Jamaïque : créer des emplois dans l’économie virtuelle

24 avril 2013


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Membres de l’équipe PPS, qui a remporté le Grand Prix du concours de logiciels.

Banque mondiale

Créé et mis en œuvre en l’espace de quatre mois avec moins de 200 000 dollars, le projet Digital Jam 2.0 visait à promouvoir l’emploi des jeunes Jamaïcains dans l’économie virtuelle mondiale. Il a notamment permis d’obtenir les résultats suivants : plus de 4 000 jeunes ont trouvé un emploi sur des plates-formes électroniques ; des fonds ont été mis en place pour aider de jeunes entreprises à se lancer dans l’économie des applications ; des logiciels ont été commercialisés ; des jeunes ont pu entreprendre des stages dans de grandes entreprises de télécommunications des Caraïbes ; les lauréats du concours de logiciels ont reçu des bourses pour un programme de maîtrise à l’Université Howard à Washington, et des entreprises de télécommunications locales et internationales ont offert des programmes de mentorat.

Défi

La Jamaïque compte 800 000 jeunes âgés de 12 à 35 ans, soit environ 34 % de la population. Au cours des prochaines années, les nouveaux emplois ne viendront pas des secteurs traditionnels (agriculture, tourisme et industries manufacturières), où le pays est commercialement désavantagé en raison de sa petite taille et de son insularité, à quoi s’ajoutent des problèmes tels que notamment le coût élevé de l’énergie, la criminalité et la violence. Les programmes de formation professionnelle déjà mis en place pour tenter de résoudre le problème du chômage ne donnent pas les résultats escomptés. La question des liens avec le marché du travail et la nécessité de faciliter l’entrée des jeunes diplômés sur ce marché sont négligés. En outre, le chômage et le sous-emploi sont endémiques dans tous les groupes socioéconomiques, y compris parmi les titulaires de diplômes de l’enseignement secondaire ou supérieur. Enfin, la fragilité macroéconomique de la Jamaïque l’empêche d’emprunter aux organismes de crédit internationaux. Pour aider la Jamaïque à résoudre l’un de ses problèmes les plus urgents, le chômage des jeunes, il fallait sortir des sentiers battus.

Solution

Digital Jam 2.0 a aidé à résoudre le problème du chômage des jeunes Jamaïcains en leur offrant de nouveaux débouchés dans l’économie virtuelle mondiale (microtravail et « e-lancing ») et l’« économie des applications », un secteur en plein essor. Le microtravail consiste à découper le travail en « microtâches » (marquage d’images, extraction de données) qui peuvent être exécutées en ligne par des personnes sans qualifications techniques particulières. L’expression e-lancing désigne tous les travaux contractuels pouvant s’effectuer en ligne et dont le produit peut être comprimé sous forme de fichier. Digital Jam 2.0 a organisé une foire à l’emploi qui a permis aux jeunes de rencontrer des représentants d’une quarantaine de grandes entreprises de télécommunications locales et internationales.


« Nous avons pu rencontrer les poids lourds de la Silicon Valley et apprendre à leur contact. Cela a également incité les jeunes à avoir davantage confiance dans la création d’entreprise, en nous faisant découvrir des moyens d’utiliser nos capacités et notre talent, par exemple pour offrir des services des technologies de l’information de classe mondiale depuis notre centre informatique jamaïcain.  »

Roxanne Wanliss

Jeune participante de 25 ans originaire de Kingston.

Résultats

Lancé en juin 2012, Digital Jam 2.0 a permis à 2 000 jeunes Jamaïcains de participer à une série d’épreuves (concours d’applications et hackathon sur le monde du sport), ateliers, exposés sur la conception de logiciels pour mobile et présentations par des experts et des jeunes qui ont trouvé un emploi en ligne. Le projet a également permis aux jeunes Jamaïcains de montrer qu’ils avaient les capacités, le talent et la détermination nécessaires pour « changer la donne » et devenir le moteur d’une société du savoir.

