COMMUNIQUÉS DE PRESSE

L’inclusion économique et sociale, facteur clé de la stabilité en Iraq

26 mars 2016


BAGDAD, 26 mars 2016 – Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a souligné aujourd’hui devant le Parlement irakien réuni en séance extraordinaire que la stabilité et la croissance partagée en Iraq passaient par le renforcement des autorités locales, l’ouverture et la diversification de l’économie, et une meilleure gestion des finances publiques grâce à des réformes dans le secteur public et des mécanismes de redevabilité plus développés.

Ce discours s’inscrit dans le cadre d’une visite conjointe en Iraq de Jim Yong Kim et du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, destinée à afficher le soutien de la communauté internationale à un pays confronté au triple défi de mettre Daesh en échec, de maintenir l’élan des réformes et d’absorber le choc financier de la chute des cours du pétrole.

« Malgré les défis de taille auxquels le pays fait face, la démocratie s’implante en Iraq, s’est félicité Jim Yong Kim devant les députés. L’Iraq a choisi la voie de l’inclusion politique, une décision qui a posé de sérieuses difficultés mais qui est aussi porteuse de grands espoirs. Des compromis politiques sont inévitables pour rassembler le pays autour des objectifs nationaux. Aussi complexe qu’elle puisse paraître, aussi ardue qu’elle puisse être, l’inclusion politique est d’une importance capitale pour une stabilité durable. »

Selon le président du Groupe de la Banque mondiale, le nouveau climat de rivalité ouverte entre différents points de vue et la difficulté de constituer les alliances nécessaires pour parvenir aux objectifs nationaux sont des signes positifs de changement.

Puisant dans l’héritage historique de l’Iraq, Jim Yong Kim a rappelé comment les grandes civilisations avaient assis leur prospérité sur un équilibre entre autorité centrale et autonomie locale. « Il me semble que la meilleure manière de protéger et préserver la cohésion du pays est de marcher sur les pas de vos ancêtres, a déclaré Jim Yong Kim. Donner des pouvoirs à toutes les régions, et renforcer les moyens d’action des autorités locales, jusqu’à l’échelon municipal. »

Le président de la Banque mondiale a mis en avant un récent projet de 350 millions de dollars financé par la Banque, qui a confié aux autorités locales le soin de reconstruire les infrastructures et de rétablir les services dans les zones libérées de Daesh. Ce projet a montré qu’en rapprochant le gouvernement des citoyens, il était possible de promouvoir la stabilité grâce à une confiance retrouvée dans la capacité de l’État à satisfaire les besoins élémentaires du pays.

Dans son allocution, Jim Yong Kim a également appelé les députés à se rassembler autour de mesures d’ouverture et de diversification de l’économie, une autre condition importante pour libérer l’immense potentiel de l’Iraq : « En tant que représentants du peuple, vous êtes en mesure d’adopter des lois ouvrant grand la porte aux jeunes entrepreneurs, qui sont tout prêts à prendre des risques et à se lancer dans de nouveaux projets. »

S’agissant de la crise financière, il a souligné que l’Iraq disposait d’une importante marge d’amélioration pour renforcer la viabilité des finances publiques, à travers une meilleure gestion des deniers de l’État et la lutte contre la gabegie. Il est particulièrement urgent, selon le président de la Banque mondiale, de réformer les subventions énergétiques, celles-ci ayant pour effet d’entretenir des pénuries d’électricité généralisées. Et de remplacer ces subventions par des transferts monétaires permettant de mieux cibler et outiller les plus vulnérables. Jim Yong Kim a par ailleurs suggéré que le renforcement de la surveillance exercée par la société sur les dépenses publiques irait aussi dans le sens de la recherche d’efficacité, tout en contribuant à la priorité nationale que constitue la lutte contre la corruption. Il a aussi ajouté qu’en se montrant déterminées à poursuivre les réformes, les autorités iraquiennes favoriseraient la confiance, ce qui conduirait, comme il l’a espéré, à un soutien international accru pour faire face aux effets de l’effondrement des prix pétroliers.

Le président du Groupe de la Banque mondiale a également proposé d’utiliser des dispositifs d’incitation financière pour encourager les autorités locales à rendre davantage de comptes aux citoyens et à fournir des services de meilleure qualité. Il a relevé l’importance des enjeux en Iraq compte tenu de la taille de l’économie du pays et de sa position géographique stratégique : « Nous sommes convaincus que la réussite de l’Iraq pourrait apporter la stabilité et la prospérité à des centaines de millions de personnes », a affirmé Jim Yong Kim.

Cette visite conjointe qui, outre l’Iraq, comporte des étapes au Liban, en Jordanie et en Tunisie, a pour but d’exprimer le soutien de la communauté internationale à la région secouée par les conflits et l’instabilité. Pour Jim Yong Kim, le prêt de 1,2 milliard de dollars récemment accordé à l’Iraq pour l’aider à surmonter sa crise financière atteste de l’attention que la Banque porte au pays et à sa population : il s’agit du plus important appui budgétaire direct jamais consenti par l’institution dans la région.

Au cours des derniers mois, le Groupe de la Banque mondiale a réorienté sa stratégie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord afin de promouvoir la paix et la stabilité, considérées comme des conditions nécessaires au développement. En collaboration avec ses partenaires, l’institution s’efforce de se focaliser sur les causes des conflits tout en aidant les pays concernés à faire face aux conséquences de la guerre, à se relever et à se reconstruire. La nouvelle stratégie s’articule autour de quatre grands axes :

  • rétablir la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants grâce à l’amélioration des services et une responsabilisation accrue des pouvoirs publics ;
  • promouvoir le renforcement de la coopération régionale autour de priorités communes dans les domaines de l’éducation, de l’énergie et de l’eau ;
  • aider les pays et les populations qui accueillent un grand nombre de réfugiés à renforcer leur capacité d’adaptation ;
  • se préparer à entreprendre la reconstruction au moment et aux endroits où la paix renaîtra.

Le Groupe de la Banque mondiale a établi un partenariat avec l’Organisation des Nations Unies et le Groupe de la Banque islamique de développement pour rassembler les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie et rallier la communauté internationale autour de l’objectif commun consistant à promouvoir la paix et la stabilité dans la région. Travaillant de concert, les trois institutions ont mobilisé la communauté internationale pour lancer la Nouvelle initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord visant à : i) financer à des conditions préférentielles l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil en Jordanie et au Liban — les deux pays à revenu intermédiaire de la région les plus touchés par la crise des réfugiés syriens ; et ii) accroître les moyens disponibles pour financer les activités de reconstruction et la reprise économique dans l’ensemble de la région lorsque le conflit aura pris fin. Il faut souligner que cette initiative met en place une plateforme unique grâce à laquelle l’ONU et les banques multilatérales de développement pourront mieux coordonner leurs activités d’aide au développement dans la région en cette période cruciale.

À la conférence Supporting Syria and the Region (Aidons la Syrie et sa région) qui s’est tenue en février à Londres, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé qu’il triplerait ses investissements dans la région par rapport aux cinq dernières années. Le montant total des fonds provenant de la Nouvelle Initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et des programmes existants devrait avoisiner 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Le mois prochain, à la Conférence internationale sur la Nouvelle Initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord — coprésidée par Jim Yong Kim, Ban Ki-moon et Mohammed Ali Al-Madani —, les ministres du G7, du Conseil de coopération du Golfe et de divers pays européens, ainsi que les dirigeants de plusieurs organisations internationales et régionales, se réuniront au siège du Groupe de la Banque mondiale pour s’engager à soutenir l’initiative. 

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2016/321/MNA

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