Des marchés du travail plus robustes pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité

28 avril 2014


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Le Groupe de la Banque mondiale met ses différents instruments de prêt et de développement des connaissances au service de la création d’emplois et de la protection des travailleurs. Les initiatives en la matière sont variées et portent aussi bien sur la réforme de la réglementation des affaires que sur les infrastructures et les travaux publics, ou encore sur la réglementation du travail et les programmes d’assurance sociale.

Défis

Bien que la croissance reste atone, les marchés de l’emploi des pays en développement poursuivent leur lent redressement après la crise financière mondiale. Une progression modérée du taux moyen d’augmentation des salaires a été constatée mais, contrairement au dynamisme qui prévalait au premier semestre 2012, la croissance de l’emploi s’est ralentie et les taux de chômage ont légèrement augmenté. L’Asie et surtout l’Amérique latine sont les régions les plus touchées par ce phénomène. Même dans les pays qui continuent de créer plus d’emplois comme le Brésil, la Turquie et la Roumanie, on observe soit une dégradation du taux de chômage soit une baisse des salaires. Le ralentissement de la croissance économique depuis le deuxième semestre 2012 explique en partie cette situation. En outre, la faiblesse de la reprise mondiale et les incertitudes concernant les politiques budgétaires et monétaires des États-Unis et de l’Europe risquent d’aggraver les tendances actuelles. On estime que plus d’un milliard de personnes dans le monde occupent des emplois peu rémunérés ou travaillent dans l’économie informelle. La situation des marchés de l’emploi est particulièrement préoccupante pour la jeunesse. Le taux de chômage des jeunes est parfois trois fois supérieur à celui des adultes et environ 260 millions de jeunes (40 % au Moyen-Orient et en Afrique du nord) ne travaillent pas, sans pour autant suivre des études.

Solutions

Les initiatives de la Banque mondiale en faveur de la création d’emploi consistent à coordonner les actions menées dans plusieurs domaines d’intervention : politiques macroéconomiques, climat de l’investissement, croissance industrielle, innovation et entrepreneuriat, développement du secteur privé, réglementations du travail, éducation et formation, protection sociale. Pour aider les pays à faire face aux défis de l’emploi, la Banque leur propose une assistance technique ainsi que des solutions de prêt et d’investissement. Elle constitue ainsi une base de données des projets réussis et favorise l’échange de bonnes pratiques entre les pays.

Résultats

Entre les exercices 2011 et 2013, les programmes pour l’emploi financés par le Groupe de la Banque mondiale ont bénéficié à 1,5 million de personnes, dont 731 000 femmes.

Exemples :

El Salvador : Projet de soutien du revenu et pour l’employabilité [BIRD]. Le programme PATI (« Programa de Apoyo Temporal al Ingreso »), mis en œuvre en El Salvador et financé par un prêt de 50 millions de dollars de la BIRD, garantit un revenu minimum aux ménages urbains pauvres tout en favorisant leur insertion sur le marché de l’emploi. Depuis son approbation en 2010, le projet a permis d’obtenir les premiers résultats suivants :

  • 24 841 personnes ont perçu un soutien du revenu dans le cadre du PATI, dont 72,3 % de femmes ;
  • 17 449 jeunes de 18 à 25 ans n’ayant pas suivi l’enseignement secondaire ont été inscrits au Réseau national pour l’emploi (Red Nacional de Empleo). 

République dominicaine : Projet de développement de la jeunesse [BIRD]. Achevé en 2013, ce projet a permis d’obtenir les résultats suivants :

  • 38 000 bénéficiaires ont participé à des stages de formation organisés en fonction de la demande des employeurs. Environ 95 % d’entre eux provenaient des régions les plus pauvres de la République dominicaine et 58 % étaient des femmes ;
  • 3 920 jeunes chômeurs sans qualification ont été formés et obtenu un travail grâce au programme d’emploi temporaire ;
  • 72 % des diplômés du programme pour l’emploi des jeunes ont trouvé un travail ou se sont installés à leur compte dans les six mois suivant la fin de la formation ;
  • 3 002 sociétés privées ont proposé des stages dans le cadre du programme ; 
  • 3 965 et 29 288 personnes supplémentaires, respectivement, ont suivi les stages d’éducation élémentaire et secondaire pour adultes. Cette « école de la deuxième chance » comptait 51 % de femmes tandis que 76 % des participants étaient issus des 40 % de ménages les plus pauvres.

