NOTE

Rapport de suivi de la situation économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Octobre 2016) : principaux messages

05 octobre 2016


Ce qu’il faut retenir :

Évolution de la situation économique et perspectives

  • Cette année est l’une des plus difficiles pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), vu la gravité des défis à relever par ces pays.
  • Pour les pays exportateurs de pétrole, il s’agit avant tout de gérer leurs finances et de diversifier leurs stratégies après la baisse du prix du pétrole en dessous de 45 dollars le baril. Ceux qui importent du pétrole sont, eux, confrontés aux retombées des conflits dans la région et à la difficulté d’assainir les finances publiques dans un climat sociopolitique difficile.
  • La croissance dans la région MENA devrait ralentir pour atteindre une moyenne de 2,3 % cette année, soit un demi-point de pourcentage de moins qu’en 2015.
  • Le maintien des prix pétroliers à des niveaux bas freine la croissance des pays exportateurs de pétrole, et notamment celle des pays du Conseil de coopération du Golfe, qui n’atteindrait selon les estimations que 1,6 % en 2016 (même l’Arabie saoudite devrait enregistrer une croissance de 1 % seulement).
  • Quatre des pays en développement de la région exportateurs de pétrole, à savoir la Syrie, l’Iraq, le Yémen et la Libye, sont enlisés dans des guerres civiles ou des conflits violents qui ont coût humanitaire extrêmement lourd.
  • Dans les pays importateurs de pétrole, qui devraient normalement tirer profit de la baisse des prix pétroliers, la croissance ralentit également, pour s’établir en moyenne à 2,6 %, en raison des répercussions des conflits qui sévissent dans les pays voisins mais aussi des conséquences des attentats terroristes sur le tourisme et la confiance des investisseurs. 
  • La croissance régionale devrait s’améliorer légèrement au cours des deux prochaines années (à 3,1 et 3,5 % respectivement), à mesure que les pays de la région intègrent la baisse des prix pétroliers comme une donnée permanente et qu’ils lancent des réformes pour diversifier leur économie et s’affranchir ainsi de l’or noir.
  • Prévenir l’extrémisme violent par l’inclusion économique et sociale Nos travaux montrent que Daech n’a pas recruté ses effectifs étrangers parmi les pauvres et les ignorants, mais plutôt le contraire. En revanche, l’absence d’intégration économique semble expliquer l’ampleur de la radicalisation conduisant à l’extrémisme violent.
  • 69 % des recrues ont un niveau d’éducation secondaire au moins, tandis que 15 % ont interrompu leurs études avant le lycée et moins de 2 % sont analphabètes.
  • Les recrues étrangères originaires du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et de l’Asie du Sud et de l’Est ont un niveau d’instruction sensiblement supérieur à celui généralement observé dans leur région.
  • Concernant leur connaissance de la religion, 53 % des recrues la qualifient d’« élémentaire », 20 % de « moyenne », et 4 % d’« avancée ».
  • Constatation importante, ces individus ne sont ni incultes, ni analphabètes. La plupart disent avoir fréquenté l’enseignement secondaire, et une forte proportion a ensuite suivi des études universitaires.
  • Les recrues en provenance d’Afrique, d’Asie du Sud et de l’Est et du Moyen-Orient, notamment, sont sensiblement plus éduquées que le reste de leur génération dans leur région d’origine. L’immense majorité d’entre elles déclarent avoir exercé un métier avant d’adhérer à l’organisation.
  • Ces résultats correspondent à ceux de diverses autres études qui aboutissent à une conclusion similaire : la pauvreté n’est pas un facteur de radicalisation menant à un extrémisme violent.
  • L’examen des indicateurs de l’intégration économique montre en revanche une forte association entre le taux de chômage masculin et la propension d’un pays à fournir des recrues étrangères à Daech.
  • Le chômage chez les membres instruits de la population accroît la probabilité qu’ils nourrissent des idées radicales.
  • Les pays à forte population musulmane qui affichent les plus hauts niveaux de religiosité sont moins susceptibles d’être des sources de recrues pour Daech.

 


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