La genèse de l’énergie thermosolaire en Égypte

23 avril 2013


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L’objectif du projet était d’accroître la part de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire dans la production énergétique totale de l’Égypte.


L’objectif primordial du don octroyé conjointement par la Banque mondiale et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) au projet de Kureimat était de démontrer la viabilité technique d’une centrale thermosolaire à cycle combiné intégré en Égypte et ailleurs dans le monde. Le projet a augmenté la part de la production d’électricité d’origine solaire en Égypte et a contribué à la réalisation de l’objectif du gouvernement de diversifier la production d’électricité.

Défi

L’économie égyptienne connaît une expansion rapide qui lui impose de disposer d’une source d’énergie électrique fiable et à bas coût. Le taux de croissance de la demande d’électricité en Égypte a dépassé les 6,5 % par an au cours des dix dernières années et devrait demeurer dans une fourchette comprise entre 6 et 7 % au cours de la prochaine décennie. En 2002, environ 95 % de la population en Égypte était raccordée au réseau électrique national (contre 91 % dans l’ensemble de la région). La demande totale d’électricité — évaluée à 83 térawatts-heures (TWh) — était couverte à hauteur de 78 % par des centrales thermiques, dont 90 % fonctionnaient au gaz naturel et 10 % au mazout, de 19 % par des centrales hydroélectriques (Grand barrage d’Assouan) et de 3 % par des producteurs indépendants d’électricité, 3 % de ce pourcentage provenant d’éoliennes.

Solution

L’objectif du projet était d’accroître la part de l’électricité produite à partir de l’énergie solaire dans la production énergétique totale de l’Égypte et de contribuer ainsi à la réalisation de l’objectif du gouvernement de diversifier la production d’électricité. L’objectif de développement global du projet était de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provoquées par l’activité humaine en augmentant la part de marché des technologies à faible émission. La Banque savait également que ce projet servirait à démontrer la viabilité opérationnelle de la technologie de production d’énergie hybride thermosolaire en Égypte et ailleurs dans le monde. Le projet faisait de fait partie d’un ensemble d’opérations similaires lancées à travers le monde avec le soutien du FEM et d’autres bailleurs de fonds, et s’inscrivait dans le cadre d’une initiative menée à l’échelle mondiale en vue d’accélérer, par la démonstration, l’apprentissage et la diffusion, la réduction des coûts et l’exploitation commerciale de technologies à grande échelle ayant un faible taux d’émission de GES. De manière secondaire, le projet avait pour but d’apporter une contribution modeste mais néanmoins directe à la réduction des émissions de GES.

Résultats

La construction de la centrale électrique thermosolaire à cycle combiné intégré de Kureimat a débuté en janvier 2008 et sa mise en service commerciale est intervenue à la fin juin 2011. Le projet a atteint l’objectif de développement qui lui était assigné, à savoir augmenter la part de la production d’électricité d’origine solaire (20 mégawatts) en Égypte et a contribué à la réalisation de l’objectif du gouvernement de diversifier la production d’énergie électrique.

Malgré sa contribution modeste à la capacité totale de production solaire en Égypte, ce projet a démontré la viabilité de l’exploitation d’une nouvelle technologie et ouvert ainsi des perspectives pour l’expansion et la diversification du bouquet énergétique national. Même si le coût de cette technologie est pour l’instant très onéreux, son adoption, à terme, par des marchés importants, pourrait assurer sa compétitivité future. L’Égypte pourrait créer une filière industrielle locale pour la fabrication des équipements nécessaires.

La diffusion des enseignements tirés du projet devrait également permettre à celui-ci de réaliser son objectif global de développement, à savoir réduire les émissions de GES provoquées par les activités humaines en augmentant la part de marché des technologies à faible émission. La réalisation du projet de centrale thermosolaire à cycle combiné intégré de Kureimat a permis de mieux faire connaître cette technologie en Égypte et dans la région. Elle a également suscité un fort intérêt au niveau mondial, sa construction et son exploitation faisant l’objet d’un partage de connaissances Sud-Sud.

Le projet est parvenu à remplir les deux principales performances suivantes :

·         l'électricité produite à partir de sources d’énergie solaire a atteint 35,1 gigawatt-heures (GWh) par an, pour un objectif de 33,4 GWh (chiffres évalués en se fondant sur des données limitées) ;

·         la part du solaire dans l’énergie totale produite dans la centrale hybride représentait 4,1 %.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale a fourni une assistance technique et assuré la conduite générale du projet, tandis que le FEM a fourni un financement de 49,8 millions de dollars sous forme de don.

Partenaires

Le projet était initialement cofinancé par la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) mais, en raison des fusions opérées en 2008, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a pris le relais. En outre, la Banque mondiale a sollicité la participation d’un large éventail de parties prenantes (chercheurs, ONG, secteur privé) dans le cadre des activités de diffusion entreprises en vue de partager les enseignements tirés du projet. Elle poursuit en outre ce dialogue afin de recueillir l’avis des parties prenantes sur le développement futur de l’énergie solaire concentrée en Égypte et dans l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), dans le cadre du programme de déploiement de cette technologie dans la région.

Perspectives

En s’appuyant en partie sur l’expérience acquise dans la mise en œuvre de ce projet, le gouvernement égyptien prépare un prochain projet de centrale à énergie solaire concentrée d’une capacité de 100 MW, à Kom Ombo (Haute-Égypte). Ce projet bénéficiera également d’un soutien au titre du Programme de déploiement de l’énergie solaire concentrée dans la région MENA. Ce programme doté d’un financement de 5,6 milliards de dollars (comprenant un financement à taux concessionnel de 750 millions de dollars provenant du Fonds pour les énergies propres) est administré par le Groupe de la Banque mondiale, en étroite collaboration avec la Banque africaine de développement et d’autres organismes de financement européens, arabes, islamiques et japonais. Il vise à financer l’installation de neuf centrales électriques à l’échelle commerciale (en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Maroc et en Tunisie) et deux projets d’interconnexion entre l’Union européenne et la région MENA.

Bénéficiaires

Les principaux bénéficiaires du projet ont été le gouvernement égyptien et l’Agence égyptienne pour les énergies nouvelles et renouvelables (NREA), ainsi que, plus globalement, la population du pays.

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