Défis
L’inefficacité des systèmes de gestion frontalière et la lourdeur des procédures commerciales entraînent des pertes considérables, en temps et en argent. En Colombie, le dédouanement et l’importation de produits constituent une véritable course d’obstacles et provoquent des retards importants : selon des données Doing Business de 2008, il fallait 20 jours de démarches pour importer et 24 jours pour exporter. Au Libéria, le processus d’import-export est long, contraignant et bureaucratique, puisqu’il implique de suivre plus de 40 étapes pour le dédouanement des produits et de produire une quantité phénoménale de documents. Cette inefficacité et cette imprévisibilité de la logistique commerciale rallongent la durée et renchérissent le coût des transactions pour tous ceux qui cherchent à pénétrer sur les marchés mondiaux.
Solutions
Le Programme de logistique commerciale s’attaque à ces obstacles en simplifiant et harmonisant les procédures douanières et les documents à fournir, en intégrant des systèmes de gestion du risque pour les étapes de dédouanement et d’inspection aux frontières et en favorisant l’informatisation des procédures commerciales et la création de guichets uniques. Les équipes travaillant sur le climat de l’investissement s’appuient sur le cadre suivant pour fournir des conseils et une assistance technique adaptés :
- programmes de réponse rapide (10-12 mois) : identification et mise en place de mesures à effet rapide susceptibles de renforcer la confiance, d’enclencher des réformes et de poser les jalons de réformes à moyen et long termes ;
- programmes de réforme systématique (environ 3 ans) : prolongation des initiatives prises pour une réponse rapide, en s’attachant aux principaux obstacles et en défendant les meilleures pratiques pour la mise en place de chaînes logistiques commerciales efficaces ;
- programmes régionaux (4-5 ans) : simplification de l’accès aux marchés régionaux et mondiaux et apport de solutions aux économies enclavées, de transit et insulaires.
Résultats
Fort de projets dans plus de 50 pays, le programme a élargi son champ d’intervention pour l’assistance technique afin de contribuer à l’application de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’atteler aux obstacles logistiques dans les chaînes d’approvisionnement agro-industrielles, améliorer la logistique et les services de distribution à l’échelon national et faciliter l’intégration régionale. Étayé par un solide cadre de suivi et d’évaluation conçu pour apprécier les résultats et l’impact des réformes, le programme a fait la preuve de son efficacité.
En Colombie, ce sont près de 200 millions de dollars qui ont pu être économisés par le secteur privé grâce à l’élaboration d’une politique nationale de gestion du risque de fret pour les ports du pays et à l’amélioration du guichet unique en charge du commerce extérieur. Au Népal, les réformes commerciales ont permis d’harmoniser les horaires d’ouverture des douanes du pays avec ceux de l’Inde et de la Chine, ses voisins, ce qui a incité les banques dans les grands postes de douane à faire de même et, ce faisant, augmenté de 14 % le nombre de jours d’activité commerciale effective. Au Libéria, les étapes de dédouanement ont été réduites de 74 %, passant de 42 à 10, sachant que l’automatisation du système a permis d’augmenter de 80 % les recettes douanières entre 2009 et 2011, de 5 à 9 millions de dollars.
En Arménie, les négociants bénéficient désormais d’un temps de transaction réduit pour acheminer leurs produits jusqu’aux marchés. La suppression des licences d’exportation et des certificats techniques a ramené le nombre de documents à produire de 7 à 5 et fait baisser le délai d’exportation de 56 % en 3 ans. Les exportateurs arméniens ne sont plus tenus de produire des procès-verbaux d’essais réalisés par des experts en vue de l’obtention d’un certificat d’origine, ce qui réduit les délais de 4 jours et les coûts de transaction par opération de 100 dollars.