  • Création d’environ 4 400 nouveaux emplois (microtravail et e-lancing) occupés par des jeunes Jamaïcains.
  • Mise en place, par le ministère de l’industrie, de l’investissement et du commerce, d’un guichet de financement pour les jeunes entreprises.
  • Manifestation d’intérêt de certains investisseurs pour les applications mises au point dans le cadre de Digital Jam 2.0.
  • Huit stages offerts dans de grandes entreprises de télécommunications à la Jamaïque et dans le bassin des Caraïbes.
  • Deux bourses permettant de financer entièrement des études de maîtrise à l’Université Howard, offertes aux lauréats du concours de logiciels.
  • Présentation des logiciels gagnants au pavillon de la Jamaïque aux Jeux olympiques de Londres en août 2012.
  • Programme de mentorat dans la Silicon Valley offert aux gagnants par Microsoft Jamaïque et MobileWorks.
  • Signature d’un accord avec la University of Technology pour aider de jeunes entreprises de conception de logiciels à démarrer, dans le cadre d’une collaboration avec le Centre d’incubation d’entreprises technologiques de l’université.
  • Partenariat avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) pour un projet pilote dans le secteur de la conception numérique.
  • La Development Bank of Jamaica, le Grace Kennedy Financial Group, la Jamaica National Building Society et Microsoft Jamaïque se sont déclarés prêts à recevoir des demandes de financement pour des activités telles que l’incubation d’entreprises de conception de logiciels dirigées par des jeunes Jamaïcains, la mise en place de services bancaires mobiles pour faciliter le paiement des microtravailleurs, la numérisation des documents administratifs et le développement de l’administration en ligne.

« La Banque mondiale a fourni un appui remarquable en proposant cette rencontre, en réunissant les partenaires voulus et en facilitant notre participation. Toute autre aide de ce type serait la bienvenue.  »

Anand Pramod Kulkarni

PDG, Mobileworks

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Annonce des gagnants du concours de logiciels dans la salle plénière.

Banque mondiale

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale a fourni une assistance technique d’une valeur d’environ 200 000 dollars pour la conception et la mise en œuvre de ce programme.

Des ressources complémentaires ont été fournies par Flow Columbus Business Solutions, le JNBS Group, Landline Internet Mobile and Entertainment Services (LIME), l’USAID, Microsoft Jamaïque, Research in Motion (RIM) Blackberry, Telegens et Kariblink, qui ont fourni l’équivalent de 100 000 dollars sous forme de prix (sommes d’argent et cadeaux) décernés aux lauréats du concours, temps d’antenne à la radio et à la télévision, coûts de connexion et location des installations utilisées pour cette manifestation. Le projet a reçu le ferme soutien du gouvernement jamaïcain, notamment du ministère de la jeunesse et de la culture, du ministère de l’industrie, de l’investissement et du commerce, et du ministère de la science, de la technologie, de l’énergie et des mines. Des partenariats ont été noués avec les chefs de file du secteur, notamment des grandes entreprises de la Silicon Valley telles que Samasource, Microworkers, MobileWorks, Freelancer (compagnie australienne), Soundtracker, Wildfire Interactive et 500 Startups.


« Nous sommes convaincus que c’est la voie de l’avenir pour la Jamaïque, et la Banque mondiale a donné l’impulsion.  »

Marcelle Smart

Chef pays, Microsoft Jamaïque

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De gauche à droite : Fabio Pittaluga (chef d’équipe de projet, Banque mondiale), Lisa Hanna (ministre de la Jeunesse et de la Culture), Giorgio Valentini (représentant de la Banque mondiale à la Jamaïque) et Ede Ijjazs Vasquez (directeur du département Développement durable pour l’Amérique latine et les Caraïbes à la Banque mondiale). 

Banque mondiale

Perspectives

Digital Jam 2.0 a suscité un vif intérêt de la part de nombreux partenaires. Des acteurs nationaux et internationaux du secteur privé forment des partenariats pour créer des centres de microtravail à la Jamaïque, qui seront entièrement financés par le secteur privé. La Banque mondiale et l’USAID négocient un accord de production à financement externe afin de continuer d’attirer l’attention sur les possibilités de travail en ligne, tout particulièrement sur le créneau des industries créatives. Le gouvernement jamaïcain a exprimé le vœu que Digital Jam devienne une manifestation annuelle et la Banque étudie les possibilités à cet égard. Le Bangladesh et la Fédération de Russie ont proposé d’organiser une nouvelle édition de la rencontre.

Environ 4 400
jeunes Jamaïcains ont trouvé un emploi sur des plates-formes électroniques

CARTE DU PROJET



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