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Aider les pays en développement à tirer le meilleur parti des investissements directs



LES POINTS MARQUANTS

  • Selon une enquête auprès d’entreprises multinationales, la stabilité politique, la sécurité et le cadre réglementaire sont déterminants dans le choix d’investir dans les pays en développement.
  • En constante augmentation, la part des investissements directs étrangers en faveur et en provenance des pays en développement a atteint respectivement 40 et 20 % en 2016.
  • Pour que ces apports de capitaux créent des emplois mieux rémunérés et renforcent la compétitivité des économies bénéficiaires, les gouvernements des pays en développement doivent actionner les leviers politiques, ainsi que d’autres actions à leur disposition.

VIENNE (Autriche), 25 octobre 2017 Pour stimuler l’investissement et la croissance, il faut impérativement réduire les risques dans les pays en développement.

Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Groupe de la Banque mondiale, qui repose notamment sur une enquête menée auprès d’investisseurs, les investissements directs étrangers (IDE) ont, dans l’ensemble, un effet bénéfique sur les pays en développement, parce qu’ils apportent un savoir-faire technique, améliorent les qualifications de la main-d’œuvre, renforcent la productivité, créent de l’activité pour les entreprises locales et procurent des emplois mieux payés.

Le tout est de savoir à quel moment et dans quelles circonstances les IDE sont le plus susceptibles d’avoir ce type de retombée. Cette réflexion est au cœur de ce rapport consacré à l’étude des facteurs de compétitivité des investissements dans les pays en développement. Intitulé Global Investment Competitiveness Report 2017–2018 et dévoilé aujourd’hui à l’occasion d’un forum international sur l’investissement, la publication propose une analyse approfondie des IDE dans les pays en développement, étayée par une enquête auprès de 750 cadres d’entreprise et investisseurs multinationaux et assortie d’un certain nombre de recommandations.

Fruit d’un travail conjoint de la Société financière internationale (IFC) et du pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale, le rapport s’intéresse aux pays en développement en tant que sources et destinataires des IDE. Il analyse l’aptitude de ces pays à attirer des investissements privés mais également à les exploiter durablement au service d’une croissance pérenne sans exclus.


« La compétitivité d’un pays en termes d’investissements ne se résume pas aux flux d’IDE dont il bénéficie. Elle est déterminée par son aptitude à attirer et conserver les investissements privés pour servir de levier à une croissance économique durable et solidaire.  »
Anabel Gonzalez, directrice principale du pôle Commerce & compétitivité, et Ted Chu, économiste en chef d’IFC, dans l’avant-propos du Global Investment Competitiveness Report 2017/2018.

L’enquête révèle que la stabilité politique, la sécurité et un environnement juridique et réglementaire prévisible font partie des caractéristiques décisives des choix des multinationales au moment d’engager des fonds dans un nouvel investissement, et que ces aspects sont des facteurs autrement plus déterminants qu’une fiscalité avantageuse ou une main-d’œuvre bon marché.

Les incitations peuvent favoriser l’afflux d’IDE mais elles ne sont en général efficaces que si l’investisseur hésite entre deux nouvelles bases, aux caractéristiques similaires, pour ses exportations. Elles ne présenteront que peu d’intérêt s’il cherche à pénétrer un marché ou à exploiter des ressources naturelles.

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Le rapport note que le degré de protection juridique face aux risques politiques et réglementaires (expropriations, transferts de devises, restrictions à la convertibilité ou opacité des relations avec les organismes publics) joue un rôle nettement plus important. Pour stimuler l’investissement et la croissance dans un pays en développement, il ne suffit pas de sécuriser les projets envisagés, mais de réduire les risques à l’échelle du pays en général.

Après avoir analysé la contribution des investissements étrangers aux économies locales en s’appuyant sur des données empiriques et des recherches, le rapport conclut à l’influence positive des IDE sur le développement des pays bénéficiaires. Ainsi, les entreprises locales à forte croissance sont les grandes gagnantes d’un afflux supplémentaire d’IDE sur leurs marchés, à travers l’arrivée de nouvelles technologies et de nouveaux savoir-faire et l’établissement de liens commerciaux.

Le rapport met aussi en évidence la montée en puissance des IDE provenant des pays en développement : multipliées par 20 en 20 ans, ces opérations représentaient en 2015 un cinquième de tous les flux d’IDE dans le monde. Aujourd’hui, environ 90 % des pays en développement font état d’investissements à l’étranger, même s’ils sont pour l’essentiel le fait des pays BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud).

Le rapport et l’enquête observent que si les investisseurs des pays en développement assoient leurs décisions sur les mêmes facteurs, ils paraissent plus disposés à s’aventurer dans des économies régionales de moindre importance et souvent plus risquées, dont ils se servent comme tremplin. Surtout pour les pays en situation de fragilité et de conflit qui souhaitent attirer des investisseurs et diversifier les secteurs bénéficiaires, il s’agit là d’un point essentiel. Mais s’ils veulent tirer un parti optimal des IDE pour l’économie locale, les gouvernements doivent avoir une compréhension fine des motivations des investisseurs car, comme le rappelle le rapport, chaque type d’investissement comporte des avantages et des inconvénients spécifiques.

Cet ouvrage paraît à un moment où la communauté internationale du développement mise sur le secteur privé pour réduire la pauvreté, installer une croissance équitable, promouvoir une prospérité partagée et, plus généralement, réaliser les Objectifs de développement durable. Les nombreux éléments attestant de l’impact positif des IDE sur le développement ne doivent pas faire oublier les menaces qui planent sur l’économie mondiale, aux prises avec un regain de protectionnisme commercial et en matière d’investissement, ainsi que différents risques géopolitiques.