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Améliorer les perspectives des agricultrices en Afrique et lutter contre les inégalités hommes-femmes



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LES POINTS MARQUANTS
  • La productivité moyenne par hectare des agricultrices est inférieure à celle des hommes, avec des écarts en défaveur des femmes variant de 13% en Ouganda à 25% au Malawi
  • Un nouveau rapport de la Banque mondiale et de l’organisation ONE identifie les facteurs qui freinent les agricultrices et préconise des mesures visant à réduire les inégalités
  • S’ils s’attaquent à ces écarts de productivité, les pays d’Afrique doperont leur croissance économique.

 

WASHINGTON, le 18 mars 2014 - Bien que les femmes représentent près de la moitié des travailleurs du secteur agricole en Afrique subsaharienne, leur productivité à l’hectare est nettement inférieure à celle des hommes. C’est ce que révèle un rapport publié par le Groupe de la Banque mondiale et l’organisation ONE. La nouvelle publication, intitulée en anglais Levelling the Field: Improving Opportunities for Women Farmers in Africa, sonde l’ampleur et les causes des différences de production frappantes qui s’observent entre les agriculteurs de sexe masculin et féminin dans six pays africains — l’Éthiopie, le Malawi, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda et la Tanzanie — qui, ensemble, représentent plus de 40 % de la population d’Afrique subsaharienne.

Ce rapport, le premier du genre, met au jour de profondes disparités entre les sexes dans le secteur de l’agriculture en Afrique et énumère les facteurs qui freinent les femmes dans ce domaine. Il propose aussi, à l’intention des responsables politiques, des mesures concrètes pour réduire ces inégalités.

Dans les six pays étudiés, le rapport met notamment en évidence de fortes disparités de productivité à l’hectare entre les exploitations féminines et masculines, avec des écarts en défaveur des femmes allant de 13 % en Ouganda à 25 % au Malawi. Bien que les femmes représentent une part importante de la population agricole en Afrique, elles sont généralement privées des facteurs pouvant améliorer leur productivité, à savoir la propriété foncière, l’accès au crédit et aux intrants agricoles, les services de vulgarisation et l’accès aux marchés, pour n’en citer que quelques-uns. Le rapport montre en outre que les femmes n’obtiennent pas nécessairement les mêmes rendements que les hommes même si elles ont autant accès qu’eux à des engrais, à de la main-d’œuvre et à des formations.

Les enjeux de la lutte contre les inégalités hommes-femmes dans l’agriculture sont de taille. En parvenant à réduire les disparités entre les sexes, il est en effet possible d’accroître la sécurité alimentaire et d’améliorer les moyens de subsistance d’une population africaine qui devrait quadrupler dans les 90 prochaines années. Si les agricultrices avaient accès aux mêmes moyens de production que leurs homologues masculins dans le monde, elles pourraient accroître leurs rendements agricoles de 20 à 30 % et faire augmenter la production agricole totale de 2,5 à 4 %. Des avancées qui éviteraient à 100 millions, voire à 150 millions de personnes de souffrir de la faim, selon les estimations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Donner aux agricultrices les moyens d’être plus productives, c’est aussi améliorer le sort de la prochaine génération. On sait que les ménages dans lesquels les femmes participent aux décisions d’ordre économique ont tendance à consacrer davantage de budget à l’alimentation, la santé, l’éducation et la nutrition des enfants. Renforcer l’égalité des sexes dans l’agriculture pourrait donc donner lieu à l’émergence d’une génération d’Africains mieux nourris, plus instruits et davantage à même d’apporter une contribution productive à leur économie, dans le champ de l’agriculture et au-delà.

Pour réduire les disparités entre les sexes, les auteurs du rapport engagent les gouvernements africains à favoriser l’autonomisation des agricultrices par des mesures consistant notamment à :

  1. renforcer les droits fonciers des femmes ;
  2. améliorer l’accès des femmes à la main-d’œuvre agricole ;
  3. accroître l’utilisation, par les agricultrices, d’outils et d’équipements agricoles réduisant leur travail physique ;
  4. développer localement des centres d’accueil de la petite enfance ;
  5. encourager les femmes à utiliser des engrais de meilleure qualité et en plus grande quantité ;
  6. amener les femmes à utiliser davantage de semences de qualité ;
  7. adapter les formations aux besoins des femmes et utiliser les réseaux sociaux pour diffuser le savoir agricole ;
  8. promouvoir la pratique de cultures commerciales rentables auprès des agricultrices ;
  9. aider les femmes à entrer sur les marchés et à commercialiser leur production ;
  10. améliorer le niveau de formation des agricultrices.

 





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Ari Goldberg, ONE Campaign
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Washington
Lillian Foo, World Bank Group
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