COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Les prix des produits de base devraient rester faibles en 2015, malgré une légère reprise des cours pétroliers

22 juillet 2015


Une analyse spéciale décrit les rôles importants joués par la Chine et par l’Inde sur les marchés mondiaux des produits de base

WASHINGTON, 22 juillet 2015 – la Banque mondiale a révisé à la hausse ses prévisions de 2015 des cours du pétrole brut pour les porter de 53 dollars le baril en avril à 57 dollars le baril après l’augmentation de 17 % des prix du pétrole enregistrée durant le trimestre d’avril à juin, selon le dernier numéro du rapport intitulé Commodity Markets Outlook que la Banque publie chaque trimestre sur les perspectives des marchés mondiaux des produits de base.

Selon la Banque, les prix de l’énergie ont augmenté de 12 % durant le trimestre, la hausse des prix du pétrole étant compensée par une baisse des prix du gaz naturel (de 13 %) et du charbon (de 4 %). La Banque estime toutefois que les prix de l’énergie devraient s’établir à des niveaux inférieurs de 39 % en moyenne à ceux de 2014. Selon les projections, les prix du gaz naturel diminueront sur les trois principaux marchés de ce produit — les États-Unis, l’Europe et l’Asie — et les prix du charbon chuteront de 17 %. La Banque mondiale fait état d’une baisse des prix hors énergie de 2 % pour le trimestre, et elle indique, sur la base de ses prévisions, que les prix hors énergie seront, cette année, inférieurs de 12 % en moyenne à leurs niveaux de 2014.

 « La demande de pétrole brut a été plus importante que prévu au deuxième trimestre. Malgré la hausse marginale des prix indiqués par les prévisions pour 2015, il est probable, compte-tenu de l’ampleur des stocks et de l’augmentation de la production des pays membres de l’OPEP, que les prix resteront faibles à moyen terme » explique John Baffes, économiste senior et auteur principal de Commodity Markets Outlook. 

S’il est ratifié, le nouvel accord nucléaire conclu entre l’Iran et les États-Unis ainsi que d’autres grand pays, permettra d’atténuer les sanctions, et notamment les restrictions sur les exportations de pétrole de la République islamique d’Iran.

Les risques de dégradation de la situation décrite par les prévisions tiennent à la possibilité d’une production plus importante que prévu des pays non membres de l’OPEP (par suite de la diminution des coûts de production) et à la poursuite de l’augmentation de la production de l’OPEP. Des pressions à la hausse pourraient résulter de la fermeture d’installations coûteuses — le nombre de forages pétroliers en exploitation aux États-Unis, par exemple, a diminué de 60 % depuis novembre, mois durant lequel ils avaient atteint un nombre record — et des tensions géopolitiques. 

Dans une analyse spéciale définissant les contributions respectives de la Chine et de l’Inde à la consommation mondiale des produits de base, le rapport Outlook parvient à la conclusion que la demande de la Chine et, dans une moindre mesure, la demande de l’Inde ont, au cours des 20 dernières années, contribué à nettement accroître la demande de métaux et de produits énergétiques— en particulier de charbon — mais qu’elles ont eu un moindre impact sur la demande de produits de base alimentaires.

La consommation chinoise de métaux et de charbon a fait un bond pour atteindre approximativement 50 % de la consommation mondiale, tandis que la part de l’Inde est passée à une part plus modeste, 3 % pour les métaux et 9 % pour le charbon. Ces évolutions reflètent les différents modèles de croissance et structures de consommation de produits de base de ces deux pays.  

Il est possible que la demande de métaux, de pétrole et de charbon reste soutenue si la consommation de produits de base par habitant de ces deux pays rattrape celle  des pays membres de l’OCDE, ou si la croissance de l’Inde s’appuie dans une plus large mesure sur le secteur industriel. En revanche, étant donné que le niveau de la  consommation alimentaire par habitant en Chine et en Inde est déjà comparable au niveau de la consommation mondiale, les pressions exercées sur les prix des produits de base alimentaire s’atténueront probablement par suite du ralentissement de la croissance démographique — l’un des principaux facteurs déterminants de la demande de produits de base alimentaire — dans ces pays.

« La Chine et l’Inde ont largement contribué à accroître la consommation mondiale de produits de base industriels, en particulier depuis le début des années 2000. Il est probable que si, au cours des prochaines années, la demande de l’Inde est le principal facteur déterminant de la consommation de produits de base industriels, la Chine contribuera largement à la demande mondiale d’énergie par suite des efforts qu’elle déploie pour rééquilibrer sa croissance », fait valoir Ayhan Kose, directeur du Groupe des perspectives du développement de la Banque mondiale.

Commodity Markets Outlook présente également une analyse détaillée du marché des grands groupes de produits de base, notamment des produits énergétiques, métalliques, agricoles, des métaux précieux et des engrais.

Les prix des métaux ont peu diminué durant le trimestre car la plupart d’entre demeurent élevés. Leur baisse est surtout notable dans le cas du minerai de fer dont les prix ont diminué des deux tiers par rapport à leurs niveaux record de 2011. Selon les projections de la Banque mondiale, les prix des métaux s’établissent cette année à des niveaux inférieurs d’en moyenne 16 % à leurs niveaux de 2014, ce qui représente une révision à la baisse par rapport aux projections d’avril qui indiquaient une diminution de 12 %.

La baisse la plus forte devrait être affichée par le minerai de fer (43 %) car de nouvelles capacités d’extraction d’un coût modéré devraient entrer en service cette année et l’année prochaine (principalement en Australie). Les marchés des métaux s’ajustent par le biais de la fermeture d’installations onéreuses et de la contraction des investissements. Des tensions se feront sentir à terme sur les marchés par suite, en partie de la fermeture de grandes mines de zinc, mais aussi de l’impact sur l’offre de l’interdiction d’exporter des minerais indonésiens, notamment du nickel.

Les prix des produits de base agricoles ont diminué de 2,6 % durant le trimestre, grâce notamment à de fortes baisses des prix des produits alimentaires – en particulier des huiles comestibles et des céréales – à la poursuite de l’amélioration de la situation de l’offre et malgré des conditions climatiques défavorables en Amérique du Nord et les craintes suscitées par El Niño. La Banque mondiale s’attend à ce que les prix agricoles s’établissent cette année à des niveaux inférieurs, en moyenne, de 11 % par rapport à leurs niveaux de 2014, ce qui marque une révision à la baisse des projections d’avril qui indiquaient une baisse de 9 %.

Les prix des engrais, qui sont un important élément des coûts de la plupart des produits de base agricoles, diminueront probablement de 5 % par suite du tassement de la demande et de l’abondance de l’offre. 

Toutes les prévisions et les séries chronologiques ainsi que des commentaires détaillés sur le marché sont disponibles à www.worldbank.org/commodities (a). 

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2016/029/DEC

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