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Fiches de résultats 11 mai 2018

Chine : Reconstruire en plus solide


Le Projet de relèvement après le séisme de Wenchuan a contribué à la remise en état et à l’amélioration des services d’infrastructure, de santé et d’éducation essentiels dans les comtés fortement touchés des provinces chinoises du Sichuan et du Gansu. Quelque 12,7 millions de personnes en ont directement bénéficié. Ce projet a permis de renforcer les capacités des autorités locales, et jeté les bases d’un développement plus durable et d’une amélioration de la qualité de vie et de la résilience des populations.

Reconstruction et développement dix ans après le séisme de Wenchuan

 

Défi

Le 12 mai 2008, un séisme d’une magnitude de 8,01 frappe le sud-ouest de la Chine. Le comté de Wenchuan dans la province du Sichuan est le plus touché, mais les effets s’en font ressentir dans pas moins six provinces (Sichuan, Gansu, Shaanxi, Henan, Yunnan et Hubei). Avec plus de 69 000 morts, 374 000 blessés et environ 18 000 portés disparus, il s’agit de l’un des séismes récents les plus meurtriers.

Les dégâts matériels sont considérables et s’étendent à six provinces : 34 000 km de routes sont détruites, 1 263 réservoirs sont endommagés, 7 444 écoles et 11 028 hôpitaux et cliniques sont sur le point de s’écrouler et plus de 4 millions de familles ont vu leur maison détruite ou endommagée. Le tremblement de terre et les nombreuses catastrophes secondaires causent des dégâts écologiques non négligeables (glissements de terrains, formation de lacs de barrage et destruction de forêts). Selon les estimations, le coût économique direct atteint la somme astronomique de 844 milliards de yuans (123 milliards de dollars).

Les provinces les plus touchées sont celles de Sichuan et de Gansu. Les secteurs de l’infrastructure, de la santé et de l’éducation ont subi les dégâts les plus importants. L’ampleur du séisme de Wenchuan menace fortement le développement de ces deux provinces. Si l’on ne fait rien, le chômage risque de s’accroître et beaucoup d’habitants pourraient retomber en dessous du seuil de pauvreté.

Démarche

Après le séisme, la Banque mondiale a rapidement mis son expérience de la gestion post-catastrophe dans le monde au service des autorités chinoises. Elle a mobilisé des financements pour apporter une assistance technique à la planification de la reconstruction nationale et pour fournir des abris d’urgence dans le cadre des opérations de secours. Un mois exactement après le séisme, elle a organisé un atelier sur la reconstruction à Beijing, qui a réuni les plus grands experts mondiaux. Elle a également produit trois notes d’orientation et 17 notes de bonnes pratiques sectorielles.

À la demande du gouvernement chinois, la Banque mondiale a rapidement préparé un prêt d’urgence afin d’appuyer la remise en état et l’amélioration des services d’infrastructure, de santé et d’éducation essentiels dans les provinces de Sichuan et de Gansu. Ce projet avait pour objectif d’atténuer la vulnérabilité aux risques sismiques et aux risques d’inondation ainsi que de renforcer les capacités des autorités locales à gérer le programme de relèvement et les infrastructures nécessaires.

En plus de « reconstruire en mieux », c’est-à-dire de s’assurer que toutes les activités de construction s’appuient sur des normes antisismiques renforcées et des codes de gestion du risque d’inondation plus stricts, ce projet s’est attaché à respecter l’équilibre entre activités de reconstruction et mise en place des fondations nécessaires au redressement et au développement économiques durables à long terme des villes concernées par le projet. On a, pour la première fois en Chine, utilisé un cadre souple, qui permettait aux provinces d’identifier et d’élaborer des projets avec efficience


12,7 millions

Le Projet de relèvement après le séisme de Wenchuan a contribué à la remise en état et à l’amélioration des services d’infrastructure, de santé et d’éducation essentiels dans les provinces de Sichuan et de Gansu. 12,7 M de personnes en ont directement bénéficié.


