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Les migrations internationales atteignent un niveau record

18 décembre 2015


WASHINGTON, 18 décembre 2015 – Le nombre de migrants internationaux devrait dépasser le chiffre record de 250 millions de personnes cette année, alors que les populations concernées sont en quête de meilleures opportunités économiques  et que les pays en développement qui connaissent une croissance rapide continuent d’attirer en grand nombre les populations d’autres régions du monde en développement.  

Preuve de leur impact économique, les migrants internationaux enverront cette année 601 milliards de dollars à leurs familles restées dans les pays d’origine, portant le montant des envois de fonds reçus par les pays en développement à 441 milliards de dollars. Cette information paraît dans l'édition 2016 du Recueil des statistiques sur les migrations et les envois de fonds publié par le Partenariat mondial pour les connaissances sur le développement et les migrations (KNOMAD), une initiative du Groupe de la Banque mondiale.

Les États-Unis ont été la principale source de ces envois, avec environ 56 milliards de dollars en sorties de fonds en 2014, suivis de l’Arabie saoudite (37 milliards de dollars) et de la Russie (33 milliards de dollars). Principal pays destinataire de ces envois de fonds, l’Inde a engrangé selon les estimations 72 milliards de dollars en 2015, suivie de la Chine (64 milliards de dollars) et des Philippines (30 milliards de dollars).

« Représentant un volume trois fois supérieur à celui de l’aide publique au développement, les envois de fonds des migrants internationaux constituent une bouée de sauvetage pour des millions de ménages des pays en développement. En outre, les migrants détiennent plus de 500 milliards de dollars d’économies annuelles. Les sommes cumulées des envois de fonds et des économies des migrants constituent une source de financement considérable pour des projets de développement susceptibles d’améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance dans les pays en développement », indique Dilip Ratha, co-auteur du Recueil.

Le rapport présente un aperçu des statistiques les plus récentes sur l’immigration, l’émigration, les qualifications des migrants et les envois de fonds pour 214 pays et territoires. Il constitue une mise à jour de l’édition 2011 à laquelle ont été ajoutées des données sur les flux migratoires et les envois de fonds bilatéraux, les diasporas de seconde génération et les récents mouvements de réfugiés. Ces données ont été collectées à partir de sources diverses, notamment des recensements nationaux, des enquêtes sur la main-d’œuvre et des registres de la population.

Autre constat du rapport : les migrations Sud-Sud sont plus nombreuses que les migrations Sud-Nord. En 2013, plus de 38 % des migrants internationaux ont migré d’un pays en développement vers un autre, alors que 34 % ont quitté un pays en développement pour s’installer dans un pays développé. 

Les dix premiers pays d’immigration sont les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Allemagne, la Russie, les Émirats arabes unis (EAU), le Royaume-Uni, la France, le Canada, l’Espagne et l’Australie. L’Inde, le Mexique, la Russie, la Chine, le Bangladesh, le Pakistan, les Philippines, l’Afghanistan, l’Ukraine et le Royaume-Uni constituent pour leur part les dix premiers pays d'émigration.

L’axe Mexique-États-Unis a été le plus important couloir migratoire du monde, 13 millions de migrants l’ayant emprunté en 2013. En deuxième position figure le transit entre la Russie et l’Ukraine, suivi du transit entre le Bangladesh et l’Inde et l’Ukraine et la Russie. Suivant la classification des Nations Unies, les trois derniers axes sont des couloirs Sud-Sud.

« De multiples études ont montré que les migrations d’ouvriers hautement qualifiés et peu qualifiés s’accompagnent de nombreux avantages pour les pays de destination comme pour les pays d’origine. La diaspora des pays en développement et la migration de retour peuvent être une source de capitaux, d’échanges commerciaux, d’investissements, de connaissances et de transferts technologiques », déclare Sonia Plaza, co-auteure du Recueil.

En 2014, on recensait 14,4 millions de réfugiés (à l’exclusion des 5,1 millions de réfugiés palestiniens), qui représentaient 6 % des migrants internationaux. Environ 86 % des réfugiés étaient accueillis par des pays en développement. La Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Iran, l’Éthiopie, la Jordanie, le Kenya, le Tchad et l’Ouganda étaient les principaux pays d’accueil. En revanche, le nombre de réfugiés dans les pays développés s’élevait à seulement 1,6 million.

Le Recueil des statistiques sur les migrations et les envois de fonds 2016 peut être consulté aux adresses www.knomad.org et www.worldbank.org/migration. La mise à jour du Recueil se poursuivra, à mesure que de nouvelles données seront disponibles.

