Un programme de logistique commerciale renforce la compétitivité du secteur privé dans plus de 50 pays

07 avril 2014


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Port de Radès, Tunisie

© Dana Smillie / Banque mondiale

Le Programme de logistique commerciale, qui relève du département du Groupe de la Banque mondiale chargé du climat de l’investissement, aide les pays en développement à introduire des systèmes et des services efficaces de logistique commerciale en vue de conforter la compétitivité du secteur privé et, partant, de doper les investissements, les échanges et la création d’emplois. Sept ans après son lancement, le programme gère désormais des projets dans les six régions du Groupe et dans plus de 50 pays, notamment parmi ceux éligibles aux financements de l’IDA et en situation de fragilité ou de conflit.

Défis

L’inefficacité des systèmes de gestion frontalière et la lourdeur des procédures commerciales entraînent des pertes considérables, en temps et en argent. En Colombie, le dédouanement et l’importation de produits constituent une véritable course d’obstacles et provoquent des retards importants : selon des données Doing Business de 2008, il fallait 20 jours de démarches pour importer et 24 jours pour exporter. Au Libéria, le processus d’import-export est long, contraignant et bureaucratique, puisqu’il implique de suivre plus de 40 étapes pour le dédouanement des produits et de produire une quantité phénoménale de documents. Cette inefficacité et cette imprévisibilité de la logistique commerciale rallongent la durée et renchérissent le coût des transactions pour tous ceux qui cherchent à pénétrer sur les marchés mondiaux.

Solutions

Le Programme de logistique commerciale s’attaque à ces obstacles en simplifiant et harmonisant les procédures douanières et les documents à fournir, en intégrant des systèmes de gestion du risque pour les étapes de dédouanement et d’inspection aux frontières et en favorisant l’informatisation des procédures commerciales et la création de guichets uniques. Les équipes travaillant sur le climat de l’investissement s’appuient sur le cadre suivant pour fournir des conseils et une assistance technique adaptés :

  • programmes de réponse rapide (10-12 mois) : identification et mise en place de mesures à effet rapide susceptibles de renforcer la confiance, d’enclencher des réformes et de poser les jalons de réformes à moyen et long termes ;
  • programmes de réforme systématique (environ 3 ans) : prolongation des initiatives prises pour une réponse rapide, en s’attachant aux principaux obstacles et en défendant les meilleures pratiques pour la mise en place de chaînes logistiques commerciales efficaces ;
  • programmes régionaux (4-5 ans) : simplification de l’accès aux marchés régionaux et mondiaux et apport de solutions aux économies enclavées, de transit et insulaires.

Résultats

Fort de projets dans plus de 50 pays, le programme a élargi son champ d’intervention pour l’assistance technique afin de contribuer à l’application de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’atteler aux obstacles logistiques dans les chaînes d’approvisionnement agro-industrielles, améliorer la logistique et les services de distribution à l’échelon national et faciliter l’intégration régionale. Étayé par un solide cadre de suivi et d’évaluation conçu pour apprécier les résultats et l’impact des réformes, le programme a fait la preuve de son efficacité.

En Colombie, ce sont près de 200 millions de dollars qui ont pu être économisés par le secteur privé grâce à l’élaboration d’une politique nationale de gestion du risque de fret pour les ports du pays et à l’amélioration du guichet unique en charge du commerce extérieur. Au Népal, les réformes commerciales ont permis d’harmoniser les horaires d’ouverture des douanes du pays avec ceux de l’Inde et de la Chine, ses voisins, ce qui a incité les banques dans les grands postes de douane à faire de même et, ce faisant, augmenté de 14 % le nombre de jours d’activité commerciale effective. Au Libéria, les étapes de dédouanement ont été réduites de 74 %, passant de 42 à 10, sachant que l’automatisation du système a permis d’augmenter de 80 % les recettes douanières entre 2009 et 2011, de 5 à 9 millions de dollars.

En Arménie, les négociants bénéficient désormais d’un temps de transaction réduit pour acheminer leurs produits jusqu’aux marchés. La suppression des licences d’exportation et des certificats techniques a ramené le nombre de documents à produire de 7 à 5 et fait baisser le délai d’exportation de 56 % en 3 ans. Les exportateurs arméniens ne sont plus tenus de produire des procès-verbaux d’essais réalisés par des experts en vue de l’obtention d’un certificat d’origine, ce qui réduit les délais de 4 jours et les coûts de transaction par opération de 100 dollars.


