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Fiches de résultats 26 juillet 2017

Chine : un projet de boisement améliore l’environnement et le revenu des agriculteurs du Shandong


En Chine, la Banque mondiale a financé le Projet de boisement écologique du Shandong (2010-16) : la plantation d’arbres sur 66 915 hectares de collines arides et de régions côtières salines a permis d’augmenter le couvert forestier, de réduire l’érosion du sol et d’améliorer l’environnement et la biodiversité. Grâce à la mise au point de modèles extensibles d’afforestation dans les zones dégradées dont il a démontré l’efficacité, le projet a procuré des revenus supplémentaires à 26 556 ménages agricoles et illustré le potentiel de fixation du carbone associé aux forêts.

Défi

Située à l’est de la Chine, la province côtière du Shandong affichait en 2009 un couvert forestier de seulement 13,4 % (l’équivalent de 2,54 millions d’hectares de forêts), ce qui la plaçait à la 22e place sur les 31 provinces, municipalités et régions autonomes du pays. Régulièrement victime de sécheresses et d’inondations, le Shandong connaît une érosion et une désertification dangereuses — une situation qui, en plus de rejaillir sur la productivité des terres et les conditions de vie des habitants, contribue à la détérioration continue des ressources naturelles sur de vastes pans du territoire.

Dans les années 90, le Shandong a misé sur les plantations industrielles pour accroître la production de bois. La mono-sylviculture est privilégiée, ce qui a pour conséquences de favoriser la recrudescence des épisodes d’infestation, réduire la productivité et amoindrir la diversité biologique.

Trop dégradées, les collines et les régions côtières ne procurent plus guère de bienfaits environnementaux et économiques. Mais le boisement (ou « afforestation »), qui consiste à planter des arbres sur des terrains qui en étaient auparavant dépourvues, reste une opération éminemment délicate dans ces régions. Les collines sont escarpées, stériles, érodées et arides tandis que les régions côtières, balayées par les vents et fortement exposées à l’air salin, ont des nappes phréatiques peu profondes et connaissent un niveau élevé d’évapotranspiration. Rares sont les arbres et espèces arbustives capables de survivre dans un tel environnement.

Démarche

Le Projet de boisement écologique du Shandong avait pour objectif, dans un premier temps, d’aider les autorités provinciales à procéder à une afforestation d’environ 786 000 hectares de terres au titre du 12e plan quinquennal (2010-15) et, à l’horizon 2020, d’accroître le couvert forestier de la province de 23 %.

Le projet s’est attaché à réintroduire des végétaux dans les zones montagneuses dégradées et à créer une ceinture forestière dans les régions côtières salines, les arbres servant de remparts contre l’érosion et contribuant à préserver la biodiversité, piéger le carbone et renforcer la résilience des forêts au changement climatique.

Le projet a conçu et démontré l’efficacité de modèles de boisement promouvant la conversion des plantations mono-espèces à un système de plantation mixte, en vue d’assurer la reconstitution écologique de terres dégradées. Des variétés non commerciales ont été plantées sur la partie haute des collines, la partie basse étant réservée aux plants commerciaux afin de procurer une nouvelle source de revenu aux communautés locales.

S’appuyant sur une approche de démonstration par la pratique, le projet s’est attelé à convaincre les populations et les autorités de la viabilité des processus d’afforestation pour rétablir l’équilibre écologique dans les zones dégradées. La formation, l’assistance technique, la recherche et la vulgarisation faisaient partie des leviers jugés indispensables pour développer les capacités des agriculteurs à pratiquer le reboisement, les inciter à adopter les nouvelles technologies et accroître leur intérêt pour le projet.

Résultats

Déployé dans 28 comtés de la province du Shandong entre 2010 et 2016, le projet a contribué aux résultats suivants :

  • Plantation d’arbres et d’espèces arbustives sur 36 897 hectares de collines fortement dégradées, ce qui a entraîné une augmentation du couvert végétal de 16 % à environ 90 %, réduit l’érosion de 68 %, amélioré la rétention d’eau de 30 % et enrichi la biodiversité de 40 %.
  • Plantation d’arbres et d’espèces arbustives sur 30 018 hectares de régions côtières salines, avec pour effets une hausse de la couverture végétale de 7 % à plus de 66 % et une diminution de la salinité du sol de 68 %.
  • Plantation de variétés mixtes d’arbres et d’arbustes sur 2 150 kilomètres de canaux et de routes afin d’enrayer l’érosion éolienne.
  • Conception et extension de 13 modèles d’afforestation, 12 programmes technologiques et 25 normes et réglementations techniques.
  • Augmentation du nombre d’espèces dans les pépinières, de 15 à 50.
  • Création de 380 forêts modèles dans neuf comtés.
  • Développement de cultures lucratives (arbres fruitiers, noyers, théiers et autres variétés commerciales) et d’activités génératrices de revenus dans les zones côtières (culture de champignons et élevage de volaille) au profit de 26 556 ménages agricoles et création d’emplois locaux à travers la plantation et l’entretien des arbres.
  • Formation de tous les agriculteurs et de l’ensemble du personnel participant au projet pour renforcer les capacités techniques de plantation et de gestion des forêts.
  • Piégeage de l’équivalent de près de 12 millions de tonnes de dioxyde de carbone sur la durée du projet (30 ans) et collecte de données utiles sur l’analyse coûts-avantages du potentiel de fixation du carbone des zones couvertes par le projet, ce qui a renforcé la capacité de la province du Shandong à participer au marché émergent du carbone en Chine.