Communiquez avec des spécialistes des questions de migration à l’adresse :  https://blogs.worldbank.org/peoplemove/

Point sur les migrations et les envois de fonds par région du monde

Le nombre de migrants internationaux originaires de la région Asie de l’Est et Pacifique s'élevait à 31,4 millions d'individus en 2013, dont près de la moitié vivait dans des pays à revenu élevé membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les pays d’origine des migrants étaient principalement la Chine, les Philippines, l’Indonésie, le Myanmar et le Viet Nam. La région a également accueilli neuf millions de migrants, dont 69 % originaires de la région, essentiellement de Thaïlande, de Malaisie, de Chine, d’Indonésie et des Philippines. Les envois de fonds vers la région ont atteint 129 milliards de dollars en 2015, tandis que les sorties de fonds s’élevaient à 24 milliards de dollars en 2014.

En 2013, la région Europe et Asie centrale comptait 31,9 millions de migrants, dont 46 % vivaient dans des pays de l’OCDE. Les pays d’origine des migrants étaient principalement l’Ukraine, le Kazakhstan, la Roumanie, la Turquie et l’Ouzbékistan. La région a également accueilli 17,2 millions de migrants, originaires essentiellement de pays de la région, tels que l’Ukraine, le Kazakhstan, la Turquie, l’Ouzbékistan et le Bélarus. Les envois de fonds vers la région ont atteint 36 milliards de dollars en 2015, tandis que les sorties de fonds totalisaient 11 milliards de dollars en 2014. La Turquie est récemment devenue le pays à accueillir le plus grand nombre de réfugiés syriens.

La région Amérique latine et Caraïbes comptait au total 32,5 millions de migrants, dont près de 85 % vivaient dans des pays de l’OCDE. Les pays d’origine étaient principalement le Mexique, la Colombie, le Brésil, le Costa Rica et l’Équateur. La région a accueilli 4,2 millions de migrants, provenant essentiellement de pays de la région. Les principaux pays d’accueil étaient le Mexique, la République dominicaine, le Brésil, le Costa Rica et l’Équateur. Les envois de fonds vers la région ont atteint 67 milliards de dollars en 2015, tandis que les sorties de fonds se montaient à six milliards de dollars en 2014.

Le nombre de migrants originaires de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord s'élevait à 23,9 millions d'individus, dont près de 38 % vivaient dans des pays de l’OCDE et à environ 31 % dans des pays de la région. La Cisjordanie et Gaza, la Syrie, l’Égypte, le Maroc et l’Iraq étaient les principaux pays d'origine des migrants. La région a accueilli 11,7 millions d’immigrés, venus principalement de la Jordanie, de l’Iran, du Liban, de la Syrie et de la Libye. Les envois de fonds vers la région ont atteint 52 milliards de dollars en 2015. Les pays à revenu élevé du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à savoir Bahreïn, le Koweït, Oman, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont observé ces dernières années une augmentation importante des flux migratoires, principalement en provenance d’Asie du Sud-Est. Ces pays ont totalisé 98 milliards de dollars de sorties de fonds en 2014.

Le nombre de migrants d’Asie du Sud s'élevait à 37,1 millions d'individus au total, dont 20,6 % vivaient dans des pays de l’OCDE et près de 43 % dans des pays à revenu élevé non membres de l’OCDE (CCG notamment). Les pays d’origine des migrants étaient principalement l’Inde, le Bangladesh, le Pakistan, l’Afghanistan et le Népal. La région a accueilli 12,4 millions de migrants, la majorité provenant essentiellement de pays de la région. Les envois de fonds vers les pays d’Asie du Sud ont atteint 123 milliards de dollars en 2015, tandis que les sorties de fonds s’élevaient à 16 milliards de dollars en 2014.

Au total, 23,2 millions de migrants étaient originaires d'Afrique subsaharienne, dont 26 % environ vivaient dans des pays de l’OCDE et 65,6 % dans des pays de la région. La Somalie, le Burkina Faso, le Soudan, la République démocratique du Congo, le Nigéria et la Côte d’Ivoire étaient les principaux pays d'origine des migrants. Au total, la région a accueilli 18 millions de migrants. La majorité des migrants d’Afrique (en particulier de pays plus pauvres) émigrent vers d’autres pays africains, essentiellement l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Nigéria, le Kenya et l’Éthiopie. Les envois de fonds vers la région ont atteint 35 milliards de dollars en 2015, tandis que quatre milliards de dollars en sont sortis en 2014.

 

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