En marge des Réunions de printemps 2025 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale (GBM), l’Administrateur pour le Groupe Afrique II, M. Harold Tavares, a pris part à un événement parallèle de haut niveau consacré à l’accès à l’énergie en Afrique, faisant suite au récent Sommet de l’énergie des chefs d’État africains, organisé à Dar es Salaam (Tanzanie) en janvier 2025.
Au cœur des échanges : l’électricité comme l’un des défis majeurs du continent. « Le déficit énergétique en Afrique subsaharienne reste l’un des plus grands obstacles au développement de la région, affectant non seulement la croissance économique mais aussi le bien-être et les opportunités de millions de personnes, » a rappelé M. Tavares.
L’Administrateur a souligné l’importance de l’initiative conjointe « Mission 300 » menée par le GBM et la Banque africaine de développement, visant à connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030. Mais il a également prévenu : « Le financement public seul ne suffira pas. » Il a insisté sur la nécessité d’attirer davantage de capitaux privés, rappelant qu’aujourd’hui, l’Afrique ne capte que 2 % des investissements directs étrangers mondiaux, concentrés principalement dans les industries extractives.
Les réformes prioritaires identifiées comprennent : l’attraction des investissements locaux et étrangers, l’exploitation du potentiel des énergies renouvelables, la réduction progressive de la dépendance aux énergies fossiles, et l’optimisation du mix énergétique, y compris l’examen du nucléaire pour une sécurité énergétique à long terme.
M. Tavares a également appelé à renforcer la coopération Sud-Sud en Afrique, notamment par l’intégration des réseaux électriques régionaux et le commerce transfrontalier de l’électricité, en cohérence avec les ambitions de la Zone de libre-échange continentale africaine. Il a évoqué plusieurs pistes concrètes : le partage des connaissances, le développement d’infrastructures communes, la création de marchés régionaux de l’énergie, le renforcement des capacités, le transfert de technologies et la coopération financière.
Enfin, il a mis l’accent sur l’urgence de l’électrification rurale : « Nous devons investir dans les solutions hors réseau et mini-réseaux pour apporter une énergie fiable et abordable aux communautés éloignées et mal desservies, » a-t-il affirmé, notamment à travers des modèles innovants comme le pay-as-you-go (PAYG) et les paiements mobiles.
En conclusion, l’Administrateur a réaffirmé que « financer le secteur énergétique africain n’est pas une option, c’est une nécessité. » Il a appelé à un effort collectif des gouvernements, du secteur privé, des partenaires au développement et des institutions régionales pour transformer le secteur énergétique et libérer ses bénéfices économiques et sociaux pour l’Afrique.