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DISCOURS ET TRANSCRIPTIONS 16 avril 2020

Allocution du président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, à l’adresse du Comité monétaire et financier international (CMFI)

WASHINGTON, 16 avril 2020 — Le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, a prononcé ce jour l’allocution suivante lors de la réunion virtuelle du Comité monétaire et financier international (CMFI) :

« La Banque mondiale s’emploie à agir rapidement et à grande échelle, en particulier pour les pays les plus pauvres. D’ici fin avril, nous devrions compter des projets liés à la pandémie de Covid-19 dans 100 pays, et nous prenons des mesures pour fournir des financements sans précédent afin d’aider les pays à faire face à la crise. 

Nous remercions nos actionnaires pour la contribution au capital et aux financements de la BIRD, de l’IDA, de l’IFC et de la MIGA. Nous faisons appel instamment à vos souscriptions précoces. Elles seront fort utiles pour la riposte à la pandémie de Covid-19. Nous nous félicitons grandement de la souscription soumise hier par les États-Unis, qui a accru le capital souscrit de la BIRD de près de 9,8 milliards de dollars.

Je salue vivement l’annonce faite hier par le G20 de permettre aux pays IDA qui sollicitent un délai de grâce de suspendre le remboursement de la dette publique bilatérale à compter du 1er mai. L’obtention de l’accord et de l’engagement de tous les créanciers publics est une énorme prouesse, et je félicite tous les acteurs qui y ont contribué. 

Kristalina et moi avons défendu l’initiative d’allégement du fardeau de la dette et prenons toutes les mesures possibles pour la promouvoir. Une initiative comparable serait attendue des créanciers commerciaux. La Banque mondiale effectuera rapidement des transferts nets massivement accrus au profit des pays IDA à des conditions hautement favorables, et le FMI a ses initiatives propres qui sont aussi efficaces.

Il s’agit là d’une très bonne initiative à effet rapide qui sera réellement bénéfique aux populations des pays pauvres. Les pays bénéficiaires utiliseront les ressources additionnelles ainsi dégagées pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et divulgueront l’intégralité des engagements financiers du secteur public. La Banque mondiale et le FMI ont été invités à surveiller les informations qui seront communiquées par ces pays ainsi que l’utilisation qu’ils feront de la marge de manœuvre budgétaire créée par cet allégement de dette.

Ce type de transparence générale concernant la dette et les investissements constitue une priorité de premier ordre pour le développement et la sortie de crise. Il est particulièrement urgent dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et dans l’environnement de taux d’intérêt bas pour longtemps décrit par Kristalina dans son allocution prononcée plus tôt dans la journée.

Il est essentiel de définir des principes de transparence qui permettront d’inverser la direction des sorties massives de capitaux des pays en développement et de rendre la dette et l’investissement plus productifs. De nombreuses mesures difficiles s’imposent pour assurer la transparence de la dette et améliorer la qualité des investissements. Je ne vais en citer que cinq :

  1. la divulgation des conditions des contrats de prêt et des calendriers de remboursement ;
  2. la divulgation de l’intégralité du stock de la dette publique et des dettes garanties par l’État, des obligations des entreprises publiques et des instruments assimilables à de la dette ;
  3. la prise de dispositions par les emprunteurs pour demander une dispense des clauses excessives de confidentialité afin de procéder à une communication transparente des données ;
  4. une utilisation efficace et prudente des garanties et privilèges dans le cadre des emprunts souverains ; et
  5. l’insistance pour que les emprunteurs et les prêteurs évitent de violer les obligations légales des autres créanciers, telles que les clauses de nantissement négatives.

La transparence contribuera à attirer de nouveaux investissements de haute qualité, dont un volume croissant de la part des investisseurs du secteur privé. Des instruments financiers à court terme seront essentiels pour fournir des fonds de roulement et des financements commerciaux. Les programmes de l’IFC dans ce domaine sont en train d’enregistrer une expansion rapide pendant la crise. Le Groupe de la Banque mondiale peut aider en contractant des emprunts à long terme et en accordant des prêts à courte échéance si essentiels pour les nouvelles entreprises et les nouveaux arrivants sur le marché. Hier, la BIRD a emprunté huit milliards de dollars à travers une obligation de référence mondiale d’une durée de cinq ans offrant aux investisseurs un rendement de 0,7 %. Il s’agit de la plus importante obligation libellée en dollars des États-Unis jamais émise par une entité supranationale, avec un carnet d’ordres qui a atteint 12,5 milliards de dollars de la part de 190 investisseurs. Je félicite par ailleurs les nombreuses banques centrales qui mettent en place des mécanismes pour fournir des financements à court terme afin d’alléger une partie du poids des inégalités sous lequel croulent les petites entreprises du fait du caractère massivement disproportionnel des échéances inhérent aux grands portefeuilles d’opérations de financement à long terme des banques centrales.

Pour conclure, je n’ai aucun doute que des progrès substantiels ont été accomplis cette semaine concernant la crise, sous de nombreux angles, et que cette intervention rapide visant à apporter une aide pendant la crise sera utile durant la période de ralentissement économique et consolidera la relance.

Je vous remercie de votre attention. »

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