 


Image
66 915 hectares

Le Projet de boisement écologique du Shandong (2010-16) a permis de planter des arbres sur 66 915 hectares de collines arides et de zones côtières salines.


Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale a apporté 60 millions de dollars à ce projet de 162 millions de dollars, à travers un prêt de la BIRD. Forte de son expérience de plus de 20 ans pour développer la mise en valeur des forêts en Chine, elle a par ailleurs pu s’appuyer sur des expériences internationales et nationales de gestion forestière écologique pour s’atteler aux défis liés au boisement des terres marginales (peu fertiles) et concevoir des programmes qui permettent à la fois d’améliorer l’environnement et d’offrir des perspectives rémunératrices aux habitants vivant à proximité des zones reboisées. La province du Shandong n’ayant qu’une expérience limitée de la création de forêts à des fins environnementales, l’intervention de la Banque mondiale, qui a introduit des nouvelles technologies et donné accès à une expérience internationale, a été décisive pour la réussite du projet.

Partenaires

Le gouvernement du Shandong a fait preuve d’une réelle détermination à mettre en œuvre le projet et résoudre les problèmes. Un groupe d’animation du projet à l’échelle de la province, dirigé par un vice-gouverneur, a veillé au respect de la conception technique du projet, à son bon déploiement et à la mobilisation des financements requis. Des bureaux de gestion au niveau de la province et des comtés étaient responsables des activités prévues et du respect des normes de qualité sur le terrain. Par ailleurs, un groupe d’appui technique a été constitué pour offrir une assistance technique et des formations, s’assurant que les contraintes techniques étaient parfaitement comprises par le personnel forestier local et les agriculteurs et que les nouvelles technologies étaient bien utilisées. À tous les échelons, les responsables se sont efforcés de trouver les financements de contrepartie indispensables — notamment lorsque la hausse des coûts salariaux et l’appréciation du renminbi (RMB) ont provoqué un déficit de moyens.

Perspectives

Les bureaux de gestion du projet à l’échelle de la province, des villes et des comtés continuent d’assurer la coordination et l’orientation dans le cadre du suivi post-projet, y compris pour lutter contre les infestations ou prévenir et contrôler les incendies, avec une assistance technique des institutions ad hoc. Le gouvernement offre une dotation annuelle de 225 RMB (33 dollars) l’hectare en appui à la gestion écologique des forêts — une stratégie qui contribue à garantir la continuité du projet après sa clôture.

Par ailleurs, les gains retirés d’autres activités, comme l’élagage et la taille, la vente des produits issus de variétés commerciales et l’élevage de volaille ou l’écotourisme devraient participer à la pérennité du projet.

Les modèles d’afforestation conçus au titre du projet ont été étendus pour couvrir 84 000 hectares d’arbres et d’espèces arbustives mixtes plantés en dehors des zones couvertes par l’opération. Avec les directives techniques adéquates, ils ont été intégrés dans le 13e plan quinquennal de développement de la sylviculture (2016-20), sachant que les expériences acquises pendant le projet ont été partagées avec 20 autres provinces.

Bénéficiaires

Peuplé de 935 habitants, le village de Zhifang se situe dans une zone montagneuse calcaire. Jusqu’en 2010, la montagne de Dahai, au sud du bourg, était totalement désertique. Avec le modèle de reboisement mixte et la plantation de noyers sur 40 hectares dans la partie basse des reliefs, les villageois bénéficient désormais de rentrées annuelles de 1,8 million de RMB (soit plus de 260 000 dollars), qui correspondent à une hausse du revenu par habitant de 1 925 RMB (environ 280 dollars) par an.

Le village de Hanjiagou et ses 131 familles compte 435 habitants. Avec le soutien du projet, les villageois ont créé en 2013 une plantation de thé de 7 hectares, procurant ce faisant plus de 800 années-homme d’emploi. Les cueilleurs de thé, essentiellement des femmes, peuvent gagner plus de 3 000 RMB par an (environ 436 dollars), sachant que le revenu annuel de la plantation est estimé à 1,42 million de RMB (plus de 206 000 dollars).