. Au cours de l’exercice 2024, il a facilité l’émission d’obligations vertes souveraines en Inde (pour un montant équivalent à 2 milliards de dollars) et en Roumanie (2 milliards d’euros), ainsi que le lancement du premier emprunt obligataire « durable » de l’État brésilien (2 milliards de dollars).
  • Prêts liés à des objectifs de durabilité : Ce nouvel instrument de prêt de la Banque mondiale encourage les pays à réaliser leurs objectifs climatiques en offrant une réduction des intérêts conditionnée à l'atteinte de cibles prédéfinies. Mis à l’essai dans le cadre d’une opération de financement basée sur les résultats en Uruguay, il vise à récompenser les pays qui progressent vers les Objectifs de développement durable (ODD) et permet aux bailleurs de fonds d’aligner leurs contributions sur la réalisation des ODD.

La Banque mondiale innove également en vue de maximiser les financements alloués aux pays les plus pauvres via l’Association internationale de développement (IDA). Dans le cadre d’IDA-20, chaque milliard de dollars de contribution provenant de donateurs devrait générer environ 3,5 milliards de dollars de financements pour les pays bénéficiant de l'aide de l’IDA. L’IDA, dont les ressources seront reconstituées à la fin de cette année, pourra ainsi accroître considérablement ses volumes de dons et de prêts à des conditions très favorables, tout en préservant sa note de crédit AAA.

La mobilisation de financements supplémentaires passe enfin par le développement de partenariats plus nombreux et efficaces. La constitution de collaborations récentes avec la Banque interaméricaine de développement et la Banque islamique de développement transforme le mode de financement des projets, avec à la clé un impact maximal sur le terrain.

La Banque mondiale facilite également l’échange d’informations entre les banques multilatérales de développement (BMD) et l’identification des projets susceptibles d’être cofinancés. Une nouvelle plateforme de cofinancement sera lancée lors des Réunions de printemps 2024 de la Banque mondiale, dans le but d’améliorer la coordination entre les BMD et de mettre au jour des possibilités de cofinancement. Une nouvelle plateforme mondiale de collaboration a été lancée lors des Réunions de printemps 2024 de la Banque mondiale, dans le but d’améliorer la coordination entre les BMD et de mettre au jour des possibilités de cofinancement.