« Le soutien et l’expertise de l’équipe en charge de la logistique commerciale ont été déterminants pour lever les obstacles à l’import-export en Arménie. Une dizaine de règlements douaniers et de contrôle technique ont été supprimés ou modifiés, faisant place à un processus de transaction commerciale plus rationnel et améliorant les conditions de travail des négociants. Nous sommes extrêmement satisfaits de voir que ces efforts ont fait de l’Arménie une destination plus attrayante pour les investisseurs. »

Karine Minasyan

Vice-ministre de l’Économie, ministère de l’Économie, Arménie

Au Burkina Faso, le commerce transfrontalier a été simplifié par l’automatisation du transit ferroviaire avec la Côte d’Ivoire et la suppression des règles de fourniture de documents de transit à l’import-export. Les négociants expédiant des marchandises vers le Togo bénéficient aussi d’un nouveau système de dédouanement interconnecté. Le nombre de rotations par camion entre Lomé et Ouagadougou a augmenté de 17 % dès le premier mois, de 3 993 à 4 686. Les chauffeurs routiers interrogés estiment qu’ils pourront ainsi doubler leurs allers-retours. Après avoir accepté les recommandations de l’équipe projet du Groupe de la Banque mondiale, le gouvernement du Burkina Faso a publié un décret, le 3 octobre 2013, instituant une commission nationale chargée de surveiller les éventuels obstacles restants à la libre circulation des personnes et des biens le long des couloirs reliant le pays au reste de l’Afrique de l’Ouest, dans le but de les éliminer.


« L’expertise internationale et le professionnalisme de l’équipe du Groupe de la Banque mondiale chargée de la logistique commerciale ont été essentiels pour mettre en œuvre un délicat programme de réformes qui a considérablement amélioré les services de facilitation des échanges du Burkina Faso. Nous nous réjouissons de bénéficier de son appui pour concevoir des solutions régionales qui ouvriront de nouveaux débouchés à notre pays. »

Ousmane Guiro

Directeur général des douanes, Burkina Faso

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

L’IFC et la BIRD ont contribué à hauteur respective de 598 000 et 775 000 dollars (dont 729 000 dollars alloués par le Fonds fiduciaire norvégien et 45 000 dollars au titre d’une demande de don pour le commerce en Afrique de l’Ouest). Par ailleurs, la Catalogne a fourni 165 000 dollars, les Pays-Bas, 77 000 dollars, la Coopération autrichienne, 62 000 dollars, le Japon, 27 000 dollars et le Service-conseil pour l’investissement étranger (FIAS), 150 000 dollars (le FIAS regroupe les pays donateurs suivants : Australie, Autriche, Canada, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse).

Partenaires

Le programme intervient en étroite concertation avec le Fonds monétaire international, la Banque interaméricaine de développement, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), l’OMC, l’Organisation mondiale des douanes, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le ministère américain du Commerce et d’autres partenaires au développement, dont l’Australie, l’Autriche, le Canada, la Catalogne, l’Espagne, la France, l’Irlande, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et l’Union européenne.

Perspectives

Le département du Groupe de la Banque mondiale chargé des investissements climatiques lance un programme d’assistance technique pour aider les pays en développement à réformer leurs pratiques de facilitation des échanges d’une manière qui soit cohérente par rapport aux principaux volets de l’Accord sur la facilitation des échanges signé lors de la 9e conférence ministérielle de l’OMC, à Bali (Indonésie) en décembre 2013. Ce programme s’appuie sur le travail des services de conseil en logistique commerciale du Groupe. Prévu initialement pour une durée de cinq ans (2014-2018), ce programme devrait lever entre 20 et 50 millions de financement auprès des différents donateurs et partenaires. Il aura pour priorité d’aider les pays en développement à mettre effectivement en œuvre l’accord de l’OMC dans le but de renforcer la compétitivité des opérateurs privés et, ce faisant, de doper les échanges, les investissements et la création d’emplois.





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