Papouasie-Nouvelle-Guinée : Projet pour l’emploi des jeunes en milieu urbain (a)Grâce à un crédit de 16,7 millions accordé par l’IDA et à l’assistance technique du Groupe de la Banque mondiale, la Commission nationale du district de la capitale met actuellement en œuvre un programme destiné à soutenir l’emploi chez les jeunes. Depuis l’approbation du projet en janvier 2011 :

  • 3 500 jeunes ont été sélectionnés et 2 800 d’entre eux ont suivi une formation aux compétences pratiques de la vie quotidienne ; 1 200 ont participé à un programme d’emplois de courte durée, 800 d’entre eux se sont inscrits à l’une des deux formations de préparation à l’emploi et, parmi eux, 500 ont déjà obtenu leur diplôme.
  • Le volet sur la formation pratique en milieu de travail, qui favorise l’acquisition de connaissances approfondies et l’employabilité à long terme, a enclenché une dynamique qui ne se dément pas : le nombre de stages proposés par 80 employeurs est passé de 115 en avril 2013 à 240, et une soixantaine des jeunes bénéficiaires ont aujourd’hui un emploi permanent. 


« Je suis fière de ce diplôme et de faire un métier que j’adore. »

Daniela

L’une des 421 jeunes filles ayant suivi une formation diplômante à des métiers non traditionnels au Parc historique de la canne à sucre de Port-au-Prince, en Haïti.

Résultats de l’IDA

Libéria : Favoriser l’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes (a) 

En 2009, le ministère libérien de la Condition féminine et du Développement a lancé un programme visant à augmenter le taux d’emploi et le revenu de 2 500 jeunes femmes en leur assurant des moyens de subsistance et une formation aux compétences pratiques de la vie quotidienne, ainsi qu’en facilitant leur accès à un emploi productif. L’évaluation de l’impact de ce programme, mesuré par rapport à un groupe témoin n’en bénéficiant pas, a été très positive, sur le plan de l’emploi comme sur celui du revenu : le taux d’emploi des participantes a progressé de 47 % et leur revenu a augmenté de 80 %. En outre, cette évaluation a démontré des effets favorables sur divers éléments d’autonomisation, tels que l’accès à l’argent, la confiance en soi et une moindre inquiétude quant à l’avenir. En revanche, aucun impact net n’a été mis en évidence sur la fécondité ou le comportement sexuel. Au niveau des familles, les données font ressortir une amélioration de la sécurité alimentaire et une évolution des mentalités sur le plan des rapports de sexe. Enfin, une analyse préliminaire coût-bénéfice suggère que le coût budgétaire du programme de formation aux compétences entrepreneuriales est équivalent à deux années de revenus chez les bénéficiaires du programme. 

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Sur l’exercice 2013, les financements du Groupe de la Banque mondiale relatifs à l’emploi ont totalisé 321 millions de dollars, contre 189 millions pour 2012, répartis comme suit : 210 millions de prêts de la BIRD, 110 millions de crédits de l’IDA et 1,3 million de dons. Le Groupe a par ailleurs réalisé 34 analyses économiques et sectorielles et 22 projets d’assistance technique portant sur des aspects liés aux marchés du travail. Ses programmes englobent toute une série d’interventions liées à l’emploi : prestations de chômage, travaux publics, services de l’emploi, formations, soutien au travail indépendant et à l’entrepreneuriat, et accès au crédit. En 2013, ce sont les services de la Banque mondiale en charge de l’Amérique latine/Caraïbes et de l’Afrique qui ont été à l’origine des plus gros volumes de prêts en appui au marché du travail, avec des financements respectifs de 11 et 9 millions de dollars.

