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Fiches de résultats 01 décembre 2017

Hydrométéorologie

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Des services hydrométéorologiques nouveaux ou mis à jour permettront de renforcer les systèmes d’alerte rapide à travers l'Afrique.

Défis et opportunités

Les phénomènes hydrologiques (inondations, glissements de terrain…) et météorologiques (cyclones, tempêtes, températures extrêmes…) sont à l’origine de 90 % des pertes causées par les catastrophes naturelles dans le monde. La situation devrait encore s’aggraver à l’avenir, sous l’effet de la croissance démographique, de l’urbanisation rapide et du changement climatique. Il est possible d’alléger ces pertes grâce à des services qui informent en temps réel et alertent les pouvoirs publics et les populations en fonction des données recueillies sur les conditions météorologiques, hydrologiques et climatiques.

Il y a encore une quinzaine d’années, les investissements consentis dans ces services hydrométéorologiques étaient très limités et fragmentés, et n’offraient guère de perspectives de résultats durables. À présent, on assiste dans le monde entier à un intérêt croissant des pays pour des services hydrométéorologiques et des systèmes d’alerte rapide plus élaborés et efficaces, alors que les expériences positives s’accumulent qui illustrent leur utilité et leur capacité à préserver des vies et des moyens de subsistance. L’enjeu économique est en outre de taille : l’amélioration des prévisions météorologiques et des dispositifs d’alerte pourrait permettre chaque année d’accroître la productivité mondiale de 30 milliards de dollars, d’économiser 13 milliards de dollars en termes de pertes d’actifs et de générer 22 milliards de dollars en pertes évitées.

Depuis dix ans, la Banque mondiale et la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) (a) mènent des actions de sensibilisation à l’importance de se doter de services hydrométéorologiques fiables et durables, et promeuvent les investissements dans ce domaine. Elles collaborent avec plusieurs grands organismes météorologiques nationaux à travers le monde, afin de renforcer le réseau de services hydrométéorologiques. Le portefeuille de projets de la Banque mondiale dans ce secteur, en cours et en préparation, se chiffre actuellement à 900 millions de dollars environ.

Transformation par l’action

La situation des pays africains est particulièrement critique : alors qu’ils ont accompli ces dernières décennies des progrès considérables sur le plan du développement, avec notamment un taux de croissance annuelle de 4,5 % en moyenne, les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques viennent mettre en péril les gains obtenus. Depuis 1970, l’Afrique a connu plus de 2 000 catastrophes naturelles, dont près de la moitié au cours des dix dernières années seulement. Ces événements ont touché plus de 460 millions de personnes et causé le décès de 880 000 d’entre elles.

À l’heure actuelle, moins de 20 % des pays d’Afrique subsaharienne fournissent des services hydrométéorologiques fiables à leurs populations et leurs économies. Les pouvoirs publics doivent souvent gérer des conflits de priorité épineux, et les investissements dans les services météorologiques et hydrologiques nationaux sont rarement mis au premier plan. Un manque de financements qui empêche ces organismes de fournir les services dont les pays ont besoin pour promouvoir un développement résilient face à la variabilité du climat et planifier des mesures d’adaptation.

En 2015, afin d’intensifier les efforts de modernisation des services hydrométéorologiques en Afrique subsaharienne, la Banque mondiale, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et la Banque africaine de développement ont uni leurs forces en créant le programme Africa Hydromet (a). Ce partenariat, qui appuie une planification de long terme et le développement de services d’alerte rapide fiables, rassemble désormais aussi le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Agence française de développement et le Programme alimentaire mondial.

Ce programme régional a pour objectif d’améliorer les services hydrométéorologiques à l’échelon des pays, des sous-régions et du continent tout entier. Au niveau national, il s’agit de construire ou moderniser les infrastructures nécessaires (radars, stations météorologiques automatisées, etc.), et de renforcer les institutions et la prestation des services. Au niveau sous-régional, les efforts portent sur les procédures de normalisation et la collaboration transfrontalière ; enfin, les interventions menées au niveau de l’ensemble du continent visent à relier les différents services hydrométéorologiques aux pôles régionaux et mondiaux, et reposent sur l’amélioration des données et la promotion des partenariats.

La Banque mondiale, l’OMM et la GFDRR collaborent aussi dans le cadre de l’initiative CREWS, inaugurée lors de la COP21 à Paris. Cette initiative multidonateurs menée par la France a pour objectif d’améliorer les dispositifs d’alerte précoce pour mieux faire face aux catastrophes climatiques dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, en finançant notamment le développement de stations et radars météorologiques. Des projets sont déjà en cours au Mali et au Burkina Faso (a), tandis que de nouveaux financements ont été approuvés pour le Niger et la République démocratique du Congo (RDC). Au Niger, ils permettront de mettre en place des systèmes d’alerte en cas d’épisodes météorologiques violents et soudains comme les crues éclairs. Le projet entrepris en RDC s’attachera à exploiter de manière optimale les capacités des services météorologiques et hydrologiques nationaux afin de protéger la navigation fluviale, l’agriculture et le développement urbain (dix villes sont concernées) en cas de graves intempéries. 

Résultats attendus

La première phase du programme Africa Hydromet consistera en un investissement d’environ 600 millions de dollars dans la modernisation des services hydrométéorologiques de 15 pays africains et quatre centres régionaux pour le climat, en vue de renforcer la résilience aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles grâce à l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et d’intervention d’urgence.

Ce programme permettra de renforcer les capacités des services hydrométéorologiques nationaux et régionaux, d’en améliorer les retombées sur le plan économique et social, et d’accroître la collaboration entre les diverses parties prenantes : secteur privé, société civile, monde universitaire, groupes d’usagers locaux, etc. 

Chiffres clés

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  • Le coût économique des catastrophes naturelles enregistrées ces vingt dernières années en Afrique se chiffre à quelque 10 milliards de dollars. Alors que le climat est de plus en plus irrégulier, ces catastrophes sont vouées à augmenter en fréquence et en intensité.