Projet d’intervention d’urgence pour l’eau à Gaza

29 avril 2013


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En dépit des dégâts importants qu’ont subis les infrastructures pour l’approvisionnement en eau et l’évacuation et le traitement des eaux usées lors de la seconde Intifada, le Groupe de la Banque mondiale a su réagir rapidement et efficacement pour restaurer l’accès à ces services. La totalité de la population de Gaza (près de 1,6 million d’habitants à la clôture du projet) bénéficie aujourd’hui d’une eau et de services de meilleure qualité. Par ailleurs, la création d’une compagnie des eaux autonome garantit une gestion et un suivi plus efficaces du réseau.

Défi

Le projet est né dans le contexte difficile de la crise politique, sociale, économique et institutionnelle profonde qui a frappé les Territoires palestiniens lors de la seconde Intifada (2000-2005). Ce conflit a entravé le programme de réformes et gravement endommagé le réseau de distribution d’eau et d’assainissement, ainsi que d’autres équipements. Entre septembre 2000 et juillet 2003, le montant des dégâts occasionnés par le conflit au niveau de la totalité des infrastructures des Territoires palestiniens s’élève à 900 millions de dollars, dont 140 millions pour le seul secteur de l’alimentation en eau et de l'assainissement (soit environ 25 % du coût financier total). Ce préjudice s’explique par la destruction de pompes à eau et de puits et l’endommagement des réseaux d'approvisionnement en eau, des systèmes et des pompes d’assainissement, des équipements de traitement des eaux usées et d’autres installations. Par ailleurs, en raison de l’exacerbation de la crise et de l’appauvrissement des populations, la Régie palestinienne des eaux et les municipalités ne parvenaient pas à recouvrer les factures.

Solution

Le projet avait pour priorité l'amélioration des prestations de services de distribution d’eau et d'assainissement à Gaza et la création de l'Office des eaux des municipalités côtières (CMWU) autonome, efficace et moderne. Il s’agissait par ailleurs de consolider la capacité de la Régie palestinienne des eaux (PWA) à réglementer le secteur. Le projet comportait trois séries d’indicateurs portant sur :

  • la constance et la conformité aux normes des services : La distribution d'eau potable devait satisfaire à des normes établies en termes qualitatifs et quantitatifs, tout comme la collecte et la récupération des eaux usées.

  • la mise en place d’un Office des eaux des municipalités côtières parfaitement fonctionnel et opérationnel : celui-ci devait être en mesure de fixer des objectifs clairs et de contrôler la performance de ses prestations, sur la base de plans d’action relatifs aux besoins d’investissement et aux priorités identifiés.

  • le renforcement des capacités de la Régie palestinienne des eaux : celle-ci devait pouvoir contrôler de manière régulière et exhaustive les prélèvements d’eau, ainsi que la qualité des eaux souterraines et des eaux usées, et publier périodiquement des comptes rendus sur la conformité aux normes adoptées.

Les services de l’eau ont également recouvert le forage de nouveaux puits, qui s’est traduit par une meilleure qualité de l’eau, avec la mise hors service de puits où le taux de salinité était élevé. Un processus continu de modernisation, de maintenance et de remplacement assure le bon fonctionnement de chacun des puits en activité et des équipements connexes.

Résultats

À la clôture du projet (janvier 2012), les données relatives à la qualité de l’eau révélaient un pourcentage de désinfection (proportion de l’eau dépourvue d’agents infectieux) de 99,8 %. Les plages d’exploitation des puits atteignaient l'objectif convenu des 90 % et la qualité des effluents satisfaisait aux normes exigées. La modernisation des puits permet aujourd’hui de garantir l'approvisionnement en eau aux 25 municipalités et 1,6 million d’habitants que compte Gaza. Sur la période 2006-2011, le projet a atteint les réalisations clés suivantes :

