Le potentiel économique à long terme d’Haïti repose sur une population jeune, la proximité de grands marchés d’exportation, la résilience des transferts de la diaspora et des opportunités dans l’agriculture, la petite industrie et les services. Réaliser ce potentiel nécessitera de surmonter des défis complexes.
L’instabilité politique, la violence des gangs et la faiblesse institutionnelle ont contribué à un piège de fragilité croissant. Les perturbations des réseaux de transport et des postes frontaliers ont limité le commerce et la mobilisation des recettes publiques.
L’économie s’est contractée de 4,2 % en 2024, avec des baisses dans l’agriculture (-5,6 %), l’industrie (-4,7 %) et les services (-3,9 %). L’inflation a diminué de 44,2 % en 2023 à 25,8 % en 2024, mais l’inflation alimentaire reste élevée (34,7 % en moyenne en 2024). On estime que 37,6 % des Haïtiens vivent avec moins de 2,15 $/jour (PPP 2017) en 2025. Les recettes fiscales ont chuté de 6,3 % à 5,2 % du PIB, bien qu’une politique budgétaire stricte et des transferts solides aient permis de stabiliser la gourde et de réduire l’inflation.
En 2025, le PIB devrait se contracter de 2,0 %, l’incertitude politique et la violence des gangs freinant l’investissement privé et l’inflation élevée réduisant la consommation privée. Une croissance modeste du PIB est prévue pour 2026, avec une reprise de l’investissement à partir d’une base faible, sous réserve d’améliorations modestes sur les plans politique et sécuritaire.
Cependant, des changements de politique commerciale pourraient freiner les exportations textiles, aggravant les défis existants. Avec une croissance modeste, la pauvreté devrait diminuer légèrement, la part des Haïtiens vivant avec moins de 2,15 $/jour (PPP 2017) passant de 37,6 % en 2025 à 36,7 % en 2027.
Pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté, des progrès en matière de sécurité, d’élections crédibles et d’investissements dans la gouvernance, les infrastructures et le capital humain sont nécessaires. Une meilleure gestion des risques de catastrophe et un contrat social renforcé seront essentiels pour inverser la fragilité et permettre un développement durable.