Résultats

Le projet a été mis en œuvre entre 2009 et 2014, dans 27 comtés durement frappés par le séisme qui a secoué le Sichuan et le Gansu. Il a non seulement contribué à la remise en état et à l’amélioration de l’accès à des infrastructures essentielles et à d’autres services publics, tels que l’eau, l’assainissement, le réseau routier, la santé et l’éducation, mais il a également fortement amélioré le niveau des services et accéléré le rétablissement et la croissance de l’économie locale.

  • Routes. 300 routes ont été construites ou rénovées de sorte à ce qu’elles répondent aux nouvelles normes antisismiques, avec de nouveaux systèmes de gestion du trafic, de drainage, d’éclairage et d’aménagement du paysage.Image
  • Eau. Dix stations de distribution d’eau ont été construites, ainsi que 230 km de conduites d’adduction d’eau et quatre stations de pompage, dans le but d’améliorer l’accès à l’eau pour les ménages et les utilisateurs commerciaux et industriels, mais aussi à des fins de lutte anti-incendie en milieu urbain. La couverture des ménages et des bâtiments commerciaux par un service d’approvisionnement en eau continu 24 heures sur 24 s’est accrue de 25 % par rapport à la situation d’avant le séisme.
  • Eaux usées. Neuf usines de traitement des eaux usées ont été remises en état ou bâties, et 102,5 km de canalisations d’assainissement et 492,5 km de conduites d’évacuation des eaux de pluie ont été construites. En conséquence, le taux de traitement des eaux usées dans les comtés couverts par le projet a progressé de plus de 50 % par rapport à la situation d’avant le séisme.
  • Ramassage et élimination des déchets solides (Sichuan uniquement). Les investissements réalisés dans le cadre de ce projet ont débouché sur une augmentation moyenne de 42 % du taux de ramassage et d’élimination des ordures par rapport à la situation d’avant le séisme.
  • Santé. 67 établissements de santé ont été construits et équipés, et sont pleinement opérationnels. Le nombre de lits d’hôpital dans les comtés du projet s’est accru de 67 % dans le Sichuan et de 35% dans le Gansu. Ces nouveaux établissements disposent de capacités de diagnostic et de traitement considérablement améliorées et proposent une palette plus étendue de services médicaux, tant pour les services ambulatoires que pour les hospitalisations, ce qui a fait progresser le nombre d’admissions par rapport à la situation d’avant le séisme.Image
  • Éducation (Gansu uniquement). Sept écoles ont été construites et dotées de manuels, d’ordinateurs et de laboratoires, de salles de classe, de mobilier de cantine et de dortoir, ainsi que d’équipements sportifs. Des formations ont été dispensées à 450 directeurs, enseignants et personnels administratifs, sur un large éventail de sujets, y compris les nouvelles procédures de gestion des situations d’urgence.
  • Renforcement des capacités. Les autorités provinciales, municipales et des comtés des deux provinces concernées ont bénéficié d’une large palette d’activités de formation et de renforcement des capacités en relation avec les procédures de la Banque mondiale en matière de mesures de sauvegarde, de gestion financière et de passation des marchés, ainsi que sur des domaines techniques tels que l’analyse, la conception et la supervision des contrats, pour un total de 3 701 jours de formation effectués.
  • Croissance économique. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 117 % à 198 % par rapport au niveau d’avant le séisme, essentiellement sous l’effet de la croissance des secteurs non agricoles. Le secteur secondaire (industrie et construction inclus) s’est accru de 116 % à 286 % et les services de 135 % à 201 %. De façon générale, le revenu par habitant a progressé de 90 % à 154 % dans les comtés du projet.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a accordé un prêt d’urgence de 710 millions de dollars en appui aux investissements pour les activités de relèvement dans le Sichuan (510 millions de dollars) et le Gansu (200 millions de dollars). Ce prêt était axé sur la reconstruction des infrastructures (routes, ponts, adduction d’eau, eaux usées, déchets solides et établissements de santé) dans certains comtés des deux provinces, ainsi que sur la reconstruction des établissements d’enseignement dans le Gansu.