  • Forage de plus de 50 puits destinés à la production d’eau avec capacité de pompage réduite (puits nouveaux ou en remplacement de puits pollués) ;
  • Fourniture de produits chimiques et de pompes doseuses ; désinfection par le chlore de 99,7 % de l’alimentation en eau ;
  • Remplacement de plus de 30 000 mètres de tuyaux de raccordement et de conduites principales en amiante ; installation de 15 000 compteurs chez les particuliers et 20 compteurs dans des établissements publics ;
  • Établissement d’un programme de contrôle pour les usines de traitement des eaux usées ;
  • Création d’un plan d’intervention d’urgence, à la suite de l’éclatement d’un bassin de décantation temporaire de l’usine de traitement de Beit Lahia.

L'Office des eaux des municipalités côtières est désormais parfaitement opérationnel : il fixe des objectifs clairs et contrôle la performance de ses prestations sur la base de plans d'action relatifs aux besoins d’investissement et aux priorités identifiés. Les composantes institutionnelles du projet ont veillé au maintien de l’expertise au sein de la structure et à l’amélioration de sa gestion.

Au cours de la mise en œuvre du projet et dès son lancement, la Régie palestinienne des eaux était parvenue à accroître ses prérogatives en matière de réglementation, de communication et d’octroi de licences. Cependant, à la clôture du projet, son autorité était sapée, du fait de la séparation de Gaza, entraînant une moindre efficacité de ses services.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le coût total du projet s’est élevé à 31 millions de dollars. Le financement a été assuré par la Banque mondiale, en coordination étroite avec d’autres donateurs de premier plan, comme la Banque islamique de développement (IDB), la Banque allemande pour le développement (KfW), l’Union européenne, l’Agence suédoise pour le développement international (Sida), par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire pour la Cisjordanie et Gaza.

Partenaires

Outre l’aide fournie par la Banque mondiale, le programme de distribution d'eau et d'assainissement a bénéficié du soutien des partenaires au développement et des donateurs suivants : CARE, Oxfam International, Save the Children, Agence suédoise pour le développement international (Sida), Agence française de développement (AFD), Banque allemande pour le développement (KfW), Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Union européenne, Banque islamique de développement (IDB), Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Coopération italienne au développement, Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Croissant-Rouge du Qatar, Acción contra el Hambre (ACH), Gruppo di Volontariato Civile (GVC), American Near East Refugee Aid (ANERA), Islamic Relief, Earth Systems Science Partnership Palestinian Hydrology Group PHG, Société du Croissant-Rouge turc et Al-Tawen.

Perspectives

La scission politique dans les Territoires palestiniens a entravé les avancées du contrat de gestion et la consolidation de l’ensemble des services municipaux de l’eau au sein de l'Office des eaux des municipalités côtières, du fait de l’absence d’un certain nombre de municipalités de Gaza. En dépit de ces écueils, cette structure a réalisé des progrès tangibles dans l’élargissement de l’accès à l’approvisionnement en eau pour les particuliers, la désinfection de l’eau fournie et la diminution des pertes sur les réseaux d’alimentation. Elle a par ailleurs pu garantir le bon fonctionnement de la distribution d’eau et de l’assainissement pour répondre à la demande croissante. Depuis sa création voilà sept ans, l'Office des eaux des municipalités côtières a mené un large éventail de projets, d’une valeur supérieure à 150 millions de dollars et financés par la Banque mondiale et d’autres donateurs. Cependant, l’objectif de devenir un prestataire de services viable sur le plan financier demeure très éloigné.

Bénéficiaires

Les premiers bénéficiaires ont été les habitants de Gaza établis dans les zones de service concernées par le projet (un chiffre estimé à 1,2 million de personnes, au stade de l’instruction du projet, et à 1,6 million, lors de la clôture du projet). Les ménages à bas revenus bénéficient notamment de services d’alimentation en eau fiables et à des tarifs bien inférieurs que ceux pratiqués par les vendeurs d’eau. La modernisation des services de distribution d’eau et d’assainissement se traduira également pour ces foyers par une amélioration de leur santé et de leur cadre de vie.






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