Partenaires

  • Le Conseil de coopération inter-institutions sur la protection sociale (SPIAC-B), coprésidé par l’OIT et la Banque mondiale, a été créé en 2012 en réponse à une demande du groupe de travail du G20 sur le développement. Son objectif est de coordonner les initiatives des organismes multilatéraux et bilatéraux en matière de protection sociale. De nombreuses agences de l’ONU, des banques régionales et des partenaires bilatéraux figurent parmi ses membres.
  • Dialogue mondial IFI-Syndicats : ce partenariat vise à susciter et faciliter un dialogue permanent entre les institutions financières internationales et les fédérations syndicales internationales (en particulier la Confédération syndicale internationale, l’organisation qui les rassemble), en organisant des rencontres biannuelles et d’autres réunions avec le Fonds monétaire international et les syndicats.
  • L’État des lieux de l’emploi des jeunes (a) est un répertoire mondial des interventions d’appui à la jeunesse. Il est élaboré en liaison avec l’Organisation internationale du travail (OIT), la Banque interaméricaine de développement, le Réseau pour l’emploi des jeunes et l’Agence de coopération technique allemande (GIZ).
  • Collaboration avec l’Institut d’études du travail de Bonn (a), sous la forme d’activités en lien avec la Plateforme des savoirs sur l’emploi et de programmes conjoints de formation et de colloques.
  • Gestion d’un fonds fiduciaire multidonateurs de soutien aux marchés du travail, à la création d’emplois et à la croissance économique afin de remédier au manque de connaissances et de capacités dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ce fonds finance des activités pilotes, des recherches et des actions de renforcement des capacités d’entrepreneuriat, des compétences et de l’employabilité, ainsi que des études sur les migrations, l’emploi informel, le travail indépendant et l’entrepreneuriat.
  • Partenariat mondial pour l’emploi des jeunes (a) : coordination des méthodologies et de la collecte des résultats des recherches, tout particulièrement en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. Le Partenariat publie des études sur les politiques et problématiques d’emploi des jeunes, finance des évaluations d’impact, fournit une assistance technique et organise des ateliers et différentes manifestation de diffusion du savoir. Les partenaires sont notamment la Fondation internationale pour la jeunesse, le programme « Understanding Children’s Work », le Réseau pour l’emploi des jeunes et l’Institut arabe pour le développement urbain.

Perspectives

Le Groupe de la Banque mondiale s’attache actuellement à mettre en pratique les conclusions du Rapport sur le développement dans le monde 2013 consacré à l’emploi ainsi que les axes exposés dans sa stratégie 2012-2022 pour le travail et la protection sociale. Le rapport souligne que l’emploi est un facteur déterminant du développement économique et qu’il est essentiel au bien-être des populations, mais aussi à l’amélioration de la productivité et de la cohésion sociale.

Afin de favoriser la réalisation des objectifs ainsi fixés, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à :

  • poursuivre les actions engagées dans le cadre de la Plateforme des savoirs sur l’emploi, en partenariat avec l’IZA, McKinsey & Company, l’Association d’économie d’Amérique latine et des Caraïbes et le Centre canadien de recherches pour le développement international. Cette plateforme rassemble des experts et des responsables politiques du monde entier dans le but de renforcer les approches multisectorielles dans les programmes pour l’emploi ;
  • mobiliser des ressources et des partenariats pour augmenter le flux de capitaux investis dans la création d’emplois ;
  • promouvoir et encourager l’élaboration de stratégies d’emploi multisectorielles à l’échelle des pays ;
  • continuer ses travaux d’analyse, en liaison avec les gouvernements nationaux et le secteur privé, afin de déterminer le potentiel de création d’emplois de secteurs industriels spécifiques et d’investir dans ces derniers ;
  • conduire et diffuser des évaluations d’impact ;
  • soutenir la collecte et l’analyse de données pour améliorer les évaluations et les analyses comparatives des marchés de l’emploi, et renforcer les systèmes d’information et les outils d’enquêtes nationaux ;
  • élaborer et diffuser des manuels opérationnels relatifs aux interventions en faveur de l’emploi susceptibles de généralisation.

Bénéficiaires

« Je suis fière de ce diplôme et de faire un métier que j’adore », témoigne Daniela. Elle a suivi une formation de six mois à la conduite de machineries lourdes, comme 420 autres jeunes filles ayant reçu une formation diplômante à des métiers non traditionnels au Parc historique de la canne à sucre de Port-au-Prince, en Haïti. Ce groupe est le premier à bénéficier d’un programme de la Banque mondiale mis en place sous l’égide de l’Initiative pour les adolescentes et qui concernera à terme un millier de jeunes femmes. À ce jour, seules 10 % de celles ayant intégré le programme l’ont abandonné. En Haïti, cette initiative est menée en partenariat avec des ONG communautaires locales, des centres de formation publics et privés et des entreprises. Elle permet à des jeunes femmes haïtiennes défavorisées (de 17 à 21 ans), qui sont nettement sous-représentées sur le marché de l’emploi officiel, de bénéficier de formations techniques et de développement de compétences générales. Son objectif est de faciliter la transition de l’école au marché du travail et d’améliorer l’employabilité et le revenu. Les jeunes femmes sont formées à la maçonnerie, à l’électricité, à la conduite de machineries lourdes, à la menuiserie et aux métiers de l’hôtellerie. Le programme met aussi l’accent sur l’évolution des comportements, ce qui permet aux jeunes femmes de prendre conscience de leurs aptitudes relationnelles et d’améliorer leur confiance en elles-mêmes.

1,5 million
de personnes ont bénéficié des programmes en faveur du marché de l’emploi




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