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NOTE 27 avril 2018

Madagascar: Améliorer les revenus des agriculteurs

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Photo: © Fireflies 


La réalisation des objectifs de développement durable pour mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 nécessite 4 500 milliards de dollars, soit beaucoup plus que les banques multilatérales de développement ou les bailleurs de fonds ne peuvent mobiliser par eux-mêmes. Pour surmonter ce défi, le Groupe de la Banque mondiale a adopté une approche visant à optimiser les financements pour le développement ; elle consiste à travailler avec les gouvernements en vue de faire intervenir le secteur privé tout en faisant un usage optimal des maigres ressources publiques. Cette approche est guidée par les Principes de Hambourg adoptés par le G20 en 2017 et s’appuie sur la solide expérience de l’institution. 


Le Gouvernement malgache, avec l’appui de la Banque mondiale, aide les éleveurs et les agriculteurs ruraux à augmenter leurs revenus en améliorant les services vétérinaires et en construisant de nouvelles infrastructures routières. IFC appuie également une entreprise agroalimentaire locale, BoViMa, ainsi que la création d’un parc d’engraissement et d’un abattoir moderne, les tout premiers du pays, qui permettront d’accroître la productivité en matière de viande, d’améliorer les conditions de vie de plus de 20 000 agriculteurs et éleveurs, et de procurer un emploi direct à 200 personnes. Les petits exploitants agricoles de la chaîne d’approvisionnement de BoViMa bénéficieront aussi d’une assistance technique dans le cadre d’un programme de développement de la filière financé par IFC.

Défi pour le développement

Les trois quarts de la population malgache vivent dans l’extrême pauvreté, et 80 % d’entre eux sont tributaires de l’agriculture. Si, à Madagascar, les conditions de la production bovine et caprine sont excellentes — absence de maladies majeures, climat favorable et compétitivité en termes de coûts notamment — l’état peu satisfaisant des services vétérinaires et des infrastructures entrave les perspectives économiques et les exportations. Le pays peut tirer d’importantes recettes en devises de ses exportations de bovins et de chèvres. Le gouvernement et le Groupe de la Banque mondiale travaillent ensemble pour améliorer la gestion du bétail et l’accès aux marchés d’exportation.

Optimiser les financements pour le développement

Les autorités ont jugé essentiel d’impliquer le secteur privé dans la chaîne de valeur du bétail. La Banque mondiale, le secteur public et les entreprises privées s’attachent conjointement à améliorer les services vétérinaires et les normes sanitaires. IFC contribuera à la transformation du secteur en apportant à BoViMa des services de conseil qui seront financés par GAFSP. À terme, l’appui du gouvernement aux services vétérinaires et aux infrastructures essentielles, auquel il faudra ajouter les investissements supplémentaires du secteur privé, devrait porter le marché d’exportation de viande à 300 millions de dollars.

Mettre en place des services efficaces

La Banque mondiale a accordé deux crédits IDA pour aider à lever les contraintes qui pèsent sur l’ensemble du secteur. Le premier projet d’assistance lancé en 2014 a bénéficié d’un crédit IDA de 50 millions de dollars qui a permis aux autorités centrales et régionales de promouvoir le développement durable des entreprises agroalimentaires, notamment avec un appui potentiel pour la fourniture de fourrages à un abattoir orienté vers l’exportation dans les régions Anosy et Androy du sud de Madagascar. Le projet suivant, d’un montant de 53 millions de dollars, qui a démarré en 2017, est axé sur les questions suivantes : développement de la chaîne de valeur agricole et de la gouvernance, renforcement des capacités techniques, régime foncier, sécurité alimentaire, possibilités d’accès aux services vétérinaires et accès aux infrastructures telles que les routes agricoles. Il contribue, entre autres initiatives, à fournir des services d’assurance de qualité par la formation d’agents vétérinaires et le financement de l’acquisition de matériel de laboratoire pour la mise en place de mécanismes de certification.

Moderniser le secteur agroalimentaire

Pour moderniser les normes de production commerciale de viande et répondre aux exigences en matière d’exportation, IFC et GAFSP offrent des services de conseil qui aideront BoViMa à créer le premier parc d’engraissement et abattoir moderne intégré de Madagascar. Le programme quadriennal de conseil permettra à BoViMa d’améliorer l’élevage au sud de Madagascar. Il contribuera également à renforcer la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise en aliments pour animaux (maïs, manioc, herbes et patate douce) auprès des agriculteurs locaux, ce qui contribuera à la création d’un marché fiable de céréales fourragères pour des milliers d’agriculteurs locaux, ce qui bénéficiera par la suite à la communauté locale, grâce à l’amélioration des revenus des agriculteurs et à leur mise en relation avec les marchés régionaux et mondiaux de la viande. Outre le programme de conseil, IFC et GAFSP prévoient d’investir 7 millions de dollars dans les activités de BoViMa. Pour donner suite à l’initiative d’IFC, la Banque mondiale appuiera la formation d’agents vétérinaires et financera l’acquisition de matériel de laboratoire par un laboratoire privé bénéficiant d’un agrément international, et parallèlement, l’Agence de coopération allemande (GIZ) aidera les communautés locales dans la filière des chèvres et des ruminants.

Atteindre les objectifs

Il est prévu que d’ici à 2021, BoViMa, avec son abattoir et son parc d’engraissement, devienne une entreprise d’exportation de viande de stature mondiale capable de dynamiser l’industrie malgache et de témoigner des meilleures pratiques dans l’efficacité de production, la viabilité de l’environnement et le bien-être des animaux. BoViMa créera 200 emplois directs à Fort Dauphin, dans une région isolée du pays. L’entreprise s’emploiera à soutenir plus de 20 000 éleveurs et agriculteurs locaux, à améliorer les pratiques agricoles des petits exploitants et à diversifier leurs sources de revenus. Grâce au soutien que leur apportera IFC sous forme de conseil, les petits exploitants agricoles de la chaîne d’approvisionnement de BoViMa recevront un appui technique dans le cadre d’un nouveau programme de développement de la filière. Par ses activités d’assistance technique actuellement en cours, la Banque mondiale s’attachera, d’une part, à chercher les moyens de permettre aux éleveurs d’accéder à des services vétérinaires plus efficaces, d’autre part, à contribuer à la création de nouveaux marchés d’exportation pour les zébus et les chèvres de Madagascar.


« Un projet aussi important va totalement changer et améliorer le paysage économique et social des régions Anosy et Androy. C’est un investissement concret du secteur privé, qui bénéficie de l’appui des autorités et des donateurs, et qui restera un bel héritage pour les générations futures. »
Danil Ismael
propriétaire de BoViMa