La Banque a mobilisé un financement de 1,5 million de dollars de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), destiné à appuyer la rédaction de notes d’orientation, le recours à des experts internationaux et la formation d’enseignants et de personnel scolaire, ainsi que de personnel hospitalier. Les ressources de la GFDRR ont également aidé les autorités chinoises à examiner le plan directeur national pour la reconstruction et les six plans sectoriels, ainsi qu’à en évaluer la mise en œuvre.

La Banque a également mobilisé un financement d’un million de dollars du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) afin d’appuyer l’évaluation du risque de contamination chimique que pourraient causer les industries touchées par le tremblement de terre.

La Société financière internationale (IFC), la branche du Groupe de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé, a créé des lignes de crédit pour les petites et moyennes entreprises après le séisme.

Partenaires

En plus des aides octroyées par la GFDRR et le GEF, l’Agence française de développement (AFD) a alloué un financement visant à faciliter le recrutement rapide de consultants français. Ceux-ci ont travaillé avec l’équipe de la Banque mondiale à la définition de critères de sélection et à l’évaluation des différents sous-projets, et contribué au renforcement des capacités des bureaux de gestion des projets au niveau des provinces.

Perspectives

Le projet a appuyé la formation d’équipes spécialisées dans le relèvement après une catastrophe dans la région Asie-Pacifique, renforcé le partenariat avec les autorités chinoises pour les activités de gestion des risques de catastrophe, et diffusé aux autres pays de la région et dans le reste du monde l’expérience et l’expertise de la Chine en matière de préparation aux catastrophes et d’aide aux sinistrés. Un rapport sur les enseignements tirés de la reconstruction a été publié afin qu’ils soient diffusés à l’international, et nombre des éléments qu’il contient sont désormais mis en œuvre dans d’autres régions.

Le séisme de Lushan a frappé le Sichuan en 2013, près de cinq ans après celui de Wenchuan, et touché 2,2 millions de personnes. Le Projet de reconstruction et de réduction des risques dans le Lushan, appuyé par la Banque mondiale, a tiré les leçons du Projet de relèvement après le séisme de Wenchuan.

Le séisme de Wenchuan continue de rappeler aux autres pays présentant un risque sismique l’importance de mettre en place des mesures qui garantissent la qualité de la construction et la résistance des bâtiments et des infrastructures. En outre, le processus de relèvement, son efficacité et la rapidité de sa mise en œuvre dans le Sichuan, donne l’exemple d’une reconstruction de grande ampleur qui vise non seulement à remplacer les actifs perdus ou endommagés, mais aussi à améliorer la qualité des infrastructures reconstruites et nouvelles, en se fondant sur les dernières exigences des codes et des règles de construction, et à utiliser la reconstruction pour stimuler l’économie locale et relever le niveau de vie de la population touchée.

Bénéficiaires

Pan Li, maire adjoint du comté de Yanting : « Le projet appuyé par la Banque mondiale a nettement amélioré l’environnement de notre ville : notre espace urbain se développe et les entreprises et le tourisme sont florissants. Notre PIB a progressé de 127 % par rapport à 2008, et le revenu urbain par habitant de 180 %. Nous avons tiré des avantages significatifs sur les plans écologique, social et économique. Cette évolution est la bienvenue, et elle est appréciée de la population. »

Zhang Yufang, habitant de Cangxi : « Le changement est immense. Par le passé, nous n’avions que des routes poussiéreuses et vivions dans des maisons en torchis. Aujourd’hui, tout est différent : nos habitations, ce que nous mangeons, les vêtements que nous portons et ce que nous utilisons. »