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Fiches de résultats 14 décembre 2020

Investir dans l’excellence universitaire au service du développement : Offrir un enseignement supérieur de qualité grâce aux Centres universitaires d’excellence en Afrique de l’Est et australe (CEAII)

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Recherche sur la sélection végétale au Centre régional pour l’amélioration des cultures de l’université Makerere (MaRCCI), Ouganda.

Photo: Maulshree Gangwar, Banque mondiale


Grâce au soutien qu’il a apporté à 24 centres d’excellence pour la recherche universitaire dans huit pays, le projet de Centres universitaires d’excellence en Afrique de l’Est et australe (CEAII) a permis à plus de 8 000 étudiants, dont un tiers de femmes, de suivre des programmes de deuxième et de troisième cycles ainsi que des formations courtes. Soucieux de renforcer les capacités en science, technologie, ingénierie et mathématique (STIM), le projet se concentre sur cinq domaines prioritaires à l’échelle régionale : agriculture, statistiques appliquées, éducation, santé et industrie.

Défi

Comme la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les pays d’Afrique de l’Est et australe ne sont pas parvenus à produire un nombre suffisant de diplômés du supérieur ayant les qualités nécessaires pour développer et diversifier les économies locales. Malgré la hausse des inscriptions dans l’enseignement supérieur depuis une vingtaine d’années, ils accusent un retard vis-à-vis des autres régions, surtout dans les disciplines en lien avec la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM) et en termes de recherche appliquée aux enjeux locaux. Au Rwanda et en Tanzanie par exemple, les étudiants sont nettement plus nombreux à s’inscrire en lettres et en sciences sociales (respectivement 60 et 45 %) qu’en science et en ingénierie (20 et 9 %). La région est aussi celle qui produit le moins de chercheurs scientifiques du monde : au Rwanda et en Zambie, le rapport est de seulement 54 et 49 chercheurs pour un million d’habitants. Ces lacunes sont particulièrement criantes dans les domaines prioritaires à l’échelon régional que sont l’agriculture, les statistiques appliquées, l’éducation, la santé et l’industrie. Le nombre de femmes inscrites à l’université (dans le total des effectifs) est très faible — inférieur à 1 % au Malawi et de 4 % en Éthiopie.

Démarche

Le projet de Centres universitaires d’excellence en Afrique de l’Est et australe (CEAII) a pour vocation de consolider plusieurs centres de recherche universitaires choisis pour offrir un enseignement supérieur de qualité et constituer des capacités de recherche ouvertes sur le monde et capables de travailler en collaboration dans l’ensemble de la région. Selon une approche sectorielle, le projet CEAII s’attelle à la question du niveau de compétences et de capacités d’innovation dans les secteurs prioritaires pour la région. Il pratique des économies d’échelle dans l’utilisation des installations, des équipements et du personnel spécialisé afin de faciliter le partage d’innovations et de bonnes pratiques d’enseignement et d’apprentissage et de consolider les réseaux transfrontaliers. Le projet vise également à conforter les capacités face aux principales failles institutionnelles, à l’image des partenariats avec le secteur privé et des bourses d’études sur concours dont l’objectif est de repérer des femmes au profil universitaire prometteur et de développer leurs futures capacités de leadership au service de la région. Ces universitaires sont invitées à poursuivre leurs cursus dans un centre d’excellence africain de la région, en dehors de leur pays d’origine, afin de promouvoir la mobilité régionale des étudiantes sur le continent.

Résultats

Entre 2016 et 2019, le projet CEAII a obtenu un certain nombre de résultats concrets :

Bénéficiaires directs du projet (étudiants en deuxième et troisième cycles et inscrits dans des formations courtes)

  • Plus de 8 000 étudiants se sont inscrits en deuxième et troisième cycles ou dans des formations courtes.
  • Un tiers d’entre eux étaient des femmes. 

Étudiants en programmes de mastère et de doctorat

  • La part d’étudiants en doctorat dans le total des inscrits dans des programmes d’études supérieures est passée de 18 % en 2016 à 28 % en 2019.
  • Le nombre total d’étudiants inscrits dans les programmes d’études supérieures a augmenté de 62 % sur la période, avec une hausse respective de 56 et de 76 % pour les mastères et les doctorats.

