La lutte contre le VIH/sida dans la Corne de l’Afrique

23 janvier 2013


Le deuxième projet multisectoriel de lutte contre le VIH/sida en Éthiopie a financé des interventions de prévention et l’amélioration des capacités institutionnelles des secteurs public et privé, en se concentrant sur les communautés non sensibilisées et les populations les plus à risque. En 2011, 81 % des jeunes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel avec un partenaire non régulier, et plus de 75 % savaient identifier les méthodes de prévention de la transmission sexuelle du VIH et rejetaient les idées reçues les plus fréquentes sur ce virus.

Défi

On estimait en 2007 que 1,32 million d’Éthiopiens étaient porteurs du VIH et que plus de 130 000 personnes étaient contaminées chaque année. L’épidémie sévissait au sein des populations les plus à risque, notamment les professionnel(le)s du sexe et leurs clients. De ce fait, l’espérance de vie diminuait et on s’attendait à ce qu’elle passe de 59 à 50 ans avant 2010. En 2005, 80 % des 60 millions d’Éthiopiens habitaient en zone rurale, et 39 % vivaient sous le seuil de pauvreté. Le sida était devenu la première cause de mortalité chez les 15-49 ans, causant 43 % des décès chez les adultes ; il nuisait gravement à la croissance économique et ralentissait la lutte contre la pauvreté. La pauvreté, l’analphabétisme, l’ampleur de la prostitution, les inégalités entre les sexes, les mouvements de population et certaines pratiques traditionnelles telles que les mutilations génitales des femmes sont autant de facteurs qui ont contribué à la propagation de l’épidémie.

Solution

Le premier projet multisectoriel de lutte contre le VIH/sida, achevé en 2006, visait à mieux informer la population sur l’épidémie ainsi qu’à promouvoir une plus grande utilisation des préservatifs, mais n’avait pas eu un impact suffisant. Le projet entrepris par la suite a donc pour objectif de remédier à ces lacunes, en particulier d’augmenter le pourcentage de :

  • jeunes capables d’identifier les méthodes de prévention de la transmission sexuelle du VIH et déclarant avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel avec un partenaire non régulier ;
  • professionnel(le)s du sexe déclarant avoir utilisé un préservatif avec leur dernier client ;
  • personnes de plus de 15 ans ayant demandé des conseils ou un dépistage ;
  • districts encourageant les groupes d’aide aux personnes atteintes du VIH/sida et les programmes d’assistance aux orphelins.

Le projet a été conçu dans le but de :

  • renforcer les organisations publiques, privées et de la société civile afin d’améliorer la coordination et le système de suivi-évaluation, conformément au programme national de renforcement des capacités ;
  • promouvoir l’éducation par les pairs, les conseils et le dépistage, la distribution de préservatifs et les mécanismes visant à réduire les pratiques traditionnelles néfastes, de manière à empêcher la propagation du virus ;
  • soutenir les initiatives de prévention du VIH parmi les groupes à risque et atténuer les effets du virus, au niveau des communautés et des districts.

Résultats

  • En 2010, 9,8 millions de personnes de plus de 15 ans ont demandé des conseils et un dépistage.
  • En 2011, 79 % des femmes et 84 % des hommes de 15 à 24 ans étaient capables d’identifier les méthodes de prévention de la transmission sexuelle du VIH et rejetaient les idées reçues les plus fréquentes sur la transmission du virus.
  • En 2011, 81 % des hommes et des femmes de 15 à 24 ans ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel avec un partenaire non régulier.
  • 98 % des professionnel(le)s du sexe ont déclaré avoir utilisé un préservatif avec leur dernier client.
  • 98 % des districts encouragent les groupes d’aide aux personnes vivant avec le VIH/sida et mettent en œuvre des programmes communautaires d’assistance aux orphelins.
  • Le projet a aussi créé un système de suivi-évaluation et d’information sur le VIH/sida, qui contribue à l’amélioration des politiques et des programmes.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

L’Association internationale de développement (IDA) a été la seule institution à financer ce projet, à hauteur de 25 997 472 dollars.

Partenaires

Des services de prévention et de lutte contre le VIH/sida ont été établis au niveau fédéral et régional afin de coordonner l’action nationale, sous la supervision d’un comité présidé par le ministre de la Santé.

Autres partenaires :
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
PEPFAR (Plan d'aide d'urgence à la lutte contre le sida du président des États-Unis)

Perspectives

Le projet a été clôturé en mars 2012. Le gouvernement et la société civile ne disposent pas de ressources et de capacités suffisantes pour maintenir le niveau de moyens et de services nécessaires, et le Fonds mondial et le PEPFAR risquent réduire leur aide financière. Il faut donc trouver d’autres sources de financement, telles que des dotations publiques et des cotisations des communautés.



CARTE DU PROJET


Bienvenue