Étudiantes en programmes de mastère et de doctorat

  • Entre 2016 et 2019, le nombre de femmes inscrites dans les programmes d’études supérieures a augmenté de 87 %. La progression est de 69 % pour les mastères et de 82 % pour les doctorats.
  • La part d’étudiantes dans l’ensemble des inscrits est passée de 27 % en 2016 à 38 % en 2019.
  • Au titre du programme de bourses des Centres d’excellence africains, 60 étudiantes en STIM ont bénéficié d’un soutien financier de deux ans pour suivre leurs études de mastère dans un centre d’excellence de leur choix

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le projet CEAII est financé par un crédit et un don de l’Association internationale de développement (IDA). Le crédit, d’un montant de 140 millions de dollars, vient abonder certaines lignes budgétaires des gouvernements participants en fonction des performances de leurs centres d’excellence et conformément aux accords de financement passés entre l’État et les instituts sélectionnés. Le don de l’IDA de 8 millions de dollars finance des activités régionales. Entre 2016 et 2019, le fonds fiduciaire Chine-Banque mondiale a apporté 700 000 dollars pour faciliter la création de partenariats avec des universités et des industries chinoises. En 2019, le Japon a créé un fonds fiduciaire de 1 million de dollars pour développer les partenariats dans l’enseignement supérieur avec le pays et les capacités d’innovation en appui au projet CEAII et d’autres initiatives connexes. 

Partenaires

Le projet CEAII a pour vocation de favoriser les partenariats universitaires en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation. Grâce aux fonds fiduciaires supplémentaires des gouvernements chinois et japonais mais également au protocole d’entente signé entre la Banque mondiale et le gouvernement indien, des voyages d’études ont pu être organisés et de nombreux partenariats tissés avec des universités chinoises, japonaises et indiennes. En plus des protocoles d’entente passés avec des universités en Europe, aux États-Unis, en Corée et dans d’autres pays d’Afrique, ces partenariats ont facilité l’échange de personnels et d’étudiants, les recherches conjointes et les accréditations internationales. Localement, des partenariats université/industrie ont également permis d’exploiter commercialement des travaux de recherche pour proposer des solutions innovantes.

Perspectives

S’appuyant sur le modèle du projet CEAI tout en apportant des éléments en appui à la conception des projets CEA-Impact I et CEA-Impact II, le projet CEAII est à la fois le résultat et le vecteur d’une vaste mobilisation en faveur de la recherche et du renforcement des capacités en Afrique subsaharienne. Pendant la phase de mise en œuvre, la viabilité des financements et des programmes était au cœur des considérations, notamment avec l’intégration du principe de financement basé sur les résultats pour les revenus apportés de l’extérieur. Pour 1 dollar issu de sources nationales, le projet CEAII verse 1 dollar, la proportion passant à 2 dollars pour chaque dollar de financement régional et international. Ce faisant, les Centres d’excellence africains renforcent leurs capacités à obtenir des financements extérieurs pour la recherche afin de pouvoir continuer à satisfaire leurs besoins de développement après la clôture du projet. À ce jour, ils ont levé 21 millions de dollars. 

Le projet CEAII a également prouvé que les investissements visant à améliorer les capacités de recherche dans la région ont permis de concevoir localement des solutions et des innovations en réponse à la pandémie de COVID-19. Les pouvoirs publics ont en effet pu s’appuyer sur les Centres d’excellence pour gérer la crise sanitaire, ce qui devrait encourager des financements nationaux.

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Cyprian Syeunda, premier diplômé du Centre d’excellence en agriculture durable et gestion agroindustrielle (CESAAM) du Kenya. Crédit photo : George Owuor

Bénéficiaires

Premier étudiant diplômé du Centre d’excellence en agriculture durable et gestion agroindustrielle (CESAAM) du Kenya, Cyprian Syeunda a décroché le titre de « meilleur étudiant de mastère ». En 18 mois, il a obtenu un mastère en sciences de l’alimentation et en technologie et publié sa thèse dans une revue internationale réputée. Il a également obtenu le prix du rectorat pour des notes supérieures à 70 % dans toutes les matières. Fort de cette performance, Cyprian a décroché une bourse de l’université A&M du Texas, aux États-Unis, pour effectuer un doctorat en sciences de l’alimentation et de la nutrition.

« Nous avons contribué à cette excellence et sommes reconnaissants à la Banque mondiale d’avoir rendu cela possible grâce à ses financements. Sans cette aide, Cyprian n’aurait probablement pas pu atteindre un tel niveau. »

George Owuor, directeur du CESAAM

Au titre du programme de bourses des Centres d’excellence africains, 60 étudiantes en STIM ont bénéficié d’un soutien financier de deux ans pour des études de mastère dans un centre d’excellence de leur choix.

« Nous sommes des femmes qui avons fait le choix de nous spécialiser dans l’ingénierie ferroviaire afin de devenir, plus tard, des scientifiques et des responsables reconnues. L’assistance financière que vous nous avez apportée a été et sera d’une grande aide pour assumer nos dépenses d’éducation. Cela nous a aussi permis de mieux nous concentrer sur nos études.

Une fois encore, merci pour votre générosité et votre soutien. Nous vous promettons de travailler dur pour atteindre nos objectifs et que vous soyez fiers de nous et nous savons qu’un jour, nous rendrons une partie de ce cadeau à notre pays, notre région et au reste du monde. »

Des boursières du Centre d’excellence ferroviaire africain